CHAPITRE QUARANTE

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Lana

Je ne sais pas qu'elle heure il est. Je perds la notion du temps dans cette pièce dénuée de fenêtres. Je n'ai pas cessé de veiller Castiel toute la nuit, si bien que je suis épuisée. J'ai pourtant essayé de dormir un peu sur le canapé, mais à chaque fois que je fermais les yeux, je voyais Adam, mort à cause de mes pouvoirs.
Je vais à la salle de bain pour me rincer le visage à l'eau fraîche, et attrape une serviette accrochée à côté du lavabo. Je m'essuie le visage en soupirant et lève les yeux vers le miroir. Je vois alors le visage d'Adam me regarder d'un air accusateur, comme s'il était derrière moi. Je me retourne en sursautant, mais il n'y a rien derrière moi. Je fronce les sourcils sans comprendre ce qui m'arrive. Je pose la serviette sur le rebord du lavabo, et retourne dans la chambre en regardant derrière moi pour m'assurer que j'ai viens d'halluciner. Je préfère me dire que c'est mon imagination qui me joue des tours parce que je me sens coupable de la mort de mon meilleur ami, plutôt que me dire que à mort a fait de lui un esprit. Même si je pense que Dean à dû s'assurer que ça n'arrive pas, en salant et brûlant les restes de son frère.
À cette pensée, ma gorge se noue. Je m'en veux tellement... Il a été là pour moi, lorsque j'ai perdue mes parents une seconde fois, et moi je tue son frère que j'avais ramené à la vie quatre mois plus tôt. Je suis vraiment un monstre.
— Lana ? m'appelle Castiel dans mon dos, avant de tousser.
Je me tourne vers lui, et accours pour l'aider à se redresser. Je m'installe sur le matelas juste à côté de lui, dans le cas où il ait besoin de mon aide.
— Castiel ! Comment te sens-tu ?
— Ne pose pas de question dont tu connais la réponse. Tu es plus intelligente que ça.
J'en déduis qu'il n'est pas de bonne humeur. C'est bon à savoir.
— Je suis désolé... soupire-t-il. Tu es là à prendre soin de moi, et voilà comment je m'adresse à toi.
Je lui adresse un sourire en coin. Je ne vais pas lui en vouloir pour ça.
— Ne t'en fais pas, le rassuré-je. C'est déjà oublié. Je connais la réponse, mais j'espérais en entendre une autre en toute honnêteté.
— Comment toi, tu te sens ?
Je fronce les sourcils et me lève pour aller lui chercher un verre d'eau. Je reviens vers lui et lui tends le verre en soupirant.
— Je vais bien, inutile de t'en faire.
Il prend le verre d'eau en me remerciant.
— Tu sais, je le sais quand tu me mens. Le jour où tu m'as sauvé, j'ai été touché par ta Grace. C'est comme si un fragment d'elle se trouvait encore en moi. Alors je sais que tu ne me dis pas la vérité.
Je me pince les lèvres en baissant les yeux. Dans le fond, ne serait-il pas mieux que je me confie à lui.
— Je ne sais pas comment je me sens... soupiré-je. Je veux dire...
Je reste silencieuse en cherchant mes mots. Comment je vais lui bien pouvoir lui expliquer que je commence à devenir folle à cause de ma culpabilité ?
Il pose une de ses mains sur la mienne en me souriant d'un air rassurant. C'est pourtant lui qui a besoin d'être rassuré, pas moi. Mais il est là pour moi, et ce simple geste parvient à me remonter le moral.
— Ne t'en fais pas. Quoi que tu aies à me dire, je te soutiendrai.
Je ne peux m'empêcher de lui sourire, reconnaissante.
— Je crois que j'ai des hallucinations, Castiel... avoué-je en risquant un regard dans sa direction.
Il fronce les sourcils et hoche la tête d'un air pensif.
— Qu'est-ce que tu vois, lorsque tu as ces hallucinations ?
— Adam. Il me regarde de travers, comme s'il me reprochait sa mort. Comme s'il m'en rendait responsable.
Castiel soupire tristement, en serrant ma main. Je baisse les yeux, mais il pose son autre main sur ma joue d'un geste paternel pour me forcer à le regarder dans les yeux. Je lis alors dans ses yeux, une profonde tendresse à mon égard. Le même regard tendre qu'avaient Dean, mon père adoptif, et Michael.
— C'est parce que tu culpabilises de leur mort, Lana. Ce n'est pas lui qui te rend responsable, mais toi. Tu le vois parce que tu étais liée à lui. Tu l'aimais, et c'est pour ça que sa mort t'affecte de cette manière.
— Je n'étais pas amoureuse de lui... le contredis-je en fronçant les sourcils, sans comprendre pourquoi il me par le d'amour.
— Tu devrais savoir avec le temps qu'il y a plusieurs forme d'amour, Lana.
— Je le sais, ça. Seulement, je pensais qu'il fallait être amoureux pour ressentir la perte de cette manière.
Castiel sourit malgré lui. Mais ce n'est pas un sourire moqueur. C'est plutôt un sourire d'amusement provoqué par ma naïveté.
— Eh bien, maintenant tu sais que non.
Je soupire en hochant silencieusement la tête. Oui, maintenant je suis au courant. Mais ça ne me rassure pas pour autant. Parce que je ne sais pas toujours pas comment arrêter ces hallucinations.
Cependant, peu encline à poursuivre cette conversation, je soupire et me concentre sur la santé de Castiel pour ne plus y penser pour le moment.
— Tu devrais te recoucher, soupiré-je. Je vais trouver un moyen pour te faire sortir de là, avant qu'il ne soit trop tard. Je ne permettrais pas que tu meurs une seconde fois.
— Ça va aller... soupire Castiel en le lâchant, tandis que je me relève pour le contraindre à se rallonger. Pense plutôt à toi.
— Je m'occuperai de moi, une fois que je serais assurée que tu n'es plus ici, privé de ta Grace. Je trouverai un moyen de te la rendre.
La porte de la chambre s'ouvre rapidement, et un démon apparaît. Je m'avance pour me mettre devant Castiel pour le protéger, les poings serrés.
— Que voulez-vous, encore ?
— Le Roi vous demande.
Je hausse les sourcils, surprise qu'il n'ait pas abandonné l'idée de me voir le rejoindre.
— Hors de question, je reste avec Castiel.
— Vous avez donné votre parole.
Je soupire en fermant les yeux, contrite.
— À moins que vous préfériez que le prisonnier retourne où il était !
— Très bien, je viens ! m'écrié-je, inquiète pour Castiel.
Je soupire en m'approchant de Castiel, et lui embrasse la joue, comme une ferait avec son père.
— Prends soin de toi pendant mon absence. Ne fais rien d'inconsidéré pendant mon absence.
— Je te le promets.
Rassurée, je me tourne vers le démon en le foudroyant du regard, et m'approche de lui d'un air menaçant.
— Si l'un d'entre vous lui fais le moindre mal, je vous éradiquerai.
Peu impressionné par ma menace, le démon me sourit en coin avant de me laisser passer silencieusement. Je lui passe devant en lui heurtant volontairement l'épaule pour le provoquer, mais il ne bronche pas et referme la porte sur mon passage. Puis il longe le couloir dans une autre direction. Je fronce les sourcils.
— Nous n'allons pas là où on m'a conduite la dernière fois ? m'étonné-je.
— Le Roi a préparé une salle pour prendre le repas, spécialement pour vous.
Je fronce les sourcils, peu impressionnée.
— Il était inutile qu'il se donne cette peine... Je n'ai pas l'intention de manger.
Il reste silencieux, puis me fait signe d'entrer dans une grande pièce munie d'une double porte. Je le fusille du regard avant qu'il ne m'annonce.
— Maître, votre Reine est arrivée.
— Je vous ai dit de ne pas m'appeler comme ça.
Le démon me sourit froidement, mais ne relève pas. Jesse qui était tourné face à une fenêtre, se tourne vers moi en me souriant.
— Très bien. Tu peux disposer, merci.
Le démon s'incline devant lui avant de reculer fermer les portes, me retenant prisonnière.
— Souhaites-tu une coupe de champagne ? Me propose Jesse en s'approchant de la table, tandis que je reste en retrait.
— Généralement, on en boit lorsqu'on fête quelque chose.
— Ta présence au près de moi. C'est une raison valable, me sourit-il d'un air amusé.
Je fronce les sourcils et croise mes bras sur ma poitrine.
— Je ne suis pas atteinte du syndrome de Stockholm. Il n'y a donc rien à fêter.
— Tu sais combien de temps j'ai attendu pour trouver une fille comme toi ?
— Assez de temps pour te voiler la face et te rendre cinglé.
Il sourit à ma répartie, et sert deux coupes de champagnes. Il les prends et s'approche de moi pour me tendre une coupe. D'un geste sec, je tends le bras vers lui, et au moment où je dois la saisir, je retire mon bras. La coupe s'écrase alors sur le carrelage sombre, faisant écho dans toute la pièce.
Jesse lève les yeux vers moi, et me fusille du regard silencieusement. Je le regarde tout aussi froidement, pour lui montrer que je ne céderai pas.
— Sais-tu que c'était du cristal qui a appartenu à un Roi de la Russie Impériale ? Cette coupe était inestimable.
— Eh bien tu n'as plus besoin de lui donner une estimation, maintenant, c'est certain.
Il sourit froidement et me tourne le dos pour poser sa coupe sur la table avant d'enfoncer ses mains dans ses poches.
— Ce qui est certain, c'est que grâce à toi, j'ai torturer, volé et massacré ce brocanteur qui les possédait, pour rien.
Je déglutis. Il a tué quelqu'un pour obtenir cette vaisselle pour moi, et je l'ai simplement brisée. Je devrais me montrer plus prudente dans mes actions. Il faut que je garde en tête qu'il est prêt à tuer pour m'offrir des choses sans importance, que je ne veux pas.
— Le responsable, c'est toi ! Tu devais te douter que je n'accepterais aucun de tes présents.
— C'est vrai... soupire-t-il. Pourtant, te voici ici...
— Parce que tu m'as menacée de t'en prendre à un être qui m'est très cher. Mais rien ne m'oblige à prendre part à cette mascarade.
Nous nous jaugeons silencieusement du regard. Se doute-t-il que je suis prête à mettre ma vie en péril, pour lui montrer que je ne suis rien à ses yeux ? 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant