CHAPITRE DEUX

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Astaroth

Je croise les bras en regardant tous ces démons que j'ai rassemblé. Tous discutent entre eux, l'air inquiets. J'aime voir la peur que je leur suscite.
— Merci à vous de vous être rassemblés ici.
Je souris en montrant mes yeux, et vois de la surprise dans leur regard.
— Comme vous le voyez, je ne suis pas un démon lambda comme vous autre.
— Tu es un Prince de l'enfer, mais nous ne savons pas qui tu es.
Je tourne les yeux vers le démon en question, et descend les marches pour lui faire face. Je penche la tête sur le côté en souriant, tout en le regardant dans les yeux.
— Qui es-tu, démon ?
— Danbroz, balbutie-t-il en déglutissant.
Sa peur m'amuse. Il détourne même le regard.
— Donc... Tu veux savoir qui je suis ?
— Ou... Oui...
— Oui, qui ? m'amusé-je, en lui parlant froidement.
— Oui, m... maîtresse...
Maîtresse... J'aime bien ce surnom. Je pourrais rapidement m'y faire. J'approche mon visage du siens à quelques centimètres seulement, et je sens son coeur battre à tout rompre tellement il a peur.
— Comme c'est demandé si gentiment, je vais te le dire. Je m'appelle Astaroth.
— Ça ne peut être possible ! déclare un autre démon d'une voix plus forte.
Je penche la tête sur le côté en souriant. Et m'approche de lui. Je note que Danbroz a soupiré de soulagement une fois que je lui ai tourné le dos.
— Qu'est-ce qui ne peut pas être possible ?
— Astaroth a été emprisonné dans les Limbes.
— Oui, c'est exact. Jusqu'à ce qu'une Sorcière trop naïve, décide d'utiliser le sang appartenant à un ange pour m'invoquer. Un ange à qui elle a lié le sang pour que je prenne son corps. Maintenant si vous avez fini avec vos questions inutiles, je vais vous faire une proposition que vous ne pourrez pas refuser.
Je leur tourne le dos en respirant calmement, et remonte les marches.
— D'ici peu, je deviendrai la Reine de l'enfer. Ce n'est qu'une question de temps, avant que je retrouve l'actuel Roi de l'enfer et le réduise à Néant. Alors ce qui sont avec moi, je vous invite à me suivre et à m'aider à traquer Drazog. Pour les autres...
Je ne m'empêcher de rire doucement. Je suis amusée de toutes les possibilités qui s'offrent à moi, quant à ce que je pourrais leur faire à tous.
— Eh bien... je ne dirais qu'une seule chose.
— Que le Diable les emporte.
Je me mets à rire quand ils se regardent entre eux en riant.
— Je vois que personne ne bouge, ce qui doit vouloir dire que vous choisissez de devenir mes disciples. À la bonne heure ! Nous allons pouvoir commencer.
— Qu'allons-nous faire, Maitresse ?
— Vous allez me rechercher ce Drazog. Pendant ce temps, je vais faire un tour dans le Purgatoire. J'aimerai essayer de trouver des Créatures qui soient capable de mettre fin aux Winchester. Je suis certaine que j'en trouverais qui se feront un plaisir de s'occuper de cette tâche.
— Le Purgatoire ? Personne n'y va jamais !
Cette fois leur ignorance commence à m'agacer. Je n'en reviens pas que des démons soient aussi incompétents. C'est à se demander si leur Roi n'est pas lui même un incapable.
— Vous n'apprenez donc jamais rien ?
— Je peux aller dans le Purgatoire sans risque, et en ressortir comme si de rien n'était. Et la première chose que je ferais lorsque j'y serais, c'est retrouver cette brèche qui permette aux humains d'en sortir. Mais ne perdez pas votre temps avec des détails aussi technique. Retrouvez-moi Drazog !
— Oui, Maîtresse ! répondent en choeur les démons.
— Sauf toi, Danbroz. J'aurais besoin de toi pour quelques tâches. Tu n'as qu'à considérer que tu es mon second.
— Bien, ma Reine.
Je les regardent disparaître sous mes yeux chacun leur tour, jusqu'à rester seule avec Danbroz. Je lève alors les yeux en sentant Lana se débattre pour prendre le contrôle de son corps. Je me tourne vers le démon en souriant.
— C'est amusant de voir à quel point cet ange dont j'occupe le corps, est une vraie anguille.
Le démon n'ose pas répliquer.
— C'est inutile de te débattre, mon ange.
Je souris d'un air amusé.
— Très bien... J'accepte de t'enlever ta muselière, mais je n'hésiterai pas à la remettre si tu m'énerves. Danbroz, trouve-moi un grand miroir.
— Tout de suite, ma Reine.
Il disparaît aussitôt, me laissant seule avec cette furie qui se débat comme une forcenée. Elle est à la fois amusante, et agaçante.
— J'ai votre miroir ! s'exclame le démon en apparaissant tout à coup dans la pièce.
Je me tourne vers lui et regarde l'objet en question.
— Dis-donc ! Tu ne t'es pas moqué de moi !
— C'est parce que vous méritez ce qu'il y a de mieux.
Je roule des yeux, et regarde le démon.
— Ce sera tout. Merci.
Il s'incline silencieusement, et disparaît une nouvelle fois. Je tourne alors les yeux vers mon reflet, qui affiche des traits différents des miens. Sur les siens on y lit de la peur mêlé à de la colère, sur les miens de l'amusement.
— Tu peux te débattre autant que tu veux. Mais saches qu'à l'heure qu'il est, ta vie dépend de la mienne, Lana. Et qu'il n'existe aucun moyen de me tuer. Je dis bien aucun.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
— Vois-tu, je me suis dit que le seul moyen de t'attirer à moi, c'était de répandre la rumeur qu'il existait un moyen de me tuer, mais que j'étais la seule à le savoir. Et que pour cela, il fallait accepter de prendre que je prenne possession.
Lana hausse les sourcils de surprise. Mon aveux la trouble.
— Je savais que pour sauver tes amis, tu ne résisterais pas à la tentation. Tu n'as pas hésité à te sacrifier pour sauver la Terre de l'Apocalypse, et tu n'as pas hésité à récupérer ta Grace pour sauver ton petit ami, malgré les conséquences que ça a eu sur toi.
— Vous le saviez ?
— Naturellement ! Pourquoi crois-tu que je t'ai sortie de l'enfer sans tes souvenirs ? Je savais que tu laisserais ta Grace derrière toi, dans le cas où tes amis sortirait de là. Et je sais qu'une amnésie totale t'aurait brisée dans le cas où tu retrouverait tes souvenirs.
— Pourquoi ?
— Pour pouvoir t'approcher. Pour pouvoir te manipuler. Pour que tu en viennes à choisir de te laisser posséder, plutôt que prendre le risque que je tue ta famille. Tu es tellement facile à manipuler, Lana.
— Pourquoi moi ? Il existe d'autres anges !
— Parce que ton innocente m'a plu, dès l'instant où j'ai sentie ton sang me ramener sur Terre. Parce que je savais que j'allais aimer pervertir ton âme et détruire chaque parcelle d'humanité qu'il y a en toi.
— Ils en vous laisseront pas faire !
Je ris de bon coeur, amusée par cette menace voilée.
— C'est justement ce que j'attends ! Je t'en prie, Lana. Tu es plus intelligente que ça, non ? J'ai prévu un plan A et s'il échoue, j'ai un plan B !
— Trouver des créatures du Purgatoire qui ferait tout le boulot à votre place ?
J'entends un air de défis dans le ton de sa voix. Elle est amusante quand elle est en colère.
— C'est mon plan A.
— Et le plan B ?
— Pourquoi te le dirais-je maintenant ? Où serait le plaisir ? Tu lis toujours la fin d'un livre avant de le commencer ?
— Parce que tu lis ? Toi ?
Je résiste à l'envie de rire. Je vais vraiment aimer la détruire de l'intérieur et en faire un monstre sans âme.
— Tu ne t'en sortiras pas. Même si tu ne peux pas mourir, je sais que je trouverai un moyen de te ramener là où est ta vraie place.
Je m'approche un peu plus du miroir, histoire de la narguer un peu, et regarde chaque côté du cadre.
— Ta menace serait prise au sérieux, si tu n'étais pas piégée dans ta tête.
Sans lui laisser le temps de répliquer, je m'applique à effacer le son de sa voix, et tourne le dos au miroir pour prendre une grande inspiration en souriant d'aise. J'aime vraiment ce monde. Je crois que je vais vraiment m'amuser à détruire cette humanité qui me donne la nausée.

— Vous êtes sûre, ma Reine ?
Je me tourne vers le démon en le regardant de travers.
— Pour qui me prends-tu, au juste ? Pour une simple humaine ?
Celui-ci semble se ratatiner sous la peur que je lui inspire.
— Pardonnez-moi.
Je plisse les yeux en me demandant si je devrais lui pardonner ou non.
— Ne recommence plus.
— Ou... Oui.
— Je ne sais pas combien de temps je vais rester dans le Purgatoire. Pendant ce temps, je veux que tu t'assures que partir à la recherche de Drazog est bien notre priorité numéro une.
— Bien, ma Reine.
Il incline sa tête en guise de révérence, et risque un regard vers moi.
— Si quiconque tente quoi que ce soit contre moi, je le saurais immédiatement. Je lui réglerais son compte, avant même qu'il ne sache ce qui lui arrive.
Sur ces paroles, je prends une grande inspiration et disparaît de son champs de vision.

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant