Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)

CHAPITRE VINGT-ET-UN

Claire

Nous nous garons à quelques mètres du manoir de Moorhead. Dean se tourne vers nous en soupirant.
— Je vais vérifier si les autorités sont toujours là. Vous deux, vous restez ici.
— Quoi ? proteste John en se tournant vers son père, surprit.
— Tu m'as bien entendu.
— Mais...
— Ne discute pas, John. Je reviens de suite.
Il soupire d'un air agacé, et se tasse dans son fauteuil avant de croiser les bras sur sa poitrine. Dean descend de la voiture et s'éloigne de nous.
— Ça va, pas besoin de bouder ! Ton père va juste vérifier si les flics sont toujours là.
— Je n'aime pas rester en retrait. J'ai besoin de me changer les idées.
Je plisse les yeux en soupirant.
— À cause de Lana ?
Il fronce les sourcils et tourne la tête vers moi.
— Pourquoi tu me parles d'elle ?
— Parce que je sais que tu tiens à elle. Je sais que tu la considères comme une sœur, et que tes parents l'ont adoptés.
— Ouais... Possible...
Je soupire en levant les yeux au ciel. Pas de doute, c'est bien un Winchester.
— Je t'en prie, ne fais pas l'imbécile... Tu sais, je peux comprendre qu'elle te manque. Je crois que si je perdais ma sœur, enfin... si elle était la victime d'un démon, je serais dans le même état que toi. Mais si tu lui dis, je prétendrais que tu mens et je te tuerai.
Un sourire apparaît au coin de ses lèvres. Je lui souris en retour.
— C'est vrai qu'elle me manque. Et le fait qu'Astaroth ait enlevé mon meilleur ami n'arrange rien.
Je suis surprise de savoir qu'il considère Jack comme son meilleur ami. Dean n'a jamais avoué que Castiel était son meilleur ami. Il a peut-être mentionné une fois ou deux qu'il le considérait comme un membre de la famille, mais jamais comme un meilleur ami. Pourtant, il en a le comportement.
— J'imagine, souris-je en douceur. Ne t'en fais pas. Ça va aller. Nous allons les retrouver.
Je pose ma main sur son épaule, puis il pose sa main sur la mienne. Je ne peux m'empêcher d'être soulagée.
— Merci, Claire.
— Je t'en prie. N'hésite pas si jamais tu as besoin de parler. Je suis là.
Il me sourit, l'air plus détendu. La portière du côté conducteur s'ouvre et Dean apparaît.
— La voie est libre. Nous pouvons y aller.
Je soupire de soulagement, et ouvre la portière à côté de moi pour sortir de la voiture. J'avais hâte de sortir de là pour Chasser un monstre. Je suis les garçons jusqu'au coffre de la voiture et sors mon arme de la ceinture de mon jean. Je vérifie le nombre de balles dans mon chargeur. Tout y est. Parfait.
— Qu'as-tu mit sur le site ?
— Que le seul moyen de tuer l'esprit du Comte de Moorehead était de le descendre avec des balles chargées de sel.
Je lève les yeux au ciel d'agacement et soupire exagérément en fusillant John du regard.
— Merveilleux ! Mon flingue ne me sert à rien ! Tu ne pouvais pas choisir des balles normales ?
— Bah quoi ? me répond de dernier en me regardant d'un air innocent.
— Tiens, prends ce fusil chargé de sel, sourit Dean en me tendant un petit fusil.
— Merci.
Je charge l'arme de balle de sel, et en prends quelques uns que je range dans ma poche, avant de prendre la lampe torche que me tend Dean.
— Tout le monde est prêt ? nous demande-t-il en soupirant.
— Ouais... murmure John.
Dean ferme le coffre de la voiture en soupirant, et pose l'arme sur son épaule avant de prendre la direction qu'il a emprunté il y a un instant. Nous le suivons en silence et longeons un grand manoir aux allures de vaisseau fantôme. Le bâtiment pourrait presque me donner froid dans le dos.
Nous montons les marches du manoir et entrons sur nos gardes.
— Surtout soyez prudents.
Je tourne les yeux vers Dean en hochant la tête, avant de me concentrer sur l'affaire que nous menons. Je tiens mon arme en joug, prête à tirer. Tous mes sens sont en alerte, dans le cas où ce faux fantôme nous attaque.
— Où était le corps de la fille ? demandé-je en regardant de tous les côtés, à la recherche du Tulpa.
— Au premier étage, en haut des escaliers.
J'oriente le faisceau de ma lampe dans la direction des marches et vois une tache sombre et épaisse devenir plus fines au fur et à mesure que les marches descendent vers moi.
— Comment tu m'as dit qu'elle était morte ? murmuré-je en tournant les yeux vers Dean.
— Je ne l'ai pas dit.
— Elle a eu la gorgée tranchée, me répond John en se tournant vers moi, l'air sérieux.
Je fronce les sourcils inquiète. Les esprits aussi peuvent faire ça. Alors pourquoi pense-t-il que c'est un Tulpa ?
— Vous êtes certains que c'est un Tulpa ?
Dean se tourne vers moi, sourcils froncés. Même si son regard est dur, je ne me démonte pas. La seule fois où il m'a fait peur, c'est lorsqu'il a massacré des types à cause de la Marque de Caïn. C'était un vrai bain de sang.
— Suis-moi... soupire ce dernier.
— Papa ! C'est dangereux ! Cette créature pourrait être n'importe où.
— Nous sommes armés, et ça ne prendra que deux minutes.
Il prend la direction d'une salle sur notre gauche, et entre dans l'obscurité. Je suis soulagée d'avoir avec moi un moyen de m'éclairer. À cause des panneaux en bois qui recouvrent les vitres, il fait tellement sombre que je ne vois pas mes propres pieds.
Il s'arrête devant un mur, et John m'attrape ma main pour orienter la lumière vers un grand symbole peint sur le mur. Je suis obligée de faire appel à tout mon self contrôle pour contenir les battements effrénés de mon coeur. Je regarde John du coin de l'oeil et le vois me lâcher la main brusquement en se raclant la gorge. Je décide de faire comme si de rien n'était, et recule de quelques pas pour avoir le symbole dans son ensemble.
— Qu'est-ce que c'est ?
— La preuve que c'est un Tulpa. Cette créature naît de cette marque et d'une idée générale, telle qu'une légende. Comme c'est le cas pour la légende du Comte de Moorhead.
— Désolé. Je ne voulais pas que tu penses que j'insinuais que tu ne savais pas de quoi tu parlais.
— Je le sais. Mais maintenant, tu es sûre que ce n'est pas un esprit.
Je hoche la tête silencieusement en soupirant, et fais demi-tour lorsque j'entends du bruit derrière nous. Je regarde d'où ça peut provenir, mais je ne vois rien. Je regarde Dean et John qui s'échangent eux aussi des regards, en restant sur leur garde. Moi non plus je ne suis pas rassurée. Je ne sais pas à quoi ressemble cette chose. Tout ce que je sais, c'est qu'elle tue sans pitié tous ceux qui entrent dans ce bâtiment.
J'avance prudemment, et regarde de tous les côtés pour ne pas me faire attaquer par surprise. Je sais que je suis suivie de Dean et John, mais si ce Tulpa attaquait, arriveraient-ils à me venir en aide à temps ?
J'arrive rapidement au niveau des marches des escaliers, et soupire peu envieuse. Nous montons côte à côte les marches lentement pour ne rater aucun détail si jamais il y avait du mouvement, même infime. En haut des escaliers, nous nous séparons tous les trois. John va sur la gauche, Dean monte au deuxième étage, quant à moi je prends le couloir de droite. Maintenant que je suis seule dans ce couloir, je me rends compte que j'aurais dû demander à Dean à quoi ressemble ce Tulpa qui se fait passer pour un fantôme. Peut-être que j'aurais plus de facilité à l'anticiper, si je le savais. Pour le moment, je suis complètement dans le brouillard, et je redoute ce à quoi je vais avoir affaire. Même si secrètement, j'espère affronter cette chose, histoire de me divertir un peu.
Je me tourne vers les escaliers, et vois que John a disparu de mon champs de vision. Sans doute a-t-il tourné à l'angle d'un couloir. Je soupire quand je fais face à un de ces fantôme que l'on voit dans ces films de mauvais goûts qui les caricaturent. C'est un homme assez grand, le teint cireux et habillé dans une tenue d'époque, sans doute quand le rococo était à la mode. Je remarque alors que son corps flotte au-dessus du sol, et que l'on voit à travers son corps.
— C'est quoi ce délire... ? murmuré-je pour moi-même, avant de brandis mon arme vers lui prête à tirer.
Mais malgré mes coups de feux, la créature esquive agilement en se précipitant vers moi avant de hurler en me projetant à quelques mètres dans le couloir. J'atterris sur le sol lourdement, ma tête frappant le sol à l'arrière de mon crâne. Je grimace de douleur avant de réaliser que si je ne réagis pas, je suis à la merci du monstre. Je me relève d'un bond, et balaye des yeux le couloir, mais le Tulpa a disparu. Je soupire et m'étire avant de ramasser mon arme, quand j'entends des coups de feux provenir de l'autre couloir. Je me mets à alors à courir dans cette direction, pour tuer moi-même le monstre.