Azkaban

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Les vagues se brisaient avec violence sur une immense tour, toute noire. Un vent glacial l'entourait, balayant les couloirs et les cellules de la tour. Azkaban.

La prison avait une triste histoire, sombre et plein de désespoir. Et en bas, deux hommes couvert de longues capes noires trainaient un troisième à demi-conscient. Ils entrèrent dans la tour par une toute petite porte. Ils montèrent assez profondément dans la tour, trainant le corps fiévreux d'un nouveau détenu.

— C'est bon, dit un des hommes. J'ai pas envie d'aller plus loin.

Il frissonna. Des râles lugubres, des pleurs, des cris d'agonie, des toux grasses les accompagnaient, venant de cellules surpeuplées. Le deuxième hocha de la tête et ouvrit une grille. Ils balancèrent le détenu qui gémit lorsque son bras gauche effleura le sol froid.

Baudoin entendait les cris de désespoir, de colère aussi. La grille se referma. Baudoin toussa violemment. Il cracha quelque chose sur le sol sale de la cellule.

— Ça va ? Demanda une voix d'une jeune femme. Attendez... Je vais regarder vos blessures. Ici, une simple brûlure peut se transformer en une maladie.

Baudoin ricana. Il était donc plutôt mal parti. Mais il avait promis. Il s'appuya doucement sur sa main droite, tremblant. La jeune femme le toucha. Il grogna et avec son bras gauche la repoussa. Il gémit et recroquevilla son ras contre son torse. Il réussit à s'asseoir contre la grille. Il n'avait plus de cape et il était trempé. Il toussa alors encore. Il crachait du sang.

— Tenez ! C'est de l'eau.

— Laisse le, Clarissa, dit une voix enrouée. Tu ne le reconnais pas ?

Baudoin sentit un froid de plus en plus gelé. Un long râle en appela d'autres.

— Maman... ils reviennent...

— Vite Clarissa, écarte toi de la grille !

Baudoin inspira. Il glissa sa main droite vers le sol. Il ferma les yeux et se concentra, à en avoir la migraine. Des cris de stupeur mais aussi d'émerveillement retentit alors d'abord dans la cellule puis petit à petit dans toute la tour.

Depuis la grille, des rosiers poussaient, partant dans chaque recoin de la prison. Puis petit à petit des roses éclosaient, aux pétales argentés comme des millions d'étoiles. Baudoin sourit. Il faisait un peu plus chaud. Il y avait un air tiède. Il poussa un soupir. Il ouvrit les yeux et regarda alors ses codétenus. Il y avait même des enfants qui oubliaient petit à petit leur peur, les yeux fixés sur les roses.

— Vous êtes... Baudoin Rosier, murmura un homme.

Il y eut des murmures. Pour eux c'était comme si le diable en personne était avec eux. Baudoin pouffa de rire.

— Pourquoi le tueur de Dumbledore serait à Azkaban ? Interrogea un autre.

— Ouais... c'est bizarre ça.

Baudoin toussa encore. Son bras gauche lui faisait terriblement mal. Il osa alors le regarder. Il déboutonna sa manche et la releva. Il avait l'impression de s'arracher la peau.

— Ah... dégeu... dit une adolescente.

Son bras était noir, la peau boursouflée, du pus et du sang coulait. Une étrange odeur flottait. Baudoin déglutit. C'était comme un poison. Une malédiction qui touchait autant sa peau que son sang.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? Grogna un homme.

— Malédiction de Voldemort, répondit faiblement Baudoin. Tout ça pour un serpent... tout ça pour... pour avoir aidé un ami....

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant