CHAPITRE VINGT

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John

— Bonsoir ! m'exclamé-je en entrant dans le périmètre de sécurité imposé par les autorités.
Je montre mon badge une nouvelle fois dans le cas où, et m'approche du corps d'une jeune fille qui a la gorge tranchée.
— Qu'avons-nous là ?
— Brittany Hewitt, seize ans. À première vue, elle serait entrée pour faire de l'urbex, mais elle a dû être surprise par notre meurtrier.
— Je vois... Où est le corps ?
— Toujours à sa place. Le légiste est toujours en train de regarder le corps. Vous voulez que je vous y conduise ?
— Oui, s'il vous plaît.
Je ne suis pas franchement ravi d'entrer dans le bâtiment sachant qu'un Tulpa y traîne, mais nous n'avons pas le choix.
Je suis l'officier de police, et entre dans le manoir abandonné, à présent investit par la police.
— Où se trouve le corps ?
— Au premier étage. Tout le reste de l'équipe est en train d'inspecter tout le bâtiment à la recherche du responsable de ce meurtre.
— Qu'avons-nous là ? demande alors la voix de mon père derrière moi.
Je me tourne vers lui d'un air surpris, et le vois s'approcher en regardant le corps. Je ne m'attendais pas à le voir aussi vite ! Il a été rapide.
— Bettany Wewitt. Une adolescente de seize ans. Elle était ici pour faire ce qui semblait être de l'urbex.
— De l'urbex ? répète papa d'une voix hésitante.
— De l'exploration urbaine. Ce sont des gens qui filment leurs explorations dans des bâtiments abandonnés, pour les faire connaître. Elle a dû entendre parler de ce bâtiment, et vouloir le faire connaître.
— Erreur fatale... soupire papa.
— On dirait bien.
— Ce type est vraiment un malade... soupire le légiste. Ou bien déterminé. La blessure est profonde et nette, et il s'agirait d'une arme blanche. Un couteau à mon avis.
— Comment ça, déterminé ?
— Eh bien, les bords de la blessures sont nettes. Il n'y a pas de traces d'hésitations. Il ne semblait pas avoir une once de remords.
— D'après vous, l'attaque était-elle surprise ?
— En toute honnêteté, je ne pourrais en dire plus qu'après des examens plus approfondis.
Je regarde le corps, et inspecte la pièce.
— Le corps était-il à cet endroit exact ?
— Oui, pourquoi ?
— Parce que cette fille faisait de l'urbex, ce qui veut dire qu'elle filmait ses explorations. Alors où est la caméra ?
— Est-ce que quelqu'un aurait vu une caméra ?
— Nous la cherchons encore.
— Je vois... soupire papa. Merci.
Je soupire à mon tour et le suis en quittant le manoir. Nous montons dans la voiture de papa, et quittons les lieux.
— Comment tu as fais pour y aller ?
— L'officier qui croit aux fantômes, il est venu me chercher. Je lui ai dit que tu étais pris pendant une petite demie-heure et il m'y a emmené.
Je fronce les sourcils en tournant la tête vers lui.
— Quoi ? Tu ne voulais pas que j'y aille seul ?
— Ce n'est pas ça... soupire-t-il. C'est juste que ce lieu est occupé par un Tulpa qui peut attaquer à n'importe quel moment. Je n'aurais pas supporté qu'il t'arrive quoi que ce soit.

Je soupire à mon tour. Je n'aime pas qu'il s'inquiète autant pour moi. Mais dans un autre sens, je ne peux pas lui en vouloir. Je suis son fils. Il est naturel de s'inquiéter pour ses enfants. 

— Écoute, papa... Je sais que tu t'en fais pour moi, et je ne veux pas que tu prennes ces paroles avec cynisme, mais c'est la vie, ça fait partie de notre boulot de risquer notre vie pour en sauver d'autres. C'est triste, mais c'est comme ça. Si je dois y rester, je préfère que ce soit en Chassant, plutôt que par maladie ou naturellement. Si je dois mourir, je préfère que ce soit avec honneur. Tu ne pourras pas l'empêcher et moi non plus. Et je pense qu'il faut que tu t'y fasses.
— Je le sais... marmonne-t-il. Mais en toute honnêteté, je préférerai que ça n'arrive pas avant un bon bout de temps. — Je veux bien le croire... Moi non plus je ne supporterais pas de vous perdre maman et toi.
Mon père m'adresse un sourire en coin, et redevient silencieux jusqu' à ce qu'on arrive au motel.

Nous entrons dans la chambre et nous nous installons sur nos chaises.
— Alors ? nous demande Claire, qui lève ses yeux de mon ordinateur portable.
— Une gamine qui faisait de l'urbex, qui a été tuée, soupiré-je.
— Tu as trouvé quelque chose ? lui demande papa en prenant un des cafés qu'il a acheté plus tôt.
— Non, rien du tout. Et pourtant, je n'ai pas arrêté !
Je tourne les yeux vers mon père en prenant une bière.
— Je crois qu'il ne me reste plus qu'une seule chose à faire...
— D'accord. Je te laisse faire. Mais sois prudent.
— C'est toujours le cas ! lui assuré-je d'un air amusé.


Claire

Je mange les frites que Dean m'a acheté en regardant John froncer les sourcils, concentré par ce qu'il fait sur l'ordinateur.
— Il faut quoi, au juste ? demandé-je en trempant une frite dans le ketchup.
— Il pirate le site de la mairie pour inclure une manière de tuer le Tulpa.
— Je vois. Donc, ton fils est doué en hacking. Il semble tenir ça de Sam...
— Que veux-tu ! C'est un truc de famille ! On a tous un talent !
Je roule les yeux en soupirant.
— Si tu le dis...
Je tourne les yeux vers John qui ne semble pas nous écouter. Je suis comme hypnotisée par John. Ce n'est pas la première fois que je le vois, nous avions commencés à discuter tous les deux il y a quelques semaines. Comme nous étions tous les deux préoccupés par Lana, nous ne nous sommes pas vraiment attardés sur les présentations. Mais je dois avouer qu'il n'est pas trop mal.
— BINGO ! s'exclame tout à coup John d'un air victorieux. J'AI TERMINÉ !
Je hausse les sourcils de surprise, et tourne les yeux vers Dean qui semble à la fois surprit et soulagé.
— Super, alors tu peux écrire...
— Je l'ai déjà fait ! On a plus qu'à y aller, puisque cette page est consultée des milliers de fois par jours, grâce aux médias.
— Parfait, alors change-toi. On décolle dès que tout le monde est prêt.
Je hoche la tête en avalant mon café, pendant qu'il se lève. Je tourne les yeux vers John qui éteint tout, et avale son café à son tour, le temps que son père se change dans la salle de bain. Il ferme son ordinateur, et regarde son arme d'un air concentré.
— Comme ça, tu es un hacker ? souris-je d'un air amusé.
— Oui, pourquoi ?
Je hausse les épaules.
— Juste comme ça.
Il lève les yeux vers moi quelques secondes, avant de se concentrer une nouvelle fois sur ce qu'il fait. Une fois que Dean sort de la salle de bain, John se lève hâtivement et entre dans la pièce pour se changer.
— Dis, qu'est-ce qui lui prend, à John ?
— Comment ça ?
— Il se comporte bizarrement. La dernière fois, il n'était pas aussi évasif avec moi.
— Ce doit être parce qu'il est préoccupé par Lana.
Je comprends mieux. Bien sûr qu'il est préoccupé par Lana. Il la considère par sa sœur.
John quitte la salle de bain en soupirant. Je tourne les yeux vers lui. Je le trouve nettement mieux dans cette tenue, que dans ce costard cravate. On dirait un gratte-papier à deux sous, tandis que le bleu du t-shirt qu'il porte fait ressortir ses yeux à la perfection. Il est vraiment sexy. Mais qu'est-ce que je raconte ?

— Allez, allons-y ! déclare alors Dean d'un air sérieux.

Nous nous levons en soupirant, et quittons la chambre de motel rapidement. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant