Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)

CHAPITRE VINGT-CINQ

John

    Je n'avais pas réalisé que Claire avait des sentiments pour moi, jusqu'à ce qu'elle m'embrasse. Je sens alors mon coeur se gonfler de joie. Qui aurait pu croire qu'elle m'embrasserait ? Je suis soulagé qu'elle le fasse. Je suis soulagé de pouvoir lui rendre. J'aimerais tellement que ce moment dure plus longtemps. J'aimerais tellement que cette porte ne s'ouvre pas... Et pourtant, c'est ce qu'elle fait.
Elle s'ouvre à la volée et papa apparaît.
     — Wow ! s'exclame-t-il, l'air surprit.
Clair me lâche et me pousse presque avant de reculer pour prendre un maximum de distance. Je ne sais pas si je dois me montrer surpris, ou en rire. Bonne question.
     — Si je m'y attendais... murmure mon père en nous dévisageant chacun notre tour.
     — Papa ? Qu'est-ce que tu fais là ?
     — Je venais voir comment tu te remettais, mais je vois que tout va pour le mieux...
     Je lève les yeux au ciel et les tourne vers Claire qui est rouge pivoine.
     — Je crois que je vais vous laisser... bafouille-t-elle avant de prendre la fuite en courant presque.
Je la regarde s'éloigner de moi rapidement, et littéralement s'enfuir en courant. Je hausse les sourcils de surprise. Si je m'y attendais...
     — Elle a l'air contente de ce qui s'est passé dans cette pièce...
Je soupire en n'ajoutant rien, cependant je n'en pense pas moins. Je connais mon père. Je n'ai pas fini d'en entendre parler. Lui aussi n'en pense pas moins.
     — Ne joue pas avec elle.
     Je fronce les sourcils en me figeant. Je me tourne vers lui et le dévisage. Je n'aime pas ses insinuations. C'est la première fois que je suis aussi sincère avec une femme.
     — Je peux savoir pourquoi tu me dis ça ?
     Papa soupire en se passant une main dans les cheveux nerveusement. J'ai le même réflexe que lui, lorsque l'on commence des conversations dont j'ignore la tournure.
     — Parce que tu es comme moi, tu te tapes toutes les femmes qui te font du rentre dedans.
     Je hausse un sourcil en prenant un air arrogant.
     — Parce que c'est toujours le cas ?
     Je sais que ce n'est pas le cas. Mais je n'aime pas qu'on m'accuse de me foutre de la gueule d'une femme, surtout lorsque je suis sincère.
     — John... Ne joue pas à ça avec moi... me rembarre papa. Tu sais bien que je ne suis pas comme ça avec ta mère.
     — Alors qu'est-ce que tu me veux ?
     — Claire est un membre de ma famille. Et je tiens à elle autant que je tiens à chacun de vous. J'ai fais la promesse à son père de la protéger quoi qu'il arrive. Alors je la protégerais, même si son bourreau est mon propre fils.
     Je fronce les sourcils d'un air agacé.
     — Qu'est-ce qui te fait croire que je ne suis pas sincère avec elle ? Et puis je n'aime pas que tu la traites comme une de ces femmes qui me font du rentre dedans.
     Cette fois c'est papa qui hausse un sourcil. Je me rends alors compte que je suis allé dans la direction où mon père m'orientait. J'avais oublié qu'il était aussi sournois quand il s'y mettait.
     Je soupire en fermant les yeux. Il se fait passer pour un agent du FBI depuis plus de vingt ans maintenant, alors quoi de plus normal qu'il sache manipuler pour conduire brillamment un interrogatoire ?
     Il m'adresse un sourire amusé, auquel je réponds en le fusillant du regard.
     — Tu as gagné. Tu sais maintenant que je ressens quelque chose pour Claire. Mes félicitations.
     — Ne fais pas le con avec elle.
     — Qu'est-ce qui te fait croire que c'est le cas ? Je te signale que je ne lui pas donné de raison de me courir après.
     C'est un mensonge. Je flirtais avec elle lorsque j'étais dans la chambre de motel. Mais mon père n'est pas obligé de le savoir.
     — D'accord... Mais ne la blesse pas. Caire ne le montre sans doute pas, mais elle est sensible. Cette apparence de femme forte que rien ne peut atteindre, c'est juste une façade pour se protéger.
     — Je crois que nous renvoyons tous cette image. Ce doit être parce que nous sommes des Chasseurs, et qu'il ne faut pas que l'on trahisse nos émotions pour que personne ne les retournent contre nous.
     — D'accord... soupire papa.
     — Je n'ai pas l'intention lui faire le moindre mal. Je ne peux pas dire que je sais où cette histoire va nous mener, mais je sais je ne lui ferais aucun mal. Pas volontairement.
     Papa plisse les yeux et s'apprête à dire quelque chose, quand maman entre dans la chambre à la hâte. J'espérais qu'elle ne sache pas ce qui s'était passé, mais je dois en conclure que je me trompais.
Maman se tourne vers papa et le regarde avec un air de reproche.
     — Pourquoi tu ne m'as pas dit ce qu'il s'était passé ?
     — C'est ma faute, maman... soupiré-je. C'est moi qui ai dit à papa de ne rien te dire.
     Maman se retourne vers moi, en faisant les gros yeux. Je remarque que papa a reculé d'un pas, et me remercie silencieusement.
     — Je peux savoir pourquoi tu lui as demandé de ne rien me dire ?
     — Parce que c'est cette réaction que je voulais nous éviter. Tout va bien, j'ai guéri.
     — Ça aurait pu être plus grave ! Et si tu étais mort dans la voiture ? Jack ne perd rien pour attendre.
     Je sens la colère émaner de maman. C'est incroyable comme elle est puissante et froide. Je ne veux pas être à la place de Jack, si elle lui tombe dessus. Je n'ai jamais vu maman dans cet état de rage. En général elle est plus modérée, bien qu'elle soir forte. Mais là...
     — Maman... soupiré-je en levant les yeux au ciel.
     — Non ! Il ne s'en tirera pas comme ça !
     — Tu sais bien que ce n'est pas sa faute.
     — Je n'en ai rien à faire !
Je prends une grande inspiration pour me calmer. Je crois que je commence à en avoir assez de cette situation. Je n'apprécie pas qu'elle en veuille à Jack, alors qu'il n'y est pour rien. Si moi je ne lui en veux pas, alors elle non plus ne devrait pas. Je n'y arrive pas. Je sais que ce n'est pas sa faute. Je le sais qu'il est manipulé par Astaroth. Alors comment expliquer à maman qu'il n'est pas lui même et qu'elle ne peut pas lui en vouloir ?
     — Maman, stop ! m'exclamé-je d'une voix plus forte. S'il te plaît, ne lui en veux pas.
     — Comment tu voudrais que je ne lui en veuille pas ? Il a failli tuer mon seul et unique enfant !
     — Tu as Lana... souris-je pour détendre l'atmosphère.
     — Ah non ! Ne commence pas à jouer à ça ! Je suis tolérante sur beaucoup de chose, mais pas sur le fait que je pourrais avoir un enfant de remplacement.
     — Tu m'en voudrais si les rôles étaient inversés ? Tu ne chercherai pas à me défendre avec le fait que je ne suis pas moi-même ?
     Maman soupire mais semble se détendre.
     — Je t'en prie, ne fais pas ça... Ne le défends pas...
     — Si, maman ! Parce qu'en dehors de moi, il n'a personne pour le défendre. Je sais que Castiel l'aurait fit s'il avait pu. Mais nous ne savons pas où il se trouve. Alors c'est à moi de le défendre.
Maman soupire d'agacement et se tourne vers papa. Mais il ne surenchérit pas. Je sais que malgré ce que Jack m'a fait, il ne lui en voudra pas parce que nous sommes de la même famille.
     — Dean... Dis quelque chose, enfin.
     — Chérie, si John dit qu'il ne lui en veut pas, alors pour quel motif continuer à lui en vouloir ? Jack ne savait pas ce qu'il faisait.
La voix douce de papa parvient à calmer maman qui soupire une nouvelle fois, mais de résilience cette fois. 
     — D'accord... Mais ne compte pas sur moi pour que je lui pardonne aussi facilement. Il va falloir qu'il redevienne lui-même et qu'il présente ses excuse pour que je lui pardonne.
     — Et il le fera.
     Maman se tourne vers moi et pose une main sur ma joue.
     — Tu es sûr que ça va ?
     — Oui, maman, lui assuré-je en souriant en coin. Je vais bien. Jack m'a guéri.
     Je sens que ça ne lui plaît pas, cependant elle n'en dit rien.
     — Très bien. Je vais retourner à mes recherches, mais j'aimerais que tu sois prudent.
     — Je te le promets, maman.
     Elle hoche la tête et se tourne vers papa.
     — Quant- à toi, il faut qu'on parle.
     Papa roule les yeux en soupirant.
     — Très bien. Je te suis.
     Je les regarde quitter la chambre en souriant, tandis que papa m'adresse du regard un appel au secours. J'ai envie de rire. Je sais que maman n'est pas une tendre quand elle est en colère. Je prends une grande inspiration et vais dans la salle de bain pour jeter mon t-shirt souillé de sang dans la panière à linge.