Seuls contre tous

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Baudoin voyait le printemps arriver avec beaucoup de pluies. Il était toujours mal à l'aise avec Circé et n'osait plus trop la touchée alors qu'elle commençait à avoir des nausées. Deux mois et demi qu'elle abritait en elle un futur bébé et Baudoin ne savait toujours pas comment le prendre. Il avait les moyens de subvenir à une famille mais la peur était toujours présente. Il n'avait aucune idée de comment être un père. Il n'avait pas vraiment d'exemple. Circé était devenu un peu plus expressive et souvent elle pleurait pour un rien ce qui n'arrangeait pas Baudoin qui s'enfuyait alors effrayé par des larmes dont il ne connaissait pas l'origine.

Il avait en plus à faire beaucoup, n'allant en classe que quelques fois, n'ayant toujours pas fait ses retenues que les professeurs ne cherchaient même plus à lui rappeler. Les Aspics étaient encore loin et tous savaient que Baudoin Rosier s'en sortirait très bien. Lui-même n'était pas inquiet par ses examens qui clôturaient son parcours scolaire à Poudlard. Il avait d'autres soucis plus préoccupant en tête. Dumbledore souvent absent essayait de faire changer d'avis Baudoin sur son plan. Le jeune homme avait l'impression que le vieux sorcier n'avait pas confiance en lui et vu ses échecs dans ses essais, il se disait parfois qu'il n'avait pas tort.

En réalité, Dumbledore voulait que la dernière année de Baudoin à Poudlard ne soit pas aussi stressante comme pour un autre élève. Baudoin n'était pas aveugle. Il savait que Drago Malefoy avait reçu l'ordre de faire entrer des témoins et si Baudoin ne faisait rien, de tuer Dumbledore à sa place. Or Baudoin n'avait jamais cherché à faire quoique ce soit pour l'instant. Il voulait d'abord passer ses Aspics. Malefoy devait attendre mais le maître des Mangemorts n'avait pas la patience de laisser Baudoin la chance de passer ses examens.

L'été n'avait pas encore commencé que Baudoin sentit une tension dans l'air. La nuit avait tout juste commencé. Circé était dans ses bras, caressant un ventre rond qu'elle cachait autant que possible. Elle avait reçu l'aide de l'infirmière mais aussi du professeur Sinistra. Le professeur McGonagall avait souvent l'air désapprobateur de cet enfant si tôt, mais elle s'assurait quand même que Circé allait bien. Pour le moment, c'était un secret bien gardé. Baudoin regarda Malefoy quitter sans ses deux gardes du corps la salle commune.

— Je dois y aller, dit-il, d'une voix douce.

— Quoi ? Mais....

— Je suis désolé.

Il se leva un peu raide. Il n'avait réussi qu'une seule fois à faire ce qu'il voulait. S'il se ratait, il n'aurait pas d'autres choix que tuer Dumbledore pour protéger la vie de Circé. Il n'osait imaginer la vengeance de Voldemort s'il échouait. Circé n'était pas en sécurité à Poudlard. Il serait plus serein si elle était à la maison. Après tout Gellert était loin, savait se cacher et changer d'apparence facilement, l'idéal pour un gardien du secret. Baudoin avait préféré choisir quelqu'un d'autre que lui, au cas où qu'il mourrait. Il avait de forte probabilité que ça arrive et Baudoin était prudent surtout lorsque ça concernait aussi Circé. Il se pencha alors et l'embrassa comme si c'était la dernière fois qu'il la voyait. Circé lui attrapa la main, essaya de le retenir. Il tira avec froideur et partit.

Circé resta immobile et confuse. Ses camarades de maison l'observaient surpris par la scène brutale qu'ils venaient d'assister. Elle sentit les larmes et préféra alors fuir. Elle courut jusqu'au bureau de Dumbledore et se recroquevilla dans un coin, entourant son ventre rond de ses bras. Elle pleura ainsi, tremblante, pendant que Baudoin allait faire face à son destin.

Baudoin connaissait plus ou moins le plan des Mangemorts. Malefoy était devenu bon occlumens mais pas assez, surtout la nuit. Il attendait donc en haut de la tour d'astronomie. Il respirait l'odeur d'une nuit qui annonçait un été chaud. Le ciel était complètement dégagé et les étoiles apparaissaient dans un ciel sans lune. Il ferma les yeux et attendit pendant des heures qui lui semblait interminable. Ce fut un cri qui le réveilla en sursaut. Épuisé par le stress, il s'était endormi. Des bruits de combats résonnaient en bas de l'escalier. Il se leva et observa alors la lueur verdâtre qui éclata au dessus du toit pointu de la plus haute tour. Baudoin se leva et resta dans l'ombre alors que le Mangemort retournait en bas pour se battre encore. Baudoin attendit quelques minutes. Il sentit sa gorge s'assécher lorsque Dumbledore et Potter arrivèrent sur des balais. Dumbledore donna des directives et Potter disparut sous une cape d'invisibilité. Baudoin entendit des bruits de pas précipités. Malefoy arriva alors. Baudoin l'arrêta en se plaçant devant lui, les yeux sombres, dos à Dumbledore.

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant