Les Roses Noires

Perdus

Circé n'avait rien vérifié. Elle ne pouvait pas. Elle ne savait même plus si elle serait heureuse ou dévastée si elle découvrait qu'elle était bien enceinte alors elle préféra ne rien faire et attendre, priant parfois de trouver du sang un matin ou au contraire suppliant de ne jamais en voir. Elle n'avait pas osé en parler à Baudoin qui ne parlait plus beaucoup. Leur Yule se passa dans une étrange atmosphère, tendue. Elle avait hâte de retourner à Poudlard et d'en parler à Dumbledore même si elle se doutait que le vieux mage ne serait pas d'un très grand secours. Alors elle demanda à Baudoin d'y retourner avant la fin des vacances, prétextant qu'elle voulait réviser un peu et avait besoin d'avoir accès à la bibliothèque. Neuf mois. Elle avait calculé que si bébé il y avait, il verrait le jour alors vers Septembre, si tout allait bien d'ici là. Elle ne savait pas qui pourrait l'aider. Elle n'avait plus de famille, aucune femme pour la conseiller.

Alors lorsqu'ils arrivèrent à Poudlard avant tout les autres, dans un château extrêmement calme et vide, elle alla quand même voir Dumbledore. Elle avait besoin d'un soutien. Si son grand-père avait été encore là, il aurait sûrement su calmer les deux jeunes mariés. Baudoin aussi devait être aidé. Circé avait donc deux demandes à faire.

— Professeur... Je... je crois que... que je suis enceinte, dit-elle directement en baissant les yeux.

Dumbledore resta silencieux. Circé osa un coup d'œil et le vit d'abord choqué, puis surpris et enfin souriant. Il hocha de la tête.

— As tu vérifié ? Demanda-t-il.

Elle fit non de la tête, légèrement tremblante.

— Veux-tu... que je le fasse ? Demanda Dumbledore avec douceur.

Elle acquiesça. Dumbledore la fit s'asseoir, avec des gestes tendre, comme l'aurait fait Dorian. Circé en fut émue. Il agita sa baguette magique vers le bas du ventre de la jeune sorcière qui ferma les yeux d'un coup effrayée. Ce fut un geste plein d'amour sur sa joue qui l'encouragea à ouvrir les yeux.

— En effet, dit Dumbledore. Tu attends un enfant. Je dirais trois semaines.

Circé posa ses mains sur ce ventre qui abritait la vie encore précaire d'un petit être.

— Je... je crois que Beau n'en veut pas ! Dit-elle avant d'éclater en sanglots.

Dumbledore n'était pas vraiment surpris pas cette révélation. Il serra la jeune femme dans ses bras.

— Ça lui passera, dit-il. Laisse lui le temps de comprendre ce que cela signifie pour lui mais surtout pour toi.

— Je ne sais même plus si je veux le garder !

Quelques portraits grognèrent mécontents. Une ancienne directrice les fit taire d'une voix sèche. C'était à Circé de décider et si possible avec son compagnon et non de vieux croupions. Circé renifla avec un sourire timide, reconnaissante pour ce portrait.

— Circé... tu as le temps pour te décider, dit Dumbledore. Peut-être que... que tu devrais en parler à...

Il se tut et se mit à réfléchir. Baudoin ne serait sûrement pas prêt à parler avec calme. Circé avait besoin d'en parler avec une femme si possible. Dumbledore n'était pas vraiment à l'aise avec ce sujet.

— Je sais..., dit-il à voix basse. Le professeur Sinistra. Elle a eut très jeune sa fille. Elle devait avoir tout juste dix-huit ans. Elle pourra te dire comment elle a vécu cette expérience et je sais qu'elle t'apprécie.

Circé eut un sourire de remerciement.

— Mais... et si Beau n'en veut pas ? Et si ça nous sépare ?