Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)

CHAPITRE QUARANTE-HUIT

Lana

Nous arrivons dans la salle où, déjà, un bon nombre de démon s'est rassemblé. Sentant probablement ma présence dans leur dos, ils se tournent vers moi, et me fusillent du regard tandis que je traverse la foule qui s'écarte.
— Mes chers disciples, je vous présente votre nouvelle Reine ! déclare Jesse d'une voix forte.
Je grince des dents malgré moi, et reprend contenance aussitôt après pour ne pas me trahir. Je me tiens à côté de lui et serre les dents pour ne pas m'en prendre à lui dès maintenant. Tous les démons continuent à se rassembler autour de nous. Plus les secondes passent, plus il y a de démon dans la pièce, si bien que j'en viens à me demander si je vais arriver à réaliser mon plan.
— Je suis content que tu sois venue, m'intime-t-il en se penchant pour me murmurer à l'oreille.
Je lui envoie un sourire qui se veut timide pour lui faire croire que je le suis aussi. Je veux qu'il pense que je suis de son côté, même si je n'ose pas lui avouer.
— N'aie pas honte d'être toi.
Je ne réponds pas. Je pourrais lui dire que je n'ai pas honte, puisque j'assume d'être un Nephilim et un Chasseur. Mais je dois soigner cette apparence timide.
— Je t'avoue que je suis assez impressionnée... murmuré-je. Je ne m'attendais pas devenir la Reine d'autant de démons.
— Tu t'y feras, ne t'en fais pas.
J'acquiesce silencieusement, en retenant mon envie de lui trancher la gorge pour effacer ce sourire suffisant dessiné sur ses lèvres. Il me répugne tellement, que j'ai envie de vomir.
— Je t'avoue que je ne m'attendais pas à ce que tu acceptes de venir.
Je tourne les yeux en lui lançant un sourire malicieux.
— Je suis désolée pour ce que je t'ai dit hier soir. Je n'aurais jamais dû te dire ces choses horribles, alors que tu as tout mit en œuvre pour que je me sente chez moi.
« Tu m'as donné envie d'en finir avec toi, le plus vite que possible... » pensé-je pour moi-même.
Je baisse les yeux timidement pour donner un effet à mes paroles.
— Ton baiser m'a prise de cours, je ne m'y attendais pas. Et quand on me prend par surprise, j'ai tendance à devenir agressive, même si je ne pense pas à ce que je dis. Mais si tu veux la vérité, je suis troublée par ce que je ressens.
Je lève lentement les yeux vers lui, accentuant mon côté timide et fronce les sourcils pour donner un effet troublé.
— Je ne voulais pas admettre que je la sentais cette par d'ombre. Je n'osais pas admettre que ça me plaisait, et que ma place était peut-être bien ici.
« À essayer de te tuer de toutes les manières possibles... » pensé-je une nouvelle fois.
Un sourire se dessine sur ses lèvres. Il semble apprécier mes paroles. Il semble ravi de mon aveux. Ce qui me rend encore plus en colère. Je ne sais pas si je suis contente ou en colère qu'il me croit. Je pourrais l'être, puisque ça signifie que je suis assez bonne actrice, pour qu'il gobe mes bobards. Mais ça signifie aussi qu'il croit que je pourrais être assez sincère dans mes propos alors que je ne suis pas cette personne qu'il veut que je sois.
— Je suis tellement content que tu assumes enfin ta vraie nature. Toi et moi, on va faire de grandes choses.
« C'est bien ce qui m'inquiète, justement. »
— Si tu veux bien m'excuser...
Je hoche la tête silencieusement, tandis qu'il me prend la main pour embrasser mes doigts. Je sens la bile se frayer un chemin jusqu'à ma gorge. Je me retiens de m'essuyer en grimaçant, et lui souris de façade en hurlant intérieurement mon dégoût.
Il fait un pas vers l'assemblée de démon, en affichant un sourire.
— Merci à vous d'avoir répondu présent pour cette première assemblée démoniaque. Je suis certain que nous allons faire de grandes choses tous ensembles.
Je tourne les yeux vers les démons qui hochent la tête, comme hypnotisés par les paroles du Cambion, lorsque l'on d'eux avance d'un pas.
— Pourquoi devrions-nous recevoir nos ordres d'un demi-démon ?
— Ton nom ?
— Mavrik.
— Je suis plus puissant que toi, Mavrik. Cette réponse devrait te suffire.
— Astaroth était aussi très forte ! répond-il en me désignant du menton.
Tous les regards se tournent vers moi, y compris celui de Jesse. Je me fige, appréhendant ce qui pourrait se passer. Jesse me tend la main pour que je la prenne, afin que je le rejoigne. À contrecoeur, je la saisis et me rapproche de lui et des démons que j'ai en face de moi. Au moins, je sui plus proche du début de mon plan.
— Eh bien sache, Mavrik, qu'il n'y a plus de trace d'Astaroth dans le corps de votre Reine. Je lui ai demandé quitté ce corps.
— Demandé ? intervient un autre démon. Elle pouvait aller et venir dans le Purgatoire à sa guise, alors elle ne serait pas partie sur un simple va-t-en !
— Ton nom ?
— Danbroz. J'étais le bras droit d'Astaroth.
Jesse sourit d'un air amusé.
— Sache que je lui ai bien demandé de quitter ce corps et de retourner dans le Néant. Et elle n'a pas eu le choix de le faire, parce que ça fait partie de mes pouvoirs. Alors interrogez-vous. Voudriez-vous contrarier un Roi qui a le pouvoir de demander à un prince de l'Enfer de retourner dans le Néant ?
Les démons baissent la tête, impressionnés. Ce ne sont que des trouillards, ma parole !
— Bien ! Avec moi tout va être différent. Je vais faire en sorte que le monde entier nous connaisse, afin qu'il nous voit les réduire à Néant.
— Vous oubliez les Chasseurs ! proteste un démon au fond de la pièce.
— Faites-vous plaisir, faites-en ce que vous voulez. Mais sachez une chose. Les Winchester sont à moi. Alors maintenant, faites votre choix. Soit vous êtes avec moi, soit vous être contre moi.
Je ne peux plus en entendre plus. Je dois agir maintenant. Je connais son plan, je vais pouvoir le détruire !
Je tourne les yeux vers Jesse en lui souriant, tandis que les démons profitent de ce silence pour murmurer entre eux. Il me rend son sourire.
— Tu as commis une erreur, Jesse ! lui avoué-je en lui parlant d'un ton mielleux.
— Comment ça ?
— Après mon retour de l'Enfer, j'ai passé quelques semaines dans la peau d'un Chasseur, sans ma Grace.
Il reste silencieux, probablement sans comprendre où je veux en venir.
— Tu aurais dû te douter que je ne coopérerai pas.
Ma main gauche s'approche de son dos en douceur pour ne s'aperçoive de rien.
— Je ne suis pas la Reine de l'Enfer, Jesse.
Je saisis le couteau qui se trouve dans son dos, me préparant à attaquer.
— Je suis simplement la Reine des emmerdeuse !
Surprit par ce revirement de situation, il n'a pas le temps d'esquiver le coup de couteau que je lui assène. Je sais que ça ne le tuera pas. Mais cet attaque a seulement but de le déstabiliser le temps que je tue le plus de démon que je peux.
Aussitôt, le démon qui est venu me chercher à ma chambre, s'approche de moi.
— Je t'avais dit que je vous tuerai tous, à commencer par toi ! m'exclamé-je en lui souriant froidement.
Il attrape son couteau pour m'attaquer, mais j'esquive juste à temps pour ne pas me prendre un coup de couteau dans la gorge. Je lui attrape le bras par le poignet l'épaule, et lui donne un coup de genoux. Ses os se brisent sous le choc, et son couteau tombe à terre. Je lui plante alors mon couteau dans la tête, tandis qu'il pousse un hurlement. Je ressors le couteau, et ramasse l'autre sous le regard ahuri des démons qui ne tardent pas à attaquer. Je cours vers eux, et tombe sur les genoux en glissant entre eux, tout en leur assénant des entailles profondes aux chevilles et mollets.
Je me remets sur pieds et donne un coup de pied et plus proche pour le faire reculer, tandis que je m'en prends à un autre en lui plantant la lame dans la carotide. Je me mets du sang partout, mais je m'en moque. Cette attaque a attirée l'attention de tous les démons de la pièce, et j'en aperçois qui viennent en renfort. Castiel est libre de s'enfuir le plus vite possible.
Je continue à planter mes couteaux au plus de démons possible, mais l'un d'eux me plante une de leur arme dans le ventre. Je retiens mon souffle, les yeux écarquillés. La douleur est toujours aussi horrible, cependant, je sais que je vais guérir une fois que la lame sera ressortie de mon corps.
— IL ME LA FAUT VIVANTE ! hurle Jesse en traversant la foule de démons.
Deux démons me saisissent sous les bras pour me relever, et me donnent un coup de pied à l'arrière de mon genoux gauche pour que je tombe à genoux devant Jesse. Il s'accroupit devant moi, et m'attrape l'arrière de la tête l'arrière des cheveux pour me forcer à le regarder en face. Toute trace d'humanité a quitté son visage, et ses yeux sont aussi noirs que les monstres qui se trouvent dans cette pièce.
— J'ai vraiment été patient avec toi, Lana... grogne-t-il. J'aurais dû me douter que tu n'avais pas changé d'avis.
— Tu aurais dû, en effet, souris-je d'un air moqueur et provoquant.
— Pourquoi tu as trahie ta couverture comme ça ?
— Pour détourner ton attention, avoué-je en riant presque.
Les yeux de Jesse redeviennent normaux, et je lis de la peur dans son regard. Il a peur que Castiel quitte ce bâtiment. J'en déduis que Castiel sait quelque chose dont il n'a probablement pas conscience.
— Allez dans la chambre où se trouve le prisonnier ! immédiatement ! hurle le Cambion sous la colère.
Des pas s'éloignent en courant, et son regard se tourne vers moi.
— Tu n'aurais jamais dû faire ça...
— Tu n'aurais jamais dû croiser ma route... grogné-je.
— Maître ! L'ange a disparu.
Je vois bien que Jesse se retient de hurler. Mais je sais que c'est plus fort que lui.
— Dans ce cas, retrouvez-le vite. Il ne doit pas quitter le bâtiment ! Quand à toi, j'ai de nouveaux projets pour toi.
Je fronce les sourcils sans comprendre.
— Que tu le veuilles ou non, tu vas devenir ma Reine. Et en prime, je vais t'offrir un joli cadeau de mariage.
— Non, ne fais pas ça... le supplié-je tout à coup.
— Oh que si ! rit-il froidement.
Il me regarde dans les yeux tandis que je me débats de toutes mes forces.
— Tu tueras toutes ta famille, à commencer par ton précieux petit Nephilim qui répond au nom de Jack.
Je baisse les yeux vers le sol. J'ai envie de hurler que je ne le ferais pas. J'ai envie de le frapper, de lui trancher la gorge pour m'avoir donné cet ordre. Je hurle à l'intérieur de moi, mais je reste d'apparence calme. Je ne suis plus moi-même.
Je sens une larme rouler sur ma joue lentement, et s'écraser sur ma poitrine. Je soupire calmement, tandis que je ne suis plus qu'une voix qui hurle au fond de moi.
Lentement, je lève les yeux vers Jesse.
— Oui, Maître.