Crapaud et conseils

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Rentrée.
Premier festin, premiers discours.
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Circé avait la tête posée sur l'épaule de Baudoin, à la table de Serpentard, au milieu des autres. Leur chat s'était allongé entre les assiettes vides, après un bon repas. Comme les années précédentes, ils n'avaient pas écouté la chanson du Choixpeau, menaçante pourtant, ni applaudi les nouveaux élèves.

Dumbledore se leva enfin de son fauteuil et sourit aux jeunes étudiants. Baudoin tourna sa tête vers lui, curieusement attentif. Il fronça les sourcils, reconnaissant la femme à côté de son professeur.

— Circé ? Cette femme, dit-il. Nous l'avons rencontré, non ?

— Hmm... ah oui... Quelle horreur cette tenue, dit-elle. Elle était avec le petit ministre.

Baudoin inclina sa tête, observant cette femme qui tout un coup, en plein milieu de la déclaration du directeur de Poudlard, toussota doucement. Dumbledore s'interrompît et se tourna vers elle. Il lui fit alors un signe puis se rassit alors qu'elle se levait avec un faux sourire. Baudoin écouta son discours avec un léger sourire moqueur. Un peu avant la fin, il fit signe à Circé. Il en avait assez entendu. Ils se levèrent alors, coupant la femme rose au visage rond, comme une grosse grenouille. Tous les regardèrent, peu étonnés de déjà les voir partir. Leur chat passa entre les verres en or, lentement, suivant ses maîtres. Baudoin ouvrit la porte et s'écarta pour laisser passer Circé. Petit Roi se glissa, se frottant contre ses jambes. Il fit un doux sourire puis sortit à la suite de Circé, laissant la porte ouverte.

Dumbledore et ses collègues sourirent amusés. La nouvelle enseignante envoyée par le ministère toussa, les joues un peu rose, mal à l'aise. Elle reprit son discours en bégayant au début alors que les élèves n'écoutaient plus, murmurant entre eux : les Rosier ne la respectaient pas du tout et l'avaient clairement montrer en partant en plein milieu de son discours. L'année allait être passionnante.

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Début de cours.
Septembre 1995
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Circé dessinait sur son parchemin écoutant distraite la voix de Binns. Elle dessinait des fleurs, autour d'un portrait de Baudoin. Lui, il prenait des notes mais pas sur l'histoire, feuilletant un livre de lois. Il voulait comprendre son monde et sa communauté, être digne de son émancipation que La Gazette du Sorcier avait annoncé dans l'édition de ce matin. Très vite tout le château allait l'apprendre. Très vite, les élèves allaient encore plus parler de lui. Baudoin n'aimait pas les murmures autour de lui, c'était comme des abeilles bruyantes et gênantes, des guêpes désagréables, des bourdons pénibles.

La sonnerie sonna enfin. Circé rangea avec précaution son dessin. Baudoin glissa ses notes dans le grimoire comme marque page puis mis le tout dans son sac à bandoulière en cuir noir. Ils se levèrent ensemble puis sortirent. Les Serpentard et d'autres les laissaient passer devant. Ils avaient avec les Gryffondor une première leçon de Potion.

En silence ils attendirent devant la porte du cachot. Malefoy murmurait à ses copains, jetant des coups d'œil au couple célèbre de Poudlard. Circé le voyait faire. Baudoin préférait sortir son grimoire et terminer sa lecture, dans un semblant de silence.

— Rosier ? Appela d'un coup Malefoy. Est-ce que c'est vrai que tu es considéré comme majeur ? Tu vas pouvoir te fiancer à ta cousine, du coup. La mort de ton grand-père doit bien vous arranger. On racontait qu'il avait déjà prévu un mariage pour toi. C'est vrai ?

—Est-ce vrai que tu fouines n'importe où ? Répliqua Baudoin sans quitter son grimoire. Tais-toi. Ta voix m'est désagréable.

Malefoy déglutit. Les Gryffondor déjà présents pouffèrent de rire, et surtout trois qui s'échangèrent des sourires. Circé regarda Baudoin, surprise qu'il se souvienne de Malefoy en fouine. Elle même, elle avait presque oublié ce moment s'il ne l'avait pas rappelé.

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant