La proposition de Baudoin

187 15 5
                                    

Faste malgré l'atmosphère dehors, la fête battait fort. Certains cachés leur visage, par honte sûrement. Baudoin et Circé les observaient, avec des sourires moqueurs. Au fond de l'immense salle de réception, Lord Voldemort et ses partisans les plus proches, plus aussi nombreux qu'en janvier, étaient installés comme si c'était chez eux. Pour le moment, il y avait une trêve avec les Rosier, qui avait donc invité le Seigneur des Ténèbres et ses troupes.

— Que vas tu faire ? Demanda Circé. Vas tu accepté cette... marque ? C'est ce qu'il a demandé en arrivant, non ?

— Je ne suis pas un larbin, grogna Baudoin. Il peut rêver que je me fasse marquer comme un porc. Viens... allons danser.

Il l'entraîna sur une piste de danse vide. Personne n'osait vraiment se lâcher, s'amuser devant ce mage, sauf eux, bien sûr.

Lord Voldemort les regarda pendant toute la valse, n'écoutant plus les autres, ne voyant qu'eux. Ils étaient vraiment beaux. Ils étaient aussi uniques. Voldemort sentait la jalousie gronder en lui. Il aurait dû avoir une aussi belle vie qu'eux, lui, l'héritier de Serpentard et non d'immigrés français. Leurs pas sûrs lui faisait mal à son orgueil, lui qui ne savait pas danser. Leurs sourires narquois étaient une insulte pour lui. Il inspira faisant légèrement siffler sa respiration. Il avait peut-être un moyen de les mettre à genoux, surtout lui. Ce garçon qui l'avait cruellement blessé en juin, dans ce maudit atrium, devait être soumis. Le torturer serait inefficace. Voldemort se leva à la fin de la danse. Il marcha lentement vers eux, suivit par son serpent, Nagini. Baudoin serrait la main de Circé, le regard sombre pour le mage.

— Magnifique prestation, dit Voldemort en applaudissant. Somptueuse !

Sa voix sifflait. C'était désagréable à l'oreille.

— Merci, dit Circé avec un sourire.

— Baudoin Rosier... Que vais-je faire de toi ? Tu es puissant... mon bras est encore douloureux de notre dernier affrontement, dit Voldemort. Donne moi une bonne raison de ne pas te tuer. De ne pas tuer ta si merveilleuse compagne. Dis moi ce que tu pourrais faire pour moi. Pour ta vie.

Baudoin souffla. Il pensa à Dumbledore.

— Je tuerais Albus Dumbledore, déclara-t-il alors. Votre ennemi le plus dangereux. Sans lui, Potter sera seul, sans protection.

Voldemort sembla surpris.

— Je vois, dit-il avec un sourire. C'est inattendu... Tu es le seul à me faire cette proposition... tous les autres ne le parlent que de tuer Potter...

— J'ai cru comprendre que vous vouliez le garder pour vous, dit Baudoin l'air nonchalant. Et puis... personnellement, je me moque de lui. Je ne l'aime pas plus que ça. Si je l'ai aidé c'est parce que j'avais un accord avec Dumbledore. J'ai eu ce que je voulais et lui aussi. Il n'a plus rien à m'apprendre.

Il sentit la main de Circé trembler dans la sienne, qu'il resserra un peu plus. Circé pensait à Gellert qui si Dumbledore mourrait et surtout de la main de Baudoin, serait anéanti. Il s'en voudrait alors pendant les années qui lui restaient d'avoir fui, de l'avoir abandonné.

— Alors tu le tuera, dit Voldemort. Donne moi ton bras.

— Je refuse d'être marqué, dit Baudoin. Je le suis déjà un peu, non.

Il montra sa main, avec l'étrange marque en forme de serpent.

— Ça suffira amplement, dit-il. Je ne suis pas... un gentil toutou qui a besoin d'un tatouage pour retrouver un maître.

Voldemort ricana avec un sifflement aigüe et détestable. Circé en eut un frison. Baudoin souriait, aimable.

— Un jour... tu auras la marque des Ténèbres, murmura Voldemort.

Baudoin redressa le menton. Pour lui, c'était impensable d'avoir une telle chose sur son bras.

— Pour l'instant, je vous propose une chose que vous êtes incapable d'avoir sans quelqu'un dans Poudlard, dit-il. Ça prouve que nous pouvons être alliés. Je suis aussi puissant que vous. Nous pouvons faire un nouveau duel pour le prouver à nos invités. Pas de troisième joueur cette fois-ci.

— Ça ira, dit Voldemort. Je n'ai pas le temps de jouer. Je dois d'ailleurs vous quitter.

Il fit signe à ses troupes. Il était l'heure de quitter la fête. Baudoin les regarda partir, un peu déçu de ne pas avoir droit à un autre duel. Circé soupira de soulagement lorsqu'ils étaient tous partis.

— Ne le tue pas, Beau... s'il te plaît...

— Je n'ai pas le choix, dit-il. Il le sait. J'en ai discuté avec Dumbledore. Ne t'inquiète pas. Si ça se trouve... je n'aurais pas à aller jusqu'au bout. J'ai... j'ai lancé une fois le sortilège de la mort... Au ministère de la Magie... Je ne sais même pas si ça l'aurait tué...

— Et... et comment compte tu t'y prendre ? Tu... tu vas vraiment.... oh... Beau... Mon Beau...

— Ne t'inquiète pas, dit-il avec douceur. Viens... rentrons à la maison. Je veux t'aimer encore et encore !

Il la souleva et embrassa son cou. Circé sourit, mais crispée. Elle avait beaucoup de tristesse pour Baudoin qui allait devenir un tueur pour les autres, alors qu'on ne lui laissait même pas le choix. Elle avait espéré tant pour lui. Elle colla sa tête contre son cou à lui et se laissa emporter dans un tourbillon de couleurs pour rentrer chez eux, leur cocon, leur abri et leur jardin secret. Ce fut dans ce dernier sous une magnifique lune qu'ils s'aimèrent encore et encore.

Pendant le mois d'août qui suivit, Baudoin faisait ses devoirs de membre du Magenmagot. Il participa au vote lors de la délibération du procès de Sirius Black et comme la majorité, décida de lui rendre sa liberté et surtout son titre, un dédommagement pour les années passées à Azkaban. Là où lui, il risquait d'y passer le reste de sa vie, tout ça pour la protéger d'un mage noir. Baudoin avait très bien sentit le regard de Voldemort sur Circé. Un regard dangereux et qui n'annonçait rien de bon.

Il prenait donc le temps d'améliorer la sécurité de la maison et il finit par même contacter le vieux grand-père pour si les choses se passaient mal. Circé était sa priorité et sa sécurité était plus importante que tout. Baudoin avait compris qu'il était prêt à mourir pour elle même, en plus de tuer.

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant