Toujours ensemble

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Le 4 janvier 1988, Oxford, Oxfordshire, Angleterre
Dans une chambre... douce et claire...
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Eve était allongée à côté des enfants qui se tenaient la main dans leur sommeil agité. Elle veillait sur eux alors qu'ils étaient malades. Comme tous les ans, à la même période, ils apprenaient à leurs corps à se défendre. Ce matin là, comme chaque année depuis leur cinq ans, Eve et Dorian leur avaient demandé d'ouvrir la bouche et avaient mis une goutte d'une potion sur leurs langues. C'était du poison. La première fois, ça avait été un poison peu dangereux, et petit à petit ce serait de plus terribles. C'était comme ça. C'était un des secrets de leur famille : ils ne craignaient pas les poisons, car depuis tout petit, ils en ingurgitaient un peu pour habituer leurs corps. Chaque génération l'avait fait.

Eve se souvenait des crampes d'estomac, de la fièvre, des tremblements ou parfois simplement la fatigue. Petit à petit, elle avait fini par ne plus être malade après en prendre, vers ses quinze ans. Evan avait connu la même chose et elle se souvenait que Regulus avait un jour voulu essayé. Elle sourit en se rappelant que jamais plus après Regulus avait laissé d'autres le servir à boire et qu'il se méfiait de chacun de ses repas. C'était en plus déjà la guerre et tout le monde était suspicieux, encore plus ceux qui avaient décidé de suivre le combat de Lord Voldemort.

Dorian entra dans la chambre de sa fille et des enfants. Ils dormaient tous ensemble. Il n'y avait pas beaucoup de place ici : deux chambres, une salle de bain. C'était un petit cottage caché à l'entrée de Oxford pas très loin d'un des nombreux court d'eau de la ville. Les moldus ne pouvaient le voir, pour eux ce n'était qu'une vieille grange, entre des arbres, au bout d'un chemin de terre impeccable sans aucune feuille ou cailloux, qui menait ensuite à une grille en fonte noire et avec des piques. Combien de moldus avaient tenté d'aller voir ? C'était un coin qu'ils disaient maudit et hanté. C'était le jeux des enfants du quartier : celui qui irait jusqu'à cette grille n'était pas un peureux, celui qui osait la pousser et s'approcher de la grange délabrée était le plus courageux. Mais ça faisait des années depuis la dernière fois qu'un petit moldu avait osé pénétrer sur le chemin, depuis, les moldus avaient oublié la grange aux rosiers sauvages.

Dorian se souvenait de son oncle qui faisait souvent oublier à ces braves idiots ce qu'ils avaient pu entr'apercevoir. Il sourit en pensant à son enfance dans cette même chambre. Il avait connu les mêmes douleurs que sa petite-fille et Baudoin. C'était nécessaire et si Eve ne l'avait pas fait lorsqu'elle était jeune, elle serait sûrement plus malade.

Les poisons faisaient partie de l'histoire de leur famille. Pour eux, cela incluait les philtres d'amour. C'était peut-être plus dangereux que même l'Imperium, ou tous les autres poisons.

Eve toussa et Dorian s'approcha d'elle, inquiet. Il s'assit sur le matelas et lui prit la main. Elle lui fit un doux sourire et Dorian sentit son cœur battre plus vite. Elle ressemblait à sa mère : les cheveux d'un magnifique blond, les yeux bleus tous les deux et non comme lui, qui détestait son hétérochromie. Elle était belle même si elle avait encore un peu maigri. Même si elle avait pu quitter Azkaban, elle en gardait les stigmates. Elle était tombée malade là bas, et l'accouchement de sa fille dans sa cellule n'avait pas aidé.

— Arrête, dit-elle. Je n'ai pas vraiment de regrets pour ce que j'ai fait qui m'a conduit là bas. Ce n'était qu'un petit rat ridicule et idiot. Il est mort de toute façon maintenant. Je me dis que j'aurais peut-être dû le tuer lorsqu'ils sont arrivés.

— Et tu aurais eu des problèmes plus grave et personne n'aurait pu t'en faire sortir, dit-il. Tu serais morte là bas et ta fille ne t'aurais jamais connu. Tu n'aurais jamais pu voir ces enfants. Tu devrais dormir. Je vais veiller sur vous.

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant