Les Roses Noires

Le dernier sacrifice

Harry savait où aller, ce qu'on attendait de lui. Il était en colère un peu. Contre le destin surtout et aussi contre lui-même d'avoir eu besoin que Dumbledore lui dise à la fin tout ce qu'il n'avait pas eu envie de comprendre. Il parlait Fourchlang après tout, alors qu'aucun ancêtre Potter ne le parlait avant lui. Il aurait dû déjà sentir que ce n'était pas anodin. Et Dumbledore ne lui avait pas vraiment caché cette triste vérité : il lui avait dit qu'il avait reçu un peu de Tom Jedusor comme cette langue ou encore la connexion entre eux deux. Harry l'avait toujours su au fond. Harry avait même compris le jour où Dumbledore lui avait parlé des Horcruxes. Harry était un Horcruxe non voulu mais qui permettait à Voldemort de survivre. Alors Harry partait rejoindre l'assassin de ses parents, celui qui avait envoyé à la mort tant de personnes... et pourquoi ? Harry n'arrivait pas vraiment à répondre à cette question. Il n'avait jamais vraiment bien compris Tom Jedusor, cet orphelin devenu un monstre. Oh, il avait compris où trouver un Horcruxe, mais c'était surtout un coup de chance. Harry courait donc sous sa cape droit vers son destin. Il pensa curieusement à un garçon qui physiquement aurait facilement pu faire penser à Tom Jedusor, les mêmes manières sûrement et pourtant alors qu'il avait été à Serpentard comme Voldemort, Harry se rendait compte des différences flagrantes entre les deux. Pourtant il avait été le premier à dire que Baudoin Rosier était un futur mage noir... Harry serra un peu plus sa main sur cette baguette qu'il sentait fiable et qui saurait quoi faire. Il devait lui faire confiance.

Voldemort ne participait pas aux combats. Il était dans la forêt, avec quelques membres de ses Mangemorts. Pas très nombreux.

— Maitrre... mon seigneur... laissez-moi trouver Potter ! Dit Bellatrix d'une voix plaintive.

— Potter est à moi. Il viendra à moi. Il pense avoir gagné. Dumbledore pense que ce garçon peut en finir avec moi... mais je vais leur montrer... Dis aux autres d'arrêter les combats. Je vais lancer un dernier ultimatum.

Harry déglutit. Il s'arrêta dans cette forêt. Il sortit de sa poche le vif d'or que Dumbledore lui avait légué.

— Voilà... c'est la fin, dit-il à voix basse.

Il ne fut pas étonné de voir le vif d'or s'ouvrir et encore moins d'y découvrir une petite pierre noire. Il la fit rouler dans sa main, trois fois, il la tourna. Il releva les yeux et pleura en les voyant. Ses parents mais aussi Remus et Sirius.

— Remus... Sirius... non...

— Ne pleure pas Harry, dit Sirius. J'ai protégé Dora. C'est une belle mort et puis... Je suis bien, maintenant...

— Remus... Et Teddy... ?

— Sa mère sera avec lui, elle lui dira pourquoi je suis mort, répondit Remus. Elle lui dira que Sirius et James sont avec moi... J'ai retrouvé mes amis...

Harry hocha de la tête. Il regarda ses parents, avec un sourire.

— J'ai peur, dit-il.

— Nous sommes avec toi, dit sa mère.

— Toujours, approuva son père.

— Est-ce que... ça fait mal ? Demanda Harry à Sirius.

— C'est comme s'endormir.

— Vous restez avec moi ? Dit Harry à ses parents.

— Toujours.

Il lâcha la pierre. Il sentait une douce chaleur en lui. Il reprit son chemin serrant sa cape contre lui, et la baguette de Baudoin. Il marcha quelques minutes écoutant le dernier avertissement de Voldemort et sa demande qu'il le rejoigne. Harry était prêt. Il pensait à ses amis mais surtout à Teddy, son filleul. Il aurait une belle vie, lumineuse et heureuse. Il aurait la paix. Harry voulait lui offrir ça.