Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)

CHAPITRE CINQUANTE-SEPT

Claire

John tourne une nouvelle fois en rond dans sa chambre. Il est inquiet pour Jack. Et je le comprends. Je n'ai jamais eu la chance d'avoir un meilleur ami. Alors je ne sais pas exactement ce qu'il ressent. J'espérais de faire une amie avec Lana, mais nous avons trop peu communiquée ensembles, pour se connaître autant que deux meilleurs amis puissent se connaître.
— John, je suis certaine que Jack va s'en remettre. Tu le connais, il a traversé tellement d'épreuves et s'en est remis de toutes.
— Je le sais... soupire-t-il. Mais si c'était différent, cette fois ? Il s'agit de Lana ! Sa petite amie ! Il a sacrifié toute son énergie pour la sauver, en parfaite conscience que ça pourrait le tuer ! Alors s'il ne se remet pas cette fois, que va-t-il lui arriver ? Que va-t-il nous arriver à tous ?
Je comprends qu'il soit aussi inquiet. Moi aussi je me pose des questions. Moi aussi je suis inquiète.
— Claire, il faut que je te dises les choses maintenant, avant qu'il ne soit trop tard pour le faire. Dans le cas où nous échouons contre Jesse. Parce que je sens que si ça arrivait, quelque chose d'encore plus horrible s'abattrait sur nous.
— John, nous allons réussir... commencé-je en lui souriant d'un air rassurant.
— S'il te plaît, laisse-moi terminer, me coupe-t-il cependant.
Je soupire en le regardant dans les yeux, mais j'accepte cependant.
— Je ne sais pas comment ça va se terminer. Je ne suis pas comme maman, je ne suis pas Prophète. Et je doute qu'elle soit aussi certaine de la tournure des évènements, sinon elle resterait confiante. Alors il faut que tu saches.
Je reste silencieuse. Je ne veux pas le blesser en refusant d'entendre son pessimisme. Il a besoin de s'exprimer. D'évacuer ce qu'il a sur le coeur. Alors autant le laisser faire et le rassurer ensuite. Et puis, je ne peux m'empêcher de ressentir de la curiosité sur ce qu'il a à me dire.
— La question que je n'arrête pas de me poser, c'est si nous échouons, que va-t-il nous arriver à nous ?
Je retiens mon souffle. Est-il en train de faire référence à lui et moi ?
— Je n'ai pas envie de nous perdre. Ce qu'on vit tous les deux... Ça n'a certes rien avoir avec ce que vivent Lana et Jack ou maman et papa, mais c'est unique. J'aime ce que nous vivons, et je ne veux pas le perdre à cause d'un demi-démon en mal d'amour.
Je ne sais pas quoi dire, tellement je suis surprise. Il n'a pas dit « toi et moi », il a dit « nous », « tous les deux ». C'est tellement significatif pour moi. A-t-il conscience que ces mots me perturbent ? Dans le sens positif, naturellement, mais je dois avouer que je ne m'y attendais pas du tout.
Il s'approche de moi et me prend les deux mains dans les siennes. Je suis surprise, mais je n'ai aucun geste de recul. Comme si cette situation était naturelle entre nous. Comme si ce n'était pas la première fois que nous agissions ainsi. Comme si nous nous connaissions depuis des années maintenant.
— Claire, je sais que nous ne faisons pas comme tous le monde avec ces banalités sentimentales, mais j'espère que tu as conscience que je suis amoureux de toi, et que pour moi, nous sommes un couple.
Je hausse les sourcils. Ai-je bien entendue ? Nous sommes un couple ?
— Tu... tu nous vois réellement comme ça ?
Il rit d'un air mal à l'aise, et me lâche une main pour se frotter l'arrière de la tête.
— Il est clair que si mon père avait entendu cette tirade, il se foutrait de ma gueule en me demandant où est passé le mec que j'étais... mais oui, je nous vois réellement comme ça. Tu es la première femme pour qui j'ai des sentiments aussi forts et pour qui je les exprime.
Je ne peux m'empêcher de lui sourire. Lentement, ses paroles s'infiltrent en moi, et me réchauffent.
— Je t'en prie, ne reste pas silencieuse comme ça, ça me fait peur.
Je cligne des yeux plusieurs fois, et réagis enfin.
— Je nous vous vois aussi comme ça, John. Mais j'avais peur de me tromper en te le disant.
— N'aies plus peur de te tromper. Je préfère que tu fasses l'erreur de me dire les choses, pour que je sache ce que nous ressentons en commun.
— John, je suis amoureuse de toi, moi aussi.
Il soupire de soulagement avant de m'embrasser. Au moins, j'ai réussie à lui changer les idées.
— Je n'ai pas envie que notre relation soit aussi compliquée que celle de Lana et Jack. Il y a sans arrêt quelque chose qui se met entre eux.
— Ça n'arrivera pas. Je n'en ai pas plus envie que toi.
Il colle son front au mien en fermant les yeux quelques secondes, silencieux. Je suis toujours curieuse quand il fait ça. Comme si je pouvais lire les choses dans son regard, et qu'il me les interdisait par peur de me blesser. Puis il les rouvre lentement, et fronce les sourcils d'inquiétude.
— Alors j'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi.
— Bien sûr, John. Dis-moi.
Je suis prête à lui décrocher la lune si ça peut permettre qu'il me sourit.
— Lorsqu'on affrontera Jesse, je veux que tu ne t'en mêles pas, et que tu te mettes à l'abri le temps que je revienne.
— Je ferais tout pour...
Je marque une pause en fronçant les sourcils. Je ne suis pas certaine d'avoir compris ce qu'il vient de me dire. Du moins, les mots étaient clairs, mais j'ai peur de les avoir compris.
— Attends, qu'est-ce que tu as dit ?
— Je ne veux pas que tu te battes avec nous. Je veux que tu restes en sécurité.
« BORDEL. DE. MERDE ! » hurlé-je dans ma tête. C'est bien que ce j'avais compris. Il ne veux pas que je me batte ? Et je sers à quoi, alors ? À jouer les expositions dans une vitrine présentant les rares Chasseurs lâches qui n'ont pas eu le courage de se battre ? Je vaux mieux que ça !
— Quoi ? m'exclamé-je en le repoussant. Tu es sérieux, là ? Tu me demandes vraiment de prendre la fuite ?
— Je me sentirais mieux si c'était le cas !
— Et moi ? Tu as pensé à ce que je ressentirais en prenant la fuite ?
— Claire... soupire John. Je ne te demanderai pas ça, si je n'avais pas peur de te perdre...
je fronce les sourcils en croisant mes bras sur ma poitrine.
— Je peux te poser une question ?
— Oui.
— Est-ce que tu vas poser la même question à Lana ?
Il hausse les sourcils de surprise. Manifestement, il ne s'attendait pas à ma question.
— Qu'est-ce que Lana vient faire dans cette histoire ?
— C'est ta sœur et tu ne veux pas la perdre de ce que je t'ai entendu dire ! Alors lui poserais-tu cette question ?
— Non, je ne lui poserais pas la question.
— Alors tu ne tiens pas à elle, si je comprends bien ton raisonnement.
— Bien sûr que si ! Mais ça n'a rien avoir !
— Explique-moi ce qui n'a rien avoir dans ce cas, parce que je t'avoue que je commence à être perdue.
— Je n'arriverais pas à me concentrer si tu es là ! Je n'arriverais pas à me battre correctement, si je devais me poser dans arrêt la question si tu es blessée ou non !
Je secoue nerveusement la tête. Je n'aime pas ça. Je ne veux pas être privée de la Chasse parce que je suis avec lui. Ce serait injuste.
— Alors on va avoir un problème, John... murmuré-je froidement. Parce qu'il est hors de question que je sois le genre de Chasseuse qui renonce à la Chasse pour un mec.
— Quoi ? Personne ne t'a parlé de renoncer à la Chasse ! s'écrie John en fronçant les sourcils d'un air perdu.
— BIEN SÛR QUE SI ! m'énervé-je alors. Tu me dis que tu n'arriveras pas à te concentrer si je suis dans les parages à me battre ! Mais réfléchis un peu à la fin ! Ce sera toujours comme ça ! Parce que nous sommes tous les deux des Chasseurs !
— Claire... soupire John.
— Je ne renoncerai pas à la Chasse ! le coupé-je. Je ne renoncerai pas à affronter Jesse. Parce Lana est mon amie ! Dean, Castiel et Sam ont toujours été là pour moi quand j'en avait besoin. Je ne leur tournerai pas le dos sous prétexte que je suis amoureuse d'un homme qui a peur que je sois en danger. Alors à toi de voir avec quel genre de femme tu veux vivre. Celle qui est lâche et qui se cache pour ne pas contrarier son chéri, ou celle qui n'a pas peur de l'affronter pour lui montrer que la peur ne fait pas avancer une relation.
Il grogne alors de colère, et quitte la chambre en claquant la porte derrière lui. Je sursaute légèrement et me frotte les bras en soupirant tristement. Je regrette déjà mes paroles. Mais je ne veux pas être le genre de femme qui ne soit pas digne de lui. Il est tombé amoureux de moi, alors que je Chassais, que je lui parlais avec sarcasme, et parfois avec mépris. Il n'est pas tombé amoureux d'une fille qui se cache face à l'adversité. Et je ne veux pas changer et devenir ce que je ne suis pas, ce qui ne lui plaît pas, sous prétexte qu'il a peur qu'il m'arrive quoi que ce soit.
Moi non plus je ne veux pas qu'il change. Jusqu'à maintenant, se battre à mes côtés ne le dérangeait pas. Je ne veux pas qu'il soit le genre de mec à demander à un Chasseur de fuir ses responsabilités. Et je veux qu'il s'en rende compte par lui-même. Mais en même temps, j'ai peur que ce genre de réflexion ne l'éloigne de moi. J'ai peur que malgré ses sentiments, il décide de rompre parce que je ne veux pas lui accorder cette simple requête. J'ai peur. Comment peut-on vivre par amour, si on doit renoncer à sa propre nature ?