Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)

CHAPITRE TRENTE-ET-UN

John

Je regarde mon meilleur ami, agenouillé devant nous, l'air honteux.
— Qu'ai-je fait... murmure-t-il en regardant ses mains.
Il lève les yeux vers moi, et détourne aussitôt le regard.
— Je n'en reviens pas de t'avoir poignardé.
Je soupire et m'approche de lui avant de m'agenouiller pour lui faire face. Je pose une main sur son épaule en lui adressant un sourire. Hésitant, il lève les yeux vers moi.
— Je ne t'en veux pas. Tu n'étais pas toi. Je sais que tu ne l'aurais pas fait, si tu n'étais pas sous l'emprise de ce démon. Ne t'accable pas.
Jack soupire de soulagement, et risque un regard en direction de maman. Je me tourne vers elle et vois que même si elle est contente de retrouver Jack, elle lui en veut de m'avoir fait du mal. Elle ne pardonne pas facilement, et ça m'attriste.
— Ne t'en fais pas pour ça. Elle a juste eu peu pour moi.
Jack se lève et s'approche de maman qui semble retenir son souffle.
— Je te demande pardon, Fox. Je ne voulais pas faire de mal à Jack et vous menacer de vous tuer. Je... Je ne me souvenais plus de vous...
Maman soupire tristement à son tour, et prend Jack dans ses bras.
— Ce n'est rien. C'est pardonné, Jack. L'important c'est que tu sois à nouveau toi.
Il hoche la tête sans dire un mot, tandis que maman le lâche pour laisser la place à papa.
— Comment tu te sens ? lui demande-t-il.
— Honteux.
— Ne le sois pas. Nous avons tous, à un moment donné, été une autre personne. Sam a été influencé par du sang de démon, Fox et Castiel se sont fait posséder par ton père, Claire a été un loup-garou, et moi j'ai été un démon et j'en passe des meilleures.
— Moi j'ai été épargné ! m'enthousiasmé-je, amusé.
Jack tourne les yeux vers moi, mais ne trahit aucune émotion. À quoi peut-il bien penser ?
— Évite de te faire remarquer, toi. Parce que tu n'es pas à l'abri de me donner une petite explication pour ce que j'ai vu quand tu as été guéri.
Je coule un regard vers Claire qui se met à rougir instantanément. Je lève les yeux au ciel, et croise les bras sur ma poitrine. Génial ! J'ignorais qu'on devait donner des explications lorsqu'on tombait amoureux...
— Nous ne t'en voulons pas. D'accord ? reprend papa à l'adresse de Jack.
— D'accord...
Papa prend Jack dans ses bras en soupirant, et me fixe du regard. J'ai l'impression que c'est un avertissement silencieux qui m'est adressé concernant Claire. Ou bien je me fis des idées. Mais j'ai l'intuition que je ne me trompe pas.
— Nous devrions rentrer à la maison, maintenant ! décrète Sam. Tu viens avec nous, Jack ?
Papa lâche Jack qui se tourne vers mon oncle en acquiesçant.
— Oui.

Jack

Ça me fait du bien de retrouver ma famille et de voir qu'ils ne m'en veulent pas malgré ce que je leur ai fait. Je ne sais pas si je trouverai un jour, la force que me pardonner à moi-même.
Je n'ai pas dit un seul mot dans la voiture, me rappelant de tout ce que j'avais pu oublier. Hélas, mes tortures me reviennent aussi en mémoire. J'aurais préféré oublier ça aussi. Toutes ces heures que j'ai passé à me faire éventrer, démembrer, ou enlever les organes pour voir si je pourrais mourir...
Les seuls souvenirs que j'aurais aimé ne jamais oublier, sont ceux de maman et Lana. Les deux femmes que mon coeur chérit autant. Comment j'ai fait pour ne plus me rappeler d'elles ? Je me souviens de mettre demandé qui était Lana, la veille. Je m'en veux tellement... Elle est toujours prisonnière d'Astaroth, contrairement à moi.

— Jack, je peux te parler ? m'appelle John depuis l'entrée de ma chambre.
Je tourne les yeux vers lui, perdu dans mes pensées.
— Oui, bien sûr que tu peux.
Je remarque qu'il soupire de soulagement discrètement. Il entre et vient s'installer à la chaise de mon bureau. Je le sens nerveux. Est-ce par ma faute ?
— Qu'est-ce qui se passe ?
— J'ai besoin de tes conseils.
Je hausse les sourcils de surprise. N'étant pas très doué pour prodiguer des conseils, je me demande bien de quoi il veut que l'on parle.
— Je t'écoute.
— Voilà... J'ai besoin de toi parce que je suis tombé amoureux, et je ne sais pas comment le dire.
— Tu veux que je te donne des conseils, alors qu'il a fallu que tu me provoques pour que j'avoue enfin mes sentiments à Lana ?
John soupire d'un air embêté.
— Ouais je sais... Ça craint.
— Un peu, souris-je malgré moi. Mais ne compte pas sur moi pour que je te provoque de la même manière que toi.
John rit, amusé par ma remarque.
— Non, ça ira. Merci.
— Tout ce que je peux te dire, c'est que tu devrais appliquer tes propres conseils. Lui avouer de but en blanc est toujours mieux que ne rien lui dire.
Il soupire en hochant la tête silencieusement.
— Je la connais ?
— Oui... sourit-il. C'est Claire.
Je hausse les sourcils de surprise. Je ne m'attendais pas à ce que Claire soit son genre de fille. La plupart des filles dont j'ai entendu parler, sont les filles faciles qu'il croise dans les bars lorsqu'il est sur une affaire. Alors qu'est-ce qui a changé ?
— J'ignorais qu'elle te plaisait.
John me sourit d'un air amusé.
— Je l'ignorais aussi... Je t'avoue que ça m'est tombé dessus sans que je ne me rende compte. Elle est venu nous donner un coup de main lors de notre dernière affaire et je n'ai pas cessé de penser à elle. Je ne sais pas si ça va durer, mais pour le moment je sais que c'est elle que je veux, et que mes sentiments sont toujours plus forts à chaque fois que je la vois. Et...
— Et ?
Je m'avance sur mon matelas en prenant une voix conspiratrice. J'ai l'impression d'être comme les filles qui ragotent.
— Et nous nous sommes embrassés la semaine dernière, avant que papa ne nous surprennent.
— Sérieux ?
— Ouais ! s'enthousiasme-t-il. Si tu avais vu la tête de mon père ! Maintenant il veut des explications !
Je me mets à rire, avant de réaliser que ça m'avait manqué de ne pas le faire. John me sourit avant de soupirer d'un air mélancolique.
— Qu'est-ce que tu lui trouves ? Moi je suis amoureux de Lana pour tout ce qu'elle représente à mes yeux, mais toi ?
— Je ne sais pas... Elle est spéciale à mes yeux.
— Spéciale ? Comment ça ?
Jack plisse les yeux, l'air réticent à me confier ce qu'il a en tête, mais il finit cependant par le faire.
— C'est la seule fille dont je sois tombé amoureux de toute ma vie. Je la trouve spéciale parce qu'avant elle, je croyais que seuls la Chasse, le sexe et moi-même me suffisaient. Mais tout à changé quand elle a frappé à la porte de ce motel.
— J'espère que tu seras heureux.
— Moi aussi... murmure John, pensif. Tu n'as pas idée de combien ça m'avait manqué de parler à mon meilleur ami, et lui confier que je suis amoureux.
— Je suis désolé pour ce que tu as traversé à cause de moi.
— Je t'en prie ! Tu sais bien que ce n'était pas ta faute.
Je hoche la tête silencieusement. Ça ne l'est sans doute pas, mais je ne cesserai pas de me sentir coupable de si tôt.

Tout à coup, je fronce les sourcils. Je sens une force sombre dans les couloirs. Quelque chose cloche.
— Qu'est-ce qui se passe ? S'inquiète John.
Je tourne les yeux vers lui.
— Je crois que crois que nous ne sommes plus en sécurité dans le bunker.
Sur ces mots, nous nous levons d'un même bond, et quittons la chambre en courant.