Eden et Evan

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Baudoin regardait la tombe de sa mère. Il se demandait si elle aurait été une parfaite grand-mère, si elle ne lui en voulait pas d'avoir si facilement accepté deux nouveaux grand-pères. Il regarda le soleil se lever. On était le sept septembre. Circé dormait encore. Mrs Tonks devait venir aujourd'hui. Les jumeaux risquaient de naître.

— BEAU !

La fenêtre de la chambre s'était ouverte sur la tête de Gellert.

— BEAU ! Ça a commencé !

Le garçon se leva, chancela, fit un pas, rata un second, tomba, puis il se releva et courut vers la maison, le ventre serré, le cœur prêt à exploser. Il entra dans le petit salon, traversa le rez-de-chaussée comme un diable fou furieux, monta l'escalier en hâte et entra dans la chambre en tremblant. Gellert lui fit un sourire.

— Albus a envoyé Fumsek, dit-il.

Albus calmait Circé qui était en pleine contraction. Baudoin pâlit. Il ne se sentait pas bien du tout.

— Gellert, fais plutôt descendre Beau et fais lui un thé, dit Albus.

Baudoin se laissa conduire. Il ne savait même pas ce qu'il devait faire. Il était terrorisé, terrifié, effrayé, incapable de dire un mot. Il n'avait jamais eu aussi peur. Gellert le fit s'asseoir à la table.

— Je suis là ! Lança une voix depuis l'entrée.

Un cri lui répondit. Baudoin se leva de sa chaise. Gellert posa ses mains sur ses épaules.

— Laisse faire les professionnels, dit-il. Calmes toi. Tout va bien se passer.

Baudoin hocha de la tête. Il se rassit, plus pâle que d'habitude. Et si à la fin, il n'arrivait pas à les aimer ? Et si Circé l'oubliait quand même ? Et si il n'arrivait pas à les protéger ? Et s'il ne revenait pas un jour ?

— Arrête, Beau, dit Gellert. Pas la peine d'être legilimens pour savoir à quoi tu penses. Penses surtout à Circé et l'instant présent.

Baudoin se plaqua les mains sur ses oreilles alors que Circé poussait un nouveau cri. Le soleil commençait à montrer son visage. Un autre cri retentit. Baudoin frissonna. Gellert le prit dans ses bras.

— Ça va aller, murmura le vieux mage. Tu sais... pour Dorian... Ça a été très long. Je faisais semblant de ne pas y penser mais... si quand même... Pour Druella j'étais à New-York... J'ai rencontré Vinda par hasard, tu sais ?

Baudoin sursauta à un second pleure. Le soleil était là, baignant la maison d'un douce lumière. Il voyait mal. Il s'essuya le visage et tremblant se leva alors que Gellert lui parlait de Vinda, sa plus fidèle amie et combattante. Il vit alors une flamme puis Fumsek chanta. C'était un chant de vie, plein d'amour pour deux petits garçons.

Circé souriait à ses deux petits garçons. Elle tenait le petit dernier dans ses bras. Eden. Il avait ses yeux, d'un beau bleu, comme son grand frère. Ils avaient pour le moment aucun cheveux, juste un petit duvet blond presque transparent.

— Je... je peux... entrer ? Demanda Baudoin derrière la porte.

Albus fit un clin d'œil à Circé. Il ouvrit la porte et s'écarta. Mrs Tonks se tourna vers lui, avec le premier né dans ses bras. Elle le tendit vers lui.

Baudoin déglutit. Il s'approcha lentement, effrayé. Puis il croisa deux magnifiques turquoises sombres. Il s'approcha un peu plus. Il prit le bébé avec beaucoup de douceur. Mrs Tonks lui montra comment le tenir. Baudoin souriait.

Albus était ému. Il n'avait jamais vu un aussi beau sourire. Baudoin pleurait. Il souriait avec timidité. Il huma le petit corps si léger de son fils. Evan. Il était merveilleux. Baudoin s'assit à côté de Circé et sourit à son second fils. Eden. Il était magnifique. Et Baudoin pleura. Tous ses doutes s'étaient envolé.

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant