CHAPITRE TRENTE

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John

Papa se gare devant une maison que je ne reconnais pas. De toutes les enquêtes que j'ai mené, pas un seul bâtiment me rappelle celui-ci. Pourtant, à en juger par son soupir, lui la connaît.
— Nous sommes où ? Demandé-je en fronçant les sourcils.
— C'est ici que Jack est né.
Je regarde la maison avec surprise. Je n'en reviens pas qu'elle soit en aussi bon état, alors que nous avons le même âge tous les deux.
— Quelqu'un y vit ?
— Souviens-toi, John. Jack n'a pas grandit de la même manière que toi, me rappelle maman en me souriant en douceur.
Je ne sais pas comment j'ai fait pour oublier ça. Je fais sortir Jack de la voiture, et celui-ci fronce les sourcils en regardant la façade de la maison.
— Où sommes-nous ? nous questionne-t-il.
— Tu es chez toi, Jack... murmuré-je.
— De quoi tu parles ?
Il tourne les yeux vers moi, sans comprendre où je veux en venir.
— Tu es né dans cette maison, et c'est ici aussi que ta mère a donné sa vie en te mettant au monde, lui répond papa. Tu veux entrer ?
Jack lui montre les menottes qu'il a confectionné spécialement pour lui, afin qu'il ne s'enfuit pas.
— Inutile que je te les enlève. Tu peux entrer à ta guise. Elles servent simplement à nous assurer que tu ne t'éclipses pas en douce. Ou que tu ne te serves pas de tes pouvoirs contre nous.
Il soupire d'agacement, et avance vers la porte d'entrée silencieusement.
— Chérie ? j'entends papa appeler maman.
— Oui ?
Il lui tient un petit objet qu'elle prend.
— Montre-lui ça, s'il te plaît.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Une vidéo de sa mère.
Je fronce les sourcils en me tournant vers Jack qui vient de tourner la poignée de la porte de la maison pour entrer. Que ressentira-t-il lorsqu'il verra cette vidéo ?


Jack

Fox me demande de m'installer sur le canapé poussiéreux du salon, tandis qu'elle touche à la télévision juste devant moi. Je fronce les sourcils en me demandant qu'elle le but de la manœuvre. Elle allume la télévision, et une femme apparaît à l'écran. Elle me semble tellement familière...
Salut Jack ! C'est... Je suis ta maman.
Je fronce les sourcils. Ma maman ?
Pour tout te dire, chéri... hum... J'ai toujours voulu devenir maman... Je... Je jouais à la poupée, et j'étais ce genre de petite fille... et je rêvais d'avoir mon bébé à moi.
J'écoute cette femme me parler, et la trouve si belle... je me rappelle de ces mots qu'elle avait enregistré. La première fois que je les ai entendu, c'était lorsque Sam m'avait donné une clé UBS, sur lequel se trouvait la vidéo qu'elle avait enregistré. Elle savait qu'elle ne vivrait pas assez longtemps pour me dire ces mots. Elle savait qu'elle ne survivrait pas à ma venue au monde.
Sa voix change tout à coup, et devient tremblante à cause l'émotion. Je ressens comme une boule se former dans ma gorge en entendant cette tristesse dans sa voix.
Et surtout, Jack, ne laisse jamais personne te dire qui tu devrais être. Parce que tu deviendras n'est pas déjà écrit, ça ne sera pas moi, ça ne sera pas ton père.
Elle marque pause pour garder son calme, et m'adresse un sourire en prenant une voix solennelle. Je me demande alors pourquoi j'ai décidé d'obéir à un démon, plutôt qu'à mon coeur. Pourquoi je me suis mis à Chasser ceux qui avaient de l'importance pour moi.
Tu deviendras ce que tu choisiras de devenir. Je sais que tout ira bien. Tu vas être quelqu'un... de formidable ! ajoute-t-elle en me souriant avec joie.
J'aimerais croire en ses paroles, alors que tout ce que j'ai fait, c'est laisser un démon me torturer, me laisser contrôler par ce démon, oublier ma mère et tous ceux que j'aime et poignarder mon meilleur ami.
Et tu auras un ange qui veillera sur toi. Je veux que tu saches par dessus tout, que je t'aime Jack ! Et que je t'aimerai où que je sois.
La vidéo s'arrête sur son sourire, et le silence réapparaît, pesant, autour de moi. Je lève les yeux vers mes amis que j'ai menacé de mort plus tôt dans la journée, et me lève avant de quitter la maison en courant.
Ce n'est plus de la tristesse que je ressens à présent, mais de la colère.
— Jack ! m'appelle John.
Je me tourne vers lui, et Dean arrive en courant pour retenir son fils. Je tremble de rage et lui tourne le dos.
— Jack, rappelle-toi de qui tu es ! Écoute ta mère ! Tu deviendras ce que tu choisiras de devenir. Ne laisse pas un démon te dicter ta conduite !
— Souviens-toi, Jack ! continue Dean. Tu es de notre famille ! Tu es un Winchester !
Je me rappelle alors de ce moment, où ma mère est venue me soutenir pendant que j'étais à l'agonie.

Je me réveille en soupirant. L'air est frais autour de moi et je sens que mes mains sont posées sur de l'herbe fraîche et humide. Je fronce les sourcils et ouvre les yeux. Je vois alors le ciel bleu au-dessus de moi. Où suis-je ? Je ne comprends pas.
Je me redresse, et vois un lac. Je reconnais cet endroit.
C'est ici que je suis venu au monde. Et c'est ici que ma mère y a laissé la vie. C'est toujours le même lac bordé de conifères et et de plages de galets. Il y fait toujours aussi frais, et j'y suis toujours aussi bien.
Je me lève et m'approche de l'eau. Ses clapotis contre les galets me détendent. Mais je ne sais pas ce que je fais ici. Je ne suis pas censé y être. Je suis censé toujours être prisonnier en enfer.
Je me tourne vers la maison où j'ai vu le jour, et
vois maman à la fenêtre. Elle me regarde avant de s'éloigner. Je cours alors vers la maison, et entre. Je monte les escaliers en courant, et fais alors face à maman. Je m'arrête sur le pas de la porte, et fronce les sourcils. C'est bien elle. C'est ma mère.
— M... Maman ? soufflé-je, surpris.
— Jack... sourit-elle en se levant du canapé où elle était assise.
Je recule d'un pas, sur mes gardes. Et s'il s'agissait d'un autre tour de Astaroth.
— Je ne suis pas ce démon, mon chéri.
Elle me sourit tendrement, et je sens malgré moi qu'elle dit vrai. Il n'y a aucun piège en elle.
— C'est vraiment moi.
Je soupire alors de soulagement, et m'approche d'elle avant de la prendre dans mes bras.
Elle répond à mon étreinte, et la sens sourire avant de me lâcher. Elle prend mon visage dans ses mains, et me regarde dans les yeux.
— Tu es si beau... Viens t'asseoir près de moi.
Elle me prend les deux mains et me conduit vers le canapé avant de s'installer.
— Comment est-ce possible ?
— Les anges, mon chéri. Ils m'ont envoyé pour te dire qu'il faut que tu tiennes le coup. Tu n'est pas seul. Il faut que tu tiennes le coup. Il faut que tu te battes.
— C'est si compliqué, maman... Astaroth est trop forte. Elle puise dans la Grace de Lana.
— Je le sais, mais il faut que tu tiennes le coup. Tu vas t'en sortir.
Tu me manques.
— Tu me manques aussi. Si tu savais... Je t'aime mon chéri.
— Je t'aime aussi, maman.
Elle me serre dans ses bras et je sens qu'elle m'aime. Je sens sa force. Je sens qu'elle tient à moi, et qu'elle veut être là pour moi.

Je parviens à reprendre mon calme, et me tourne vers Dean en le regardant tristement. Et dire que je leur ai fait du mal... Je n'en reviens pas.
— Je vous demande pardon... soufflé-je avant de tomber à genoux devant eux. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant