La reconnaissance de Baudoin

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Dans un coin d'Ecosse paisible... au lendemain d'une fête... et d'une danse grandiose de deux amants dans un jardin secret...
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Le lendemain de Noël, tout le monde se leva très tard. Tout était calme, mais beaucoup remarquèrent l'absence des Rosier. Eux, ils étaient encore endormi l'un contre l'autre, nus, dans un champs de fleurs sauvages, entouré de parterres de fleurs domptées.

Grindelwald les observait, assis au bord de la fontaine. Il n'avait jamais pu les voir ainsi, leurs visages éclairés par un doux rayons de soleil, paisibles et heureux. Ils étaient tout aussi magnifiques et peut-être même plus. Ils dormaient à l'abris dans leur jardin si merveilleux. Grindelwald l'avait découvert et aimait s'y perdre sous sa véritable apparence. Il se leva alors que le garçon bougeait, se réveillant lentement. Grindelwald se glissa derrière l'immense chêne et les observa un instant.

Baudoin caressait Circé, avec tendresse, comme s'il avait peur de la briser, comme si elle était fragile, précieuse. Grindelwald pouvait sentir tout l'amour qu'il ressentait pour elle. Le vieux mage s'appuya contre le tronc et ferma les yeux, des larmes coulants sur ses joues. Il se sentait lâche d'avoir fui un tel amour lorsqu'il était jeune, d'avoir laissé parler son ambition plutôt que son cœur. Il pensa à un été, avec un bel amant, courageux, intelligent et doué. Il s'en voulait et c'était sûrement son plus grand regret. Il entendit alors un rire cristallin et mélodieux, doux et beau. Circé s'était donc réveillée à son tour.

Des petits bruits indiquaient qu'ils s'habillaient rapidement. Grindelwald jeta un coup d'œil depuis sa cachette et observa les deux amants. Circé avait remis sa robe et son châle, elle tenait dans une main ses chaussures à talons noires. Baudoin avait dans sa main sa robe de sorcier. Son veston était déboutonné, son foulard noué rapidement, la broche épinglée au gilet. Il tenait Circé, la main dans son dos nu. Grindelwald l'entendît alors rire. C'était la première fois qu'il entendait son vrai rire, chaud, doux et plus mélodieux que ce qu'il avait pensé. Le vieux mage sourit, étrangement heureux d'entendre ce rire naturel et non contrôler. C'était deux jeunes adolescents encore, et ici, personne ne pouvait les déranger. Ils étaient libres de s'aimer mais aussi d'être eux-mêmes. Grindelwald les regarda partir, les cheveux de Baudoin plein d'épis, de l'herbe coincée dans les mèches, ceux de Circé libre avec quelques brindilles et des pétales de fleurs. C'était la première fois qu'ils étaient aussi simple et naturel.

Grindelwald sortit de sa cachette lorsqu'il entendit la porte se refermer. Il s'avança là où dans l'herbe on voyait encore la trace des corps des deux adolescents qui s'étaient aimé pendant toute une nuit. Il sortit sa baguette magique et deux cailloux de sa poche. Il posa les petites pierres puis les transforma en une statue des deux amants s'enlaçant en dormant, après avoir partagé leur amour. Et enfin, il sortit à son tour du jardin, évitant la morsure d'un serpent en passant.

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Ce ne fut qu'au déjeuner qu'on revit les Rosier, dans des tenues toujours aussi belles. En ce lendemain de Noël, Circé avait mis une nouvelle robe, dans un vert sombre, ample, comme une chemise de nuit, retenue par une ceinture en tissu. Baudoin avait opté pour un ensemble noir même la chemise. Il avait sa main dans le dos de Circé.

Tous se tournèrent vers eux. Des élèves de Serpentard se levèrent au centre de la table, et en s'inclinant presque, évitant leurs regards, leur laissèrent leurs places.

Pendant un moment, Baudoin et Circé restèrent immobiles. C'était comme s'ils découvraient qu'ils n'étaient pas seuls, que le monde était peuplé de gens. Circé sourit doucement et chuchota à Baudoin qui hocha alors de la tête. Ils se dirigèrent alors vers les places libérées.

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant