CHAPITRE SOIXANTE-ET-UN

59 6 0
                                    

John

Je quitte la cuisine, toujours choqué que grand-père nous ait passé un savon. C'est vrai qu'il n'a pas tort, mais il aurait pu dire ça avec gentillesse, au lieu de gueuler comme ça. Je n'aime pas me disputer avec Claire.
Je m'apprête à arriver dans ma chambre, quand maman me coupe la route. Je sursaute de surprise, et fronce les sourcils.
— John, je peux te parler, s'il te plaît ?
— Je suis désolé, maman, mais il faut que je parle à Claire.
Je m'éloigne d'elle, quand je l'entends soupirer tristement. Je me fige. Je m'en veux d'être aussi méchant avec elle. Je soupire à mon tour, et fais demi-tour vers elle.
— Je suis désolé. D'accord on peut parler.
Elle soupire de soulagement et m'adresse un sourire.
— Je te remercie.
Je ne réponds rien, et la suis jusqu'à la bibliothèque. Je fronce les sourcils sans comprendre.
— Pourquoi ici ? On aurait pu parler dans le couloir.
— Je le sais, mais avec tous ces Chasseurs qui traînent, je ne veux pas d'oreilles indiscrètes.
Je soupire et fronce les sourcils en prenant un air inquiet.
— Tu sembles soucieux. Tu veux en parler ?
Je fronce les sourcils.
— C'est de comment je me sens que tu voulais parler ? Maman ! Il fallait que je règle un truc avec Claire, et toi tu m'arrêtes pour ça...
— Exactement ! Oui ! J'arrête mon fils dans un couloir pour savoir comment il se sent parce que je m'inquiète pour lui !
Je soupire et croise les bras sur ma poitrine. Je ne veux pas lui parler. Elle ne peut donc pas le comprendre ?
— Que se passe-t-il avec Claire ?
— Rien du tout. De toute façon comme tu es une femme, tu vas prendre sa défense, et je n'ai pas besoin de tes remontrances maintenant.
— C'est si grave que ça, pour qu'il faille que je te fasse des remontrances ? Qu'est-ce que tu as pu bien faire de grave, pour qu'elle soit en colère ?
Je fronce les sourcils. Que va-t-elle s'imaginer au juste ?
— Je te laisse deviner. C'est toi la Prophète, après tout !
Elle lève les yeux au ciel, et prend son air courroucé. Je sais qu'elle n'est pas contente de ce que je viens de lui dire. Et en même temps c'est mérité.
— Je te conseille de me parler sur un autre ton, John. Tu es peut-être adulte et moi une mère laxiste, mais il y a des limites à ne pas dépasser.
— Tu as raison, je suis désolé... soupiré-je.
Elle m'adresse un petit sourire compréhensif.
— D'accord... Qu'est-ce que tu aurais bien pu lui dire, qui l'ai mise en colère ?
Je fronce les sourcils.
— Qu'est-ce qui te fait croire que ce n'est pas quelque chose que j'ai pu faire ?
— Comme quoi, par exemple ?
— Je ne sais pas, j'aurais pu la tromper... lui suggéré-je en croisant les bras sur ma poitrine, en levant un sourcil pour la défier.
Elle imite ma position, avec un sourire sur ses lèvres. J'oublie à quel point je lui ressemble quand je prends cette posture.
— Parce que je connais la valeur de mon propre fils, et je sais que la loyauté et l'honneur sont le maître mot des hommes de cette famille.
Je perds mon sourire moqueur, surprit qu'elle ait autant foi en moi. Pourquoi je me conduis comme un connard avec elle, alors qu'elle ne cesse jamais de croire en moi ?
— Dis-moi ce qui se passe, John.
Je soupire et laisse tomber les épaules, honteux.
— J'ai demandé à Claire de se planquer lorsque l'on affrontera Jesse.
— Pourquoi ?
— Parce que je voulais la protéger ! me justifiais-je sur la défensive. Je ne veux pas qu'elle change et arrête la Chasse pour moi ! Je te jure ! Je veux seulement ne pas la perdre.
Maman s'approche de moi, tandis que je baisse la tête tristement.
— Et comment a-t-elle réagis ?
— Elle s'est mise en colère en disant qu'elle ne changerait pas ce qu'elle était. Mais je ne veux pas qu'elle change ! Elle est trop badass ! C'est de que j'aime chez elle ! Elle n'a peur de rien ! Et puis j'aime bien lorsqu'elle me lance des piques quand on Chasse. Je ne veux pas qu'elle change... Elle est parfait telle qu'elle est.
Maman pose ma main sur ma joue. Je lève les yeux vers elle en haussant les épaules.
— Vas-y, dis-moi qu'elle avait raison.
— C'est ce que tu veux m'entendre dire ? S'étonne-t-elle.
Je fronce les sourcils sans comprendre.
— Tu n'es pas de son côté ?
— Je ne suis ni du côté de l'un, ni de l'autre. Je peux comprendre que tu veuilles la protéger, et je peux comprendre qu'elle se vexe. Mais dis-moi, John...
— Quoi ?
— Ne te sens-tu pas mieux, maintenant que tu as vidé ton sac ?
Je réfléchis un instant, et réalise alors que je n'ai plus ce poids que j'avais sur la poitrine après cette dispute. Grand-père m'a passé un savon parce que je me plaignais, mais j'aurais dû comprendre que la mieux placée pour m'écouter c'était maman, pas grand-père.
— Si... murmuré-je.
Je lève les yeux vers elle, et me sens encore plus mal d'avoir été con avec elle. Je réalise alors qu'elle n'a fait que penser à moi depuis le début. Elle m'avait caché cette grossesse pour me protéger.
— Je te demande pardon, maman. Je ne voulais pas être un connard avec toi. Tu voulais seulement me protéger, et je ne le comprenais pas... Je me bornais.
— Ne t'en fais pas. J'ai accepté la nature des Winchester dès l'instant où j'ai rencontré ton père ! me rassure-t-elle en m'adressant un clin d'oeil complice. L'essentiel, c'est que tu ailles bien.
— Je vais bien... J'ai juste eu du mal à le digérer.
— Je comprends, ne t'en fais pas. Maintenant, il faut que tu règles un dernier problème.
Je fronce les sourcils sans comprendre où elle veut en venir.
— Quel problème ?
— Claire... votre dispute...
— Oui ! M'exclamé-je en y repensant. Oui, il faut que j'y aille !
Je commence à m'éloigner d'elle, puis je m'arrête en me rappelant que je ne l'ai pas remerciée. Je fais alors demi-tour, et la prend dans mes.
— Merci, maman... murmuré-je.
Je l'entends sourire doucement.
— De Rien, mon bébé. Allez, va mettre fin à cette dispute.
Je la lâche avant de lui faire un bisous sur la joue, et cours vers ma chambre, quand mon grand-père m'appelle. Je me tourne vers lui après m'être arrêté.
— Grand-père, ça ne peut pas attendre une minute ? Il faut que j'aille parler à Claire !
— Non, pas le temps ! Jesse arrive.
Je hausse les sourcils de surprise. Je n'ai pas le choix. Mes sentiments doivent passer après ça.
— D'accord, que veux-tu que je fasse ?
— Vas dans la chambre de Jack, et assure-toi qu'il va bien. Ensuite, tu lui demanderas de faire semblant d'être mourant. C'est le seul moyen pour qu'il survive.
— Tu es sûr ?
— Oui ! Ne discute pas, file !
Je soupire et lui passe à côté pour rejoindre la chambre de mon meilleur ami. Une fois que j'y suis, je ferme la porte rapidement derrière moi, et réveille Jack.
— Quoi... marmonne-t-il faiblement.
— Je viens m'assurer que tu vas mieux.
Il soupire en me foudroyant du regard.
— Tu me réveilles pour ça ?
— Je le sais c'est idiot, mais il faut que je sache.
— Je récupère. Je sais que je ne suis pas entièrement remis.
Je soupire de soulagement.
— Parfait, mais j'ai besoin... non, on a besoin que tu fasses semblant d'être mourant.
Jack se redresse légèrement cette fois, sans comprendre.
— Quoi ? Tu es dingue ?
— Si Jesse te vois récupérer tes forces, il voudra probablement te tuer. Tandis que si tu es mourant, il voudra que ton agonie dure.
— Vous êtes cinglés, tu le sais, ça ?
— C'est le commun de tous les Chasseurs ! Souris-je d'un air amusé. Je vais rejoindre les autres. Toi, tu restes ici !
— Attends ! Où est Lana ? Elle n'est pas encore passé me voir.
— Elle est partie. On ne sait pas où. Quand on lui a dit que si tu étais là, c'est parce que tu avais épuisé toutes tes forces pour la sauver, elle l'a mal prit et s'est enfuie.
Il soupire tristement, et acquiesce.
— D'accord, je ne bouge pas.
J'aimerais lui dire quelque chose de gentil, de rassurant. Mais je n'ai pas le temps. Il faut que j'aille aider les autres. Je lui tourne alors le dos en soupirant, et quitte la chambre rapidement.


Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant