CHAPITRE VINGT-TROIS

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Dean

Nous arrivons à Détroit après plusieurs heures de route. Heureusement que j'ai pu compter sur mon fils pour me relayer, autrement nous ne serions pas arrivé.
Je descends de la voiture, et retrouve mon frère qui n'est pas seul.
— Je peux savoir ce qu'il fout là ? demandé-je en regardant Jesse en colère.
— Je te signale que vous n'auriez jamais retrouvé Jack, si je n'avais pas été là... me sourit Jesse d'un air amusé.
— Dean... murmure mon frère pour me calmer. Ça ne me plaît pas non plus de le voir ici, mais il est notre meilleur moyen de retrouver Jack.
— Qu'est-ce qui nous dit que ce n'est pas un piège qu'il nous tend ?
— Rien du tout ! me répond le concerné en me souriant avec insolence. Mais si tu ne veux pas aller voir qui est cet ange, tu vas peut-être condamner ton petit protégé. Personnellement, je m'en moque un peu, moi.
Je soupire en rangeant mon arme, mais fusille toujours le Cambion du regard.
— Un jour ou l'autre, tu auras des ennuis... murmure John derrière moi. Et ces ennuis, ce sera moi.
— J'ai déjà hâte d'y être ! s'esclaffe Jesse d'un air moqueur.
— C'est quand tu veux, que tu nous dit où se trouve cet ange, j'interviens pour couper court à leur échange.
— Il est dans le bâtiment derrière moi, premier étage. Et si je peux me permettre d'ajouter, il est recroquevillé et semble perdu le pauvre petit ange.
— Épargne-nous tes commentaires.
Je lève les yeux vers l'immeuble qui semble abandonné. Il est tout ce qu'il y a de plus banal, mais je sais qu'il ne faut pas s'y laisser méprendre. Combien de fois nous avons pénétré dans les lieux communs, et y avons trouvés des surprises ?
Je me tourne vers Sam, qui semble hésitant.
— Tu n'entres pas ?
— Eh si ce n'était pas Jack ?
Je fronce les sourcils.
— Et alors ? Sous prétexte que ce n'est pas Jack, tu ne compteras pas lui venir en aide ?
— Si... Mais je ne veux pas que l'on se fasse de faux espoirs inutilement.
— C'est déjà fait... marmonné-je. Tu me suis ou pas ?
— Bien sûr que oui.
Je me tourne vers mon fils et Claire, qui fusille Jesse du regard.
— John, toi et Claire, restez ici pour le surveiller.
— Compte sur moi... murmure mon fils les dents serrés. S'il bouge ne serait-ce qu'un sourcil, je lui loge une balle dans la cervelle.
Jesse lui fais le signe qu'il lui tige dessus avec ses doigts, d'un air moqueur. Il semble vraiment confiant, et c'est ce qui m'inquiète.
Je me tourne vers mon frère et dégaine mon arme dans le cas où ce soit un piège. Je lui adresse un hochement de tête pour lui signifier que je suis prêt, et le suis à l'intérieur du bâtiment. La porte en ferraille grince en bougeant, ce qui veut dire que l'effet de surprise est gâchée. La porte se referme derrière nous dans un grand fracas presque assourdissant. Les seuls éclairages que nous avons, ce sont les vitres cassées qui laissent entrer la lumière du soleil. Les lieux semblent désaffectés, et vides. Seules les particules de poussière sont présentes dans le grand bâtiment. Ce devait être un entrepôt au rez de chaussé, et des appartement aux étages supérieurs, ou bien des bureaux. Mais l'immeuble n'est pas très grand non plus. Il ne doit pas faire plus de quatre étages.
— Tu as prévenu notre père ?
— Oui, il est au courant que nous sommes ici. Je lui ai dit de rester au bunker avec Adam, pour surveiller Drazog, et aussi dans le cas où Castiel donne signe de vie. C'est le premier endroit où il reviendra pour se mettre en sécurité en cas de danger.
Je hoche la tête silencieusement.
— Je ne le sens pas pour Castiel. Je pense qu'il a des ennuis.
— Moi aussi, mais ce n'est pas le moment d'y penser, Dean. Pour le moment nous sommes ici pour cet ange, en espérant qu'il s'agit de Jack.
— Jesse a dit qu'il était particulièrement puissant. De qui pourrait-il s'agir, sinon lui ?
— Je ne sais pas. Mais nous avons déjà eu des surprises, parfois désagréables, dans le passé. Alors ne tirons pas de conclusions hâtives, tu veux ?
Je soupire en acquiesçant. Il a raison. Je ne dois pas laisser mes sentiments me distraire. Ils pourraient nous faire tuer dans le cas où c'est un piège. Je prends une grande inspiration, et me concentre sur le moment présent.
Nous prenons un escalier qui nous mène au premier, et nous restons sur nos gardes prêts à tirer, si qui que ce soit nous attaque. Nous tournons à l'angle d'un couloir, prêts à continuer notre chemin, quand nous entendons un bruit provenir d'une pièce sur notre droite. Sam ouvre la porte, et se fige dans l'entrée. Je ronce les sourcils et m'approche de lui avant d'entrer, et vois deux yeux jaunes orangé briller dans l'obscurité. Une silhouette se détache de l'obscurité, et je reconnais Jack, qui se lève en nous regardant de travers.
— Les Winchester... grogne-t-il alors.
Je ne savais pas quel sentiment il exprimait à travers ce grognement, jusqu'à ce qu'il s'approche rapidement de nous. Me rappelant de cette scène, je décide de lui tirer dessus pour nous protéger. Je sais qu'il ne peut pas mourir d'une balle.
— Non, Dean ! tente de m'empêcher mon frère, en vain.
Jack s'arrête et regarde l'endroit où les balles l'ont frappés, avant de lever les yeux vers moi, encore plus en colère.
— Oops... murmuré-je.
Jack se met alors à hurler, créant une onde de choc qui vient nous frapper de plein fouet. Nous sommes brusquement projetés en arrière, nos dos plaqués contre le mur, tandis que Jack s'approche de nous. Je tente désespérément de tendre le bras vers lui pour lui tirer une nouvelle fois dessus, mais Jack s'en aperçoit et fait voler l'arme de l'autre côté de la pièce. Je tourne les yeux vers lui, et me rends compte que son regard est froid. Bien loin de celui qu'il avait la dernière fois que nous nous sommes vis. Je me demande alors ce qu'a bien pu lui faire Astaroth, pour qu'il nous veuille du mal, alors que nous sommes de sa famille.
— Jack, l'appelle mon frère. C'est nous, Dean et Sam. Tu ne nous reconnais pas ?
Il reste silencieux, continuant à nous dévisager.
— HÉ ! s'exclame alors la voix de mon fils, à presque un mètre de moi. Je sais que tu ne peux pas mourir, mais tu peux le sentir. Alors ne m'obliges pas à faire feu sur toi.
— Ce n'est pas comme ça qu'il faut s'y prendre ! lui explique Sam. Astaroth a dû lui retourner le cerveau ! Tu dois lui montrer que tu n'es pas une menace pour lui.
— Je suis d'accord, mais il a beau être mon meilleur ami, il a un avantage sur moi, je te signale !
— S'il te plaît, John !
J'entends un soupir, suivi de pas. Puis quelques secondes plus tard, mon fils apparaît à côté de moi. Il n'a pas d'arme dans ses mains, et elle font signe à Jack qu'il ne lui veut aucun mal.
— Tu te souviens de moi ?
— Tu es un Winchester... grogne Jack d'un air menaçant.
— Je suis ton meilleur ami.
— Je dois te tuer...
— Qui te l'a dit ? Hein ? Astaroth ?
Le silence de Jack, ainsi que ses poings serrés, sont éloquents. Il a bien reçu l'ordre de nous tuer de la part d'Astaroth.
— Tu me tuerais, parce qu'un démon te l'a dit ? lui demande John, en faisant semblant d'être triste.
Ou bien est-ce réel ? Est-il affecté par cette situation ?
— Astaroth essaye de faire de nous des ennemis, Jack. Elle t'a retourné contre nous, pour que tu nous tues. Elle t'a manipulée, et se sert de toi, parce qu'elle sait que si tu étais de notre côté, elle ne s'en sortirait pas.
Jack de met alors à grogner de colère et s'approche rapidement de John. Celui-ci sort son arme, et la pointe vers le Nephilim, mais Jack est plus rapide et lui frappe la main pour le désarmer. Il saisit mon fils par la gorge et le soulève à bout de bras. John lui donne un coup de pied double dans la poitrine, et tombe lourdement sur le dos lorsque l'ange le lâche. Il se met à tousser pour reprendre son souffle, et se redresse tant bien que mal. Il se tourne vers Jack en glissant sa main dans son dos, et se met à fouiller l'arrière de sa ceinture, comme s'il était à la recherche de quelque chose, quand je remarque quelque chose briller dans les mains de Jack. Je réalise alors que l'objet n'est autre qu'une dague angélique.
— NON ! hurlé-je en comprenant la suite des évènements.
Jack s'approche rapidement de John, et lui plante l'arme dans le ventre. John ne hurle pas, mais émet un hoquet de surprise, en regardant l'arme lui traverser le corps, lui lève les yeux vers Jack.
— Tu vois ce qu'elle te force à faire ? souffle mon fils en posant sa main sur la joue de Jack.
Son geste me surprend. John est du genre à attaquer, même blessé. Pourtant, il est affectueux avec son meilleur ami qui tente de le tuer.
— Elle te force à tuer ta propre famille...
Jack fronce les sourcils, l'air perdu.
— Famille... murmure-t-il en grimaçant de dégoût.
— Oui, Jack. Mais ce n'est pas grave, ne t'en fais pas. Je te pardonne parce que je t'aime.
L'air surpris par les paroles de mon fils, Jack lâche John, et recule de quelques pas, quand Jesse et Claire apparaissent devant nous brusquement. Jesse s'approche de Jack et le contourne pour lui faire face.
— Tu vas maintenant te laisser faire, et n'opposer aucune résistance, jusqu'à ce que tu te sois calmé et revenu à la raison.
Jack tourne alors les yeux vers nous, les iris redevenues normales, et je sens que ses pouvoirs ne font plus pression sur nous. Je me relève alors prudemment, et remercie Jesse malgré moi. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant