La rentrée approchait et donc il fallait aller acheter ses affaires. Baudoin n'aimait pas sentir la foule et il était satisfait que la peur avait fait fuir la populace. Il y avait du bon au retour de Lord Voldemort.
Le Chemin de Traverse était vide. Quelques groupes passaient rapide d'une boutique à une autre, parlant à voix basse. Ils puaient tous la peur. Circé les observait, au bras de Baudoin qui était le plus à l'aise. L'atmosphère lugubre semblait même pas le toucher.
— On commence par les robes ? Demanda Circé.
— Si tu veux.
Ils se dirigèrent donc vers la boutique célèbre de prêt à porter. La porte s'ouvrît avec violence sur un duo qu'ils connaissaient assez bien. Les deux Malefoy encore libres baissèrent leurs têtes en les voyant. Baudoin les laissa passer.
— Ça sent mauvais là dedans, dit Drago Malefoy. Sang-de-Bourbe et traîtres à son sang.
— Merci de l'information, répondit Circé.
Baudoin pouffa de rire et retenue la porte. Circé entra avec un sourire radieux. Elle observa un peu les trois camarades de son école dans la boutique.
— Bonjour ! Dit-elle. Les trois inséparables ! Est-ce que vous passez de bonnes vacances ?
— Oh... salut les Rosier, dit le roux de la bande. Heu...
— Merci pour Sirius ! S'exclama Potter. Merci, Baudoin.
— Je n'ai fait que mon devoir, dit Baudoin d'un ton neutre.
Circé s'approcha de l'autre fille.
— Salut, dit Granger. Vacances géniales au Terrier. Surtout avec Sirius qui ne fait que s'amuser quand il nous rend visite. Ça fait du bien avec tout ça...
— Quoi donc ? Demanda Circé. Viens... choisissons ensemble de belles tenues !
Elle attrapa les mains de sa camarades et l'entraîna dans les rayonnages d'étoffes et de vêtements. Baudoin poussa un soupir. Il s'appuya contre le comptoir et attendit de pouvoir faire les essayages.
— Vous avez vu les Malefoy ? Demanda Weasley.
— Oui et ?
— Ils font leur malin mais... ça reste des Mangemorts.
Baudoin arqua un sourcil.
— Il n'a pas eu le choix, dit-il dans un murmure. Moi... j'ai la puissance qui me permet de ne pas l'avoir cette marque hideuse.
Il regarda alors Circé la gorge étrangement sèche. Pour la protéger, il accepterait sûrement de la porter cette marque. Il poussa un long soupir.
— Heu... Malefoy a... la marque...? Murmura Potter.
— Il a seize ans, voyons ! S'exclama Weasley.
— Il avait mal au bras, répliqua Potter.
— C'est pas un simple tatouage, dit Baudoin. C'est normal qu'il a mal. En plus Voldemort est très actif en ce moment.
La couturière qui s'occupait de Potter lâcha un petit cri. Baudoin roula des yeux.
— Co-comment tu sais ça ? Demanda Potter.
Baudoin fit un sourire amusé.
— À ton avis ? Dit-il narquois. Mes parents étaient des Mangemorts. Et puis... je l'intéresse. Je suis puissant.
Baudoin caressait dans sa poche sa baguette magique. Il pouvait supprimer une part de Voldemort, maintenant. S'il n'y avait pas de témoins, il l'aurait fait sans une once de remords. Sauf que là il y avait Circé et il ne voulait pas qu'elle le voit comme ça, en tueur. Il souffla et observa Circé souriante et riant avec cette née moldue. Circé sélectionnait des robes et les plaçait devant l'autre. Elle s'amusait comme une petite fille qui joue avec une poupée.
— À vous jeune homme ! Dit Mme Guipure.
Baudoin remplaça Weasley sur un tabouret. La porte de la boutique s'ouvrît alors sur un homme souriant, brun, les cheveux mi-longs et ondulés. Circé fit un sourire en reconnaissant son oncle : Sirius Black.
— Mon oncle ! Dit-elle joyeuse. Comment se porte l'innocent d'Azkaban ?
— La liberté fait du bien, répondit Black. Je fais une fête d'ailleurs. La veille de la rentrée ! Ça vous dit de venir ? Ce ne sera pas aussi raffiné que vos réceptions mais il n'y aura pas de Mangemorts.
Circé gloussa.
— Ça nous changerait bien, dit-elle. Qu'en penses-tu, Beau ?
— Hmm... Si tu veux, dit-il. Où est-ce ?
— Chez les Weasley ! Dit Sirius.
Circé fit alors une petite moue, dubitative.
— Nous allons y réfléchir, dit-elle alors.
Black haussa des épaules.
— Ok. Bon, vous avez fini ? Demanda-t-il aux trois Gryffondor.
— Il manque Hermione, dit Weasley.
Potter descendit de son tabouret. Circé laissa Granger prendre la place libre.
— Pouvez vous vous dépêcher ? Demanda Baudoin à Mme Guipure.
— Oui, bien sûr, dit la couturière.
Baudoin avait hâte de sortir et de rentrer chez lui, avec seulement Circé. L'attroupement du club de Potter et Compagnie quittèrent enfin la boutique alors que Circé faisait ses essayages. C'était à nouveau calme.
— On y va ? Demanda Circé en descendant à son tour d'un tabouret.
Baudoin prit les sacs avec les nombreuses tenues de Circé surtout. Ils sortirent à nouveau dans la rue triste. Ils allèrent jusqu'à un petit passage qui donnait sur un escalier en pierre plongeant dans les ténèbres. Peu de gens le savait mais c'était le meilleur endroit pour trouver des ingrédients pour les potions. C'était encore plus vide et lugubre que le Chemin de Traverse.
— On va jusqu'à l'arbre ? Demanda Circé. J'aime beaucoup le cimetière de l'allée. C'est si poétique.
— Oui... C'est vrai, dit-il. Viens.
Il lui prit la main et ils marchèrent dans la ruelle sinueuse jusqu'à une arche. C'était un passage étroit entre deux maisons. Il faisait noir mais ça ne les inquiétait pas. Au bout du chemin un minuscule cimetière en escalier offrait un unique arbre dans toute l'allée des Embrumes, un arbre mort comme ceux qu'il protégeait de son squelette. Uniques vivants dans ce lieu, des corbeaux qui offraient leurs chants sinistres. Baudoin ferma les yeux. Circé s'avança entre les tombes, faisant apparaître des roses blanches d'un simple geste de la main. Baudoin huma le parfum des fleurs.
— Circé...
Elle se tourna vers lui avec un sourire lumineux. Il resta immobile, appréciant cette magnifique image devant lui. Il tendit la main et elle s'approcha trop lentement d'après lui, puis glissa sa main dans la sienne. Il poussa un soupir. Il l'embrassa avec douceur comme s'il avait peur de la briser ou de la faire disparaître.
— Allons acheter nos ingrédients, dit Circé.
— Oui, puis nos livres et enfin rentrons, dit-il.
Ils sortirent du cimetière. Ils avaient des achats encore à faire, dans le silence et l'ombre d'une guerre fratricide. Baudoin avait déjà fait couler le sang de sa propre famille.
VOUS LISEZ
Les Roses Noires
FanfictionSang aussi pur que froid, elle se jura cette nuit là, tenant dans ses bras son bébé de venger la mort de cet homme qui avait fait battre son cœur, qui avait su faire réchauffer ce sang pur en elle, qui avait offert sa semence pour offrir au monde un...