Les roses fânées

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Le 10 août 1980... quelque part en Angleterre...
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Le croassement résonna dans la ruelle sombre et étroite. Une ombre s'envola au dessus d'un petit hameau. Un bruit comme celui d'un pétard résonna vers un petit cimetière. Un homme dans une cape noire, capuchon sur la tête, apparue tout à coup. Il marcha rapidement vers une des maisons à colombages et en briques rouges. Il ouvrit la porte avec fracas puis avança dans un couloir sombre.

— Rosier ?

Un autre homme depuis un salon s'était levé d'un divan, l'air inquiet.

— La planque n'est plus sûr, Wilkes, dit l'homme encapuchonné. Tu devrais partir si tu veux vivre.

— Quoi ? Comment ça ? Qu'est-ce que...?

Dehors un croassement accompagna d'autres bruit de pétards. Wilkes sortit alors une baguette magique d'un étui, en alerte. L'autre se précipita vers un escalier. Wilkes l'arrêta alors en lui arrachant sa cape.

C'était un jeune homme de dix-neuf ans, brun clair, les yeux clairs éteints, comme s'ils étaient noyés par un profond chagrin.

— Ils m'ont menti... tous..., dit-il à voix basse. Il devait la faire sortir avant. Elle devait être avec sa fille... Il a dit qu'il avait essayé... Et lui... Il l'a tué... Il n'y a même pas de corps ! Lâche moi !

— De quoi parles tu ? Et comment nous ont ils trouvés ?

— C'est moi qui est donné l'adresse, répondit le jeune homme.

La porte d'entrée vibra tout à coup.

— Tu... tu as fait quoi ? S'écria Wilkes. Evan ! Tu es fou !

Evan Rosier poussa son camarade. Il n'était pas fou mais désespéré. Il gravit l'escalier alors que derrière lui, la porte explosa. Des pleurs d'un bébé résonnèrent alors depuis l'étage. Evan sortit sa baguette magique et avant que Wilkes ne puisse l'en empêcher, il fit apparaître un immense rosier et des ronces, bloquant le passage vers l'étage. Il courut ensuite jusqu'à une nurserie.

Une femme brune, les yeux d'un vert eau, hypnotique essayait de calmer un bébé de quelques jours. Evan lui arracha l'enfant des bras et l'embrassa avec tendresse, les larmes aux yeux.

— Baudoin... mon précieux petit garçon... Je t'aime. Je vais les rejoindre et je te laisse tout l'amour qu'ils ne m'ont pas pris...

— Evan ? Que se passe-t-il ? Demanda la mère.

Evan serrait son fils, sanglotant avec lui. Il déposa un baisser sur le front doux de Baudoin puis le mit dans son berceau avec délicatesse.

— Venge nous, dit-il à son oreille. Protège la. Protège les. Elles sont celles que j'ai aimées dès que j'ai croisé leur regard. Tu les aimeras pour moi.

— Evan...

Des bruits d'explosion. Les murs tremblaient. Des cris retentissaient depuis le rez-de-chaussée. Ils étaient là.

— Reste ici, ordonna Evan à son épouse.

— Evan ! Non ! S'il te plaît ! N'y vas pas ! On peut fuir ! Evan ! Evan !

Le bébé pleurait alors que Evan sortait, baguette magique à la main, prêt pour son dernier combat. Il aurait aimé avoir le temps de se venger pour un frère et une sœur. Il aurait aimé être là pour voir son fils grandir, pour la voir elle aussi devenir une belle femme. Il pourrait se rendre comme lui cria un des sorciers qui attaquait la maison, mais il n'irait pas là bas, pour se retrouver face à elle et voir alors un regard vide. Il ne pouvait pas lui faire face alors qu'il avait échoué à la libérer, qu'il avait échoué à retrouver un ami comme un frère. Non. Il ne pouvait que faire face et montrer à tous qu'il était un digne Rosier, un puissant sorcier. Il fit donc face à dix sorciers...

Les Roses NoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant