June

Chapitre 76

Les cadeaux sont déballés, Heather a été bien gâté, sans que ce soit trop. Quelques jouets, surtout en bois, des vêtements et c'est tout. Assez pour bien l'occuper. Elle joue d'ailleurs avec un jeu de placement, elle adore ça en ce moment. Je la regarde faire en étant assise à côté d'elle, elle se débrouille bien. Sa motricité fine est vraiment bien travaillée, je ne peux qu'en être fière.

Je finis par relever la tête sur le salon, plus personne n'est là. Je me lève et fais un rapide tour de la maison, Rose et Arthur sont partis en balade, Emily a disparu des radars et je finis par trouver Brett et mon père dehors, à discuter autour d'un verre. Je les regarde de loin, ils sont vraiment en grande discussion, au calme. Je suis contente qu'ils échangent sans s'engueuler, sans crier et, je suppose, sans menace. Je me demande de quoi ils parlent, j'ai envie de les rejoindre, mais je mets toutes mes forces à ne pas y aller.

Ma fille finit par me faire bouger, je la rejoins, elle a finit son jeu. Je lui en sort un autre, un avec lequel je peux jouer aussi et on s'amuse toutes les deux. Heather rigole bien, j'adore ces moments à deux si précieux.

Mon père et celui de ma fille rentrent après un long moment, il n'y a pas de tensions. Mon père me sourit et vient s'installer sur le canapé, Brett vient juste faire un bisou à Heather et file à l'étage.

-Papa, ne me dit pas que tu l'as engueulé ?

-Non, du tout. On a juste eu une longue conversation nécessaire ensembles. 

-Alors pourquoi il est partis aussi vite ?

-Je te le jure que je ne sais pas. Va le voir si tu veux, je m'occupe d'Heather.

-Mmm. 

Je plisse les yeux, puis je pose le cube que j'ai dans la main et me lève.

-Je vais le voir.

-Je m'occupe de ta fille. 

Je vais à l'étage à mon tour, je trouve Brett dans la chambre, sur le lit, son visage entre ses mains, ça m'inquiète. Je ferme la porte et vais prendre place à côté de lui, mes mains sur son dos.

-Hé, quelque chose ne va pas ?

Il se redresse et me regarde, il est pas triste, mais pas ultra joyeux non plus.

-Non, ça va. 

-Bah pourquoi t'es comme ça ? Tout recroquevillé sur toi, pas la grande joie.

-C'est juste que la discussion avec ton père n'était pas simple à gérer. Il n'y a pas eu de crise ou quoi, mais ça a été dur.

-Il t'accepte au moins ?

-Il me tolère. 

-C'est mieux que de te tuer pour ce que tu m'as fait, non ? 

J'essaie de rire, mais Brett reste sérieux et se lève. Mon sourire disparaît, je suis vraiment inquiète sur son état. Je me demande ce que mon père a bien pu dire ou faire pour qu'il réagisse comme ça.

-Brett, pourquoi t'es comme ça ?

-Parce que les doutes que t'avais quand t'as su que t'étais amoureuse de moi, je les ai maintenant.

-Quel doute ?

-Sur si notre relation est vraiment saine. Il a dit des choses qui m'ont ... perturbé, vraiment.

-Un syndrome, c'est ça ?

-Ouais. Maintenant je me demande si t'es pas tombée amoureuse parce qu'on vit ensembles et qu'on a une fille.

Je ronchonne un bon coup, me lève, vais à sa hauteur et prends ses mains.

-Brett, je suis restée éloigné de toi pendant près de deux semaines, j'ai embrassé un autre mec, j'en regarde d'autres, et aucun ne me plaît autant que toi. Je t'aime parce qu'il n'y a que toi qui a su me donner ce que j'avais envie. Je te rappelle qu'avant toi, j'ai eu personne et personne ne m'a donné envie d'aimer, de vivre, de faire l'amour. De dire des je t'aime tout les jours ... Oui, on a une fille, oui notre relation est née d'une façon particulière, mais jamais j'ai été forcé à t'aimer. Sinon ce serait venu beaucoup plus tôt.