Wilkins vient d'arriver devant la fameuse chambre, il y a un petit écriteau avec le prénom de notre fille, c'est jolie.
-C'est vous qui l'avez fait ?
-Oui. Et n'oublie pas, tu peux me tutoyer ici.
-Ça fait bizarre de vous tutoyer, ça mettre du temps.
-Je comprends. Mais n'hésite pas.
-Je l'ai compris. Est-ce qu'on peut entrer dans la chambre maintenant ?
-Oui, bien sûr !
Wilkins ouvre enfin la porte et me laisse passer, j'entre dans la pièce et suis juste surprise en la voyant. Cette chambre est juste magnifique, c'est parfaitement ce dont je rêve pour la petite. La pièce est grande, lumineuse avec une grande porte pour aller sur le balcon et une fenêtre sur la droite. La chambre est peinte en gris pâle constellé par des nuages un peu partout en blanc, avec des rideaux ivoire et le mobilier est neutre, blanc, marron ou gris.
Le lit blanc est en face de la porte d'entrée, à côté de celle du balcon. Une chaise à bascule est posée devant, un grand tapis habille le sol, ça ait une grande air de jeu quand elle sera assez grande pour jouer. Je me tourne pour voir ce qu'il y a côté porte d'entrée, il y a une grande commode et la table à langer, séparées par une lampe sur pied.
Je regarde Wilkins, il a pris un doudou sur une étagère au dessus de la commode, il est tout mignon, c'est un éléphant, un Dumbo.
-Alors, la chambre te plaît ?
-Oui, elle est très bien faite. Vous ... tu as fait un beau travail. Et elle est relativement neutre cette pièce, j'aime beaucoup.
-Je ne tenais pas à tomber dans le cliché de la chambre rose pour notre fille. Alors le gris me semblait une bonne alternative et quand elle sera plus grande, si elle veut du rose, la chambre sera peinte en rose.
Je souris en retenant mon rire, c'est sûr que Wilkins sera un papa gaga avec elle.
-En tout cas, bravo. Elle sera bien ici.
-Je fais tout pour. Et j'ai autre chose à te montrer.
Wilkins ne me laisse pas le temps de répondre qu'il s'avance vers le mur en face de la fenêtre et ouvre une porte, je n'avais pas remarqué la poignet de porte. Il m'invite à entrer dans cette nouvelle pièce, je le suis, c'est une salle de bains, très jolie. Une baignoire, deux vasques sur un meuble en bois et une grande étagère qui contient tout le nécessaire pour la douche.
-Carrément une salle de bains cachée ! Classe.
-Elle n'est pas cachée, j'ai juste fait une ouverture pour la chambre de notre fille, histoire d'avoir un accès plus direct à la salle de bains.
Je me tourne un peu, c'est vrai qu'il y a une vraie porte.
-C'est tout ce que vous vouliez me montrer ?
-Il y a encore une dernière. Ouvre cette porte.
Il en pointe une à gauche, il y en a beaucoup dans cette maison.
-C'est votre... ta chambre ?
-Non, ma chambre est en face, de l'autre côté. Et ouvre la porte.
-OK.
Je vais l'ouvrir sans discuter plus, c'est une chambre, plutôt simple et épurée. J'entre dedans, il y a encore la porte qui mène au balcon au fond de la pièce, chose qu'il n'y a pas dans la salle de bains, c'est juste une fenêtre plutôt haute et opaque. Le lit est à gauche, au milieu, c'est un deux places, avec des tables de chevet de chaque côté. Une grande commode est contre le mur gauche, je m'avance un peu plus et regarde ce qu'il y en face du lit, c'est une télévision fixée au mur, avec un rangement dessous. Il y a également un bureau à côté, c'est vraiment beau.
-C'est quoi cette chambre ?
-Si jamais après l'accouchement tu souhaites rester proche de notre enfant ou même que tu veux simplement rester un petit week-end, tu auras ta chambre.
-Vraiment ?
-Oui. Après, c'est juste pour que tu saches que tu as une attache ici, t'es forcée en rien à rester.
-J'espère bien. De toutes façons, vous n'avez rien pour me forcer.
-Et je le sais très bien. Et s'il te plaît, tutoie-moi quand on est ici.
-Je vous rappelle que vous êtes mon professeur, c'est compliqué de vous tutoyer.
-Je comprends.
-En attendant, c'est tout ce que vous vouliez me montrer ?
-Oui. T'es pressée de partir ?
-Un peu. Je devais rentrer tout de suite et je rêve de mon lit.
-D'accord, dit-il en rigolant. Je ne te retiens pas plus.
-Merci.
Wilkins me ramène jusqu'à l'entrée, je le remercie pour la visite et je file. Ma mère sourit quand je m'installe enfin dans la voiture, je m'attache et elle démarre.
-Alors, comme ça c'est passé ? Et qu'est-ce qu'il te voulait ?
-Ça c'est bien passé. Et il voulait me montrer la chambre de la petite.
-Oh ! Elle est bien ?
-Elle est parfaite. Je sais maintenant que notre fille sera bien là-bas.
-Donc c'est officiel, tu l'as laisse à ... lui.
Je sens la colère et le dégoût dans sa voix, ça me fait soupirer.
-Oui, je laisse notre fille à lui parce qu'il est prêt à avoir un bébé. Maman, si je dois la voir, ce sera là-bas, je ne la garderais pas à la maison. J'irais demandé le remboursement de ce que tu as acheté quand j'aurais accouché.
-Non, j'irais.
Ma mère est vraiment en colère, alors je reste silencieuse jusqu'à arriver à la maison. Elle ne m'adresse pas un mot, elle sort juste de la voiture et fonce dans la maison. Je soupire, ça commence à vraiment me prendre les nerfs tout ça ! Mais vraiment ! J'en ai marre qu'on me fasse la gueule parce que j'essaie d'être une bonne mère pour ma fille, que j'essaie de faire les bons choix pour elle ! Oui elle va rester avec son père, parce que j'ai confiance en lui. Il a tout préparé pour la venue de notre fille et je sais qu'il va bien la traiter. Pour une fois que j'essaie d'être vraiment mâture, d'aller dans le sens de mes responsabilités que j'ai avec la grossesse, on me coupe dans mon élan.
Je ronchonne, sors de la voiture, récupère mes affaires et file dans la maison, vraiment remontée. Je vais poser mes sacs dans ma chambre et e cherche ma mère, je la trouve dans la cuisine. Je pose d'un coup sec ma gourde sur la table, ça la fait sursauter et se tourner vers moi.
-Mais ça va pas ?! Tu m'as fait peur.
-Je sais et ça va très bien. Je suis juste épuisée !
-Épuisée de quoi ?
-Qu'on me prenne pour une gamine quand j'essaie de faire du mieux que je peux pour MA fille. J'ai décidé de la laisser à son père parce qu'il est totalement prêt à l'accueillir et que je sais qu'il ne va jamais lui faire du mal. Il l'aime déjà, je le sais, le vois et le sens ! Ce serait bien qu'on me prenne au sérieux cinq minutes.
-Comment tu veux que je te prenne au sérieux quand tout ce que tu fais, c'est défendre un putain de violeur ? Que tu veux laisser ta fille à un monstre comme lui ?!
-J'ai défendu Wilkins parce que je sais qu'il n'a fait du mal qu'à moi et qu'il est loin d'être le monstre que tu dis ! Me faire confiance, c'est trop demandée ?! Laisser mon instinct faire les choses aussi ?!
-Oui, te faire confiance est trop demandé !
Ma mère le dit avec une telle sincérité, ça me blesse vraiment.
-June, comment tu veux que je te fasse confiance quand tu as caché une grossesse ? Quand tu refuses d'assumer ton enfant ?!
Je grogne puis file dans ma chambre, déçue parce que ma mère ne comprends pas mes choix, que je fais pour le bien de ma fille. Je me cale contre la porte et pose mes mains sur mon ventre qui me cause tant de problèmes. Heureusement, c'est bientôt la fin !
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June
General FictionJune est une jeune femme de 16 ans, vivant une vie paisible dans une petite ville de Louisiane. Alors qu'elle rentre d'une soirée avec ses amis, un drame va lui arriver. Elle va doucement tourner la page, jusqu'à ce qu'un événement la ramène à la ré...