Chapitre 2

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Notre professeur vient d'arriver dans la salle, tout le monde se tait et on se tourne vers lui. Je regarde le prof, c'est un des nouveaux. Il s'installe son bureau, inscrit son nom au tableau et se tourne vers nous.

-Bien, bonjour à tous. Je me présente, je suis Brett Wilkins, votre nouveau professeur d'histoire. Aujourd'hui, on a parler du programmes à venir et de quelques petites choses pour cette année ensembles. Mais avant, j'ai envie de mettre des noms sur tout ces visages. 

Le prof s'installe à son bureau, sort quelque chose de son cartable et commence fait l'appel. Quand il m'appelle, il bloque sur moi quelques secondes. Je fronce les sourcils, il continue son appel. Je secoue la tête et regarde mon livre. Il nous demande, une fois qu'il nous a tous appelé, de remplir une feuille d'information. On ronchonne tous un peu, c'est chiant d'y faire chaque année. On pends quand même une feuille et on la remplis, le prof passe dans les rangs pour les récupérer.

Quand il passe à côté de moi, une odeur me ramène au soir de l'agression. Tout me revient, les douleurs, les sensations du sol boisée sur mon dos, mes cuisses. Je me souviens aussi de l'odeur du tissu qui était sur ma bouche, pour m'empêcher de crier. Celle-ci n'est pas forte aujourd'hui, mais ça me ramène vraiment à ce souvenir douloureux.

Je réussis à retenir une nausée, mais l'envie de dégager de cette salle est vraiment intense. Je me tourne vers le prof, c'est juste lui qui m'a fait du mal. Je sais que c'est pas un de mes camarades, mon agresseur était beaucoup plus vieux. C'est pour ça qu'il a bloqué sur moi, il connait le nom de sa victime et il a son âge.

Le prof me regarde deux secondes et continue son ramassage, puis il nous parle du programme, de ce qu'on va apprendre. Quand ça sonne, je range mes affaires rapidement et je cours presque pour sortir de la salle. J'entends Matt m'appeler, je me dirige vers la prochaine salle sans me retourner. Quelqu'un finit par attraper mon bras, je me tourne vers la personne qui vient de m'agripper. C'est Matt, je me détends.

-Hé, qu'est-ce qu'il ce passe ? Pourquoi t'es partie comme si t'avais le diable à tes trousses ?

-Je t'expliquerais quand on sera seuls. Il y a trop de monde ici.

-OK.

Nous entrons dans notre prochaine salle pour notre prochain cours, le reste de la matinée se passe bien. Je me retrouve avec mes amis à la pause de midi, j'ai faim malgré ce que j'ai découvert. Nous discutons avec les copains, ça fait du bien malgré tout les retrouver. 

Nous avons les derniers cours de la journée, puis, avec Matt, on rentre chez moi. Je ne fais rien de bien spéciale l'après-midi, depuis bien longtemps. Dans la voiture, on en profite pour discuter un peu.

-Bon, sinon, tu m'expliques sur ta fuite de tout à l'heure ?

-C'est Wilkins mon violeur. 

-Quoi ? Le prof d'histoire ? Qu'est-ce qu'il te fait dire ça ?

-Son odeur. Quand il est passé pour récupérer les fiches de présentation, j'ai senti son odeur, ça m'a ramené tout de suite à l'agression. Et sa voix aussi. J'y crois pas que notre professeur soit un violeur. 

-Moi non plus. Tu devrais le dire au proviseur.

-Je ne peux pas le dire. L'agression remonte maintenant, ça ne servirait à rien que je le dise.

-Au contraire June ! Putain, c'est un violeur, il t'a fait du mal volontairement, il doit payer pour ses actes !

-Je sais Matt, ça ne sert à rien de me crier dessus. Mais en toute sincérité, qui croirais une gamine qui sort de nulle part et qui accuse son prof, nouveau dans le lycée, de viol ? Personne ne me croirait. Je préfère oublier.

-Et si une autre se fait agresser par lui ?

-J'y ai pensé, je m'en voudrais, mais je ne peux rien faire. J'ai plus de marque de l'agression... Et Matt, déjà que le voir quasi tout les jours sera compliqué, alors j'ai pas envie d'en rajouter.

-Tu sais que maintenant j'ai envie de lui exploser la gueule ?

Je secoue la tête en souriant, Matt a toujours été comme ça avec ses amis, prêt à les défendre jusqu'à la mort. C'est vraiment un type loyale et génial.

-Et je ne te laisserais pas faire parce que c'est sûr toi que ça retomberais. Moi aussi j'ai envie de le frapper, de le confronter, mais bon ... Bref. Changeons de sujet.

-Comme tu veux.

Matt et moi passons sur des sujets plus léger, comme nos emplois du temps et les activités qu'on souhaite faire les après-midi. Perso, pour moi, c'est rien. J'ai toujours détesté les activités extra scolaire, je préfère étudier. Mais Matt, lui, veut s'inscrire dans l'équipe de volley-ball, ça ne m'étonne qu'à moitié.

Nous finissons par arriver chez moi, Matt me dépose juste. Il a des choses à faire dans l'après-midi et j'ai pas envie de l'embêter. Mes copines auraient bien voulu qu'on fasse des trucs ensembles, mais ça ne me dit rien.

Deux jours plus tard.

Je suis à la maison, je me prépare pour ma journée de cours, qui va être chargé. Je reste toute la journée au lycée, je vais commencer à travailler à la bibliothèque avec mes amis. Je viens de m'occuper de mes cheveux, j'avais envie de les lisser aujourd'hui. J'ai des cheveux assez ondulés naturellement, très ondulés même, et parfois, j'ai juste envie de voir ma vraie longueur.

Mais je dois avouer que depuis ce matin, je ne suis pas au top de ma forme, je me sens assez nauséeuse. Je déteste cet état, je déteste être malade, comme tout le monde. Je continue quand même ma préparation, je mets mon déodorant, mon parfum et je descends à la cuisine. Ma mère est là, en train de lire le journal en buvant son café collé au placard. Mon petit-déjeuner est déjà prêt, j'adore vraiment ça. Je m'installe à table et commence à manger, mais quelque chose me dégoute.

La petite sensation de nausée s'amplifie, je me lève et cours aux toilettes pour rendre le peu de chose que j'ai mangé entre hier et ce matin, j'ai mis que deux crocs dans mes tartines. Je rends tout puis, une fois les spams passés, je ferme la cuvette, tire la chasse d'eau et me redresse.

-Ma chérie, il y a un problème ?

Ma mère est derrière la porte, je l'ouvre et la regarde.

-Non, je me sentais juste mal depuis mon réveil.

-Fait voir si t'as de la fièvre.

Elle pose son poignet sur mon front quelques secondes, puis elle me lance un petit sourire.

-T'as pas de fièvre. Un truc à du mal passer. Reste à la maison aujourd'hui, repose-toi.

-Maman, je peux aller au lycée. S'il y a le moindre problème, Matt me ramène.

-Chérie, reste à la maison. Tu peux parfaitement couver quelque chose. Te reposer te fera le plus grand bien. Et je vais appeler le médecin de famille. J'ai pas envie que tu restes dans cet état.

-S'il te plaît, je veux aller en cours. C'était rien, je vais déjà mieux.

-Tu ne vas pas lâcher ?

-Non.

Ma mère sourit, puis elle cède.

-D'accord, tu peux aller en cours. Mais je te prends quand même rendez-vous chez le docteur au plus vite.

-Bien. Merci maman. Et si quelque chose ne va pas, je passe à l'infirmerie ou bien je rentre tout de suite.

-Parfait.

Je souris et prends ma mère dans mes bras, puis je vais finir de me préparer. Je ne finis pas mes tartines, l'appétit ne revient pas quand même.

JuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant