Chapitre 17

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Je suis à ma deuxième heures de cours, avec Wilkins, je commence à stresser pour le rendez-vous de tout à l'heure, surtout s'il vient vraiment dire la vérité. Je ne suis pas prête à voir ma mère apprendre que j'ai été violé, pas après l'avoir convaincu que c'était MA faute. Et si elle sait, elle va le dire à mon père, et je sais que ma vie deviendra un enfer, si elle ne l'est déjà pas depuis que je suis enceinte.

La sonnerie finit par retentir, je range mes affaires en quatrième vitesse et je commence à sortir, mais j'entends mon prénom.

-June, attends deux secondes.

Je m'arrête en entendant Wilkins m'appeler, je m'écarte du chemin et laisse mes camarades sortir. Wilkins finit par se tourner vers moi après avoir rangé ses affaires.

-Je n'ai pas oublié que je devais parler à ta mère, au proviseur ET à la police.

-Je croyais que vous n'alliez pas assumer.

-On parle de mon enfant. June, j'assumerais toujours ma paternité et mes conneries.

-C'est pas qu'une connerie de violer une jeune femme.

-Mon crime. Allons-y.

Wilkins place sa bandoulière sur son épaule et me pointe la sortie, je sors de la salle et l'attends. Il ne tarde pas à sortir, il ferme la salle et nous partons vers l'administration. J'ai vu Matt dans les couloirs, il n'a pas décroché un regard pour moi, tout comme le reste de mes amis. Personne ne m'a parlé. Ou envoyé un simple SMS pour me souhaiter le nouvel an. Je crois que je les aient perdu, et ça fait mal.

J'arrive à l'administration, ma mère est là, à discuter avec le proviseur, déjà. Celui-ci me voit, il arrête sa conversation et sourit. Je suis étonnée, je pensais qu'il allait tirer la gueule. 

-Mademoiselle Swanson, bonjour. Ça fait plaisir de vous voir.

-Bonjour monsieur.

-Monsieur Wilkins, que faites-vous là ?

-J'ai besoin de vous voir.

-D'accord. Je dois voir madame Swanson et June, on parlera après.

-Non, j'ai besoin de vous parler tout de suite. Avec June et sa mère.

-Bien. Alors allons-y.  

Nous entrons dans le bureau, on s'installe et le proviseur se râcle la gorge.

-Madame, je vous remercie de m'avoir envoyé un message pour me tenir au courant de la situation de votre fille. Déjà, sachez que je ne vais pas renvoyer June, ce n'est pas dans l'éthique du lycée de renvoyer des jeunes femmes qui font des erreurs. Une grossesse, ce n'est pas une agression sur un autre élève, ni des insultes. Je sanctionnerais avant tout les personnes qui l'insulteront.

-C'est rassurant. Je n'ai pas envie que ma fille étudie dans un cadre malsain.

-Je ferais tout mon possible pour lui fournir un environnement sain. Mais June, si jamais vous ne vous sentez pas bien, dites le moi, on adaptera les cours à la maison.

-Merci. Et pour le sport ?

-Je pense que la réponse est toute faite : vous êtes dispensée. Sauf si vous refusez, je peux quand même demandé à votre professeur s'il serait d'accord pour faire du sport plus doux, plus adapté. En fonction de vos envies.

-Non. Je ne veux pas attirer plus l'attention. Je préfère être à la bibliothèque qu'être en sport. Mais merci beaucoup de la proposition.

-C'est normal. Et de combien êtes vous enceinte ? Pour savoir quand vous saurez absente.

JuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant