La pierre noire

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Baudoin suivait Dumbledore dans la campagne anglaise, sur un chemin étroit encadré par des haies basses. Ils s'arrêtèrent d'un coup face à un bosquet de l'autre côté de la petite murale végétale. Baudoin sortit sa baguette magique. Dumbledore lui fit un signe de tête et passa à travers les buissons, marchant droit vers les arbres sombres. Baudoin sentait de la magie, un endroit transpirant la magie noire. Prudent, il suivait son directeur d'école.

— Professeur ?

— Oui ?

Dumbledore était sur le qui-vive.

— Est-ce qu'il sait pour Potter ? Demanda Baudoin. Il a essayé de le tuer plusieurs fois. Donc... il ne semble pas au courant.

— En effet, murmura Dumbledore.

Ils avaient atteint les restes d'une chaumière. Le toit était écroulé, la porte recouverte de lierre et de ronces. Les fenêtres avaient disparu, mangée par la végétation qui avait repris ses droits. Baudoin trouvait ça beau. Il y avait une noirceur qui émanait de ce lieu ravagé et pourtant c'était paisible. Ça aurait plu à Circé. Baudoin inspira et les ronces qui entravaient l'entrée s'écartèrent. Dumbledore l'empêcha d'avancer. Baguette en main, il passa devant. Baudoin attendit quelques secondes puis entra à son tour.

Il n'y avait presque plus rien. Des vestiges de meubles prouvaient qu'une famille avait un jour vécu ici. Des restes de bouteilles vides se mélangeaient aux feuilles mortes et à des mauvaises herbes. Dumbledore regardait autour de lui, les murs et le sol.

— Interessant, murmura-t-il. Peu caché.

Il montra alors le centre d'un parquet étrangement encore en état et où aucune plantes n'avaient osé s'y installer.

— Je peux m'en occuper, professeur, dit Baudoin. Laissez moi, faire.

Dumbledore sembla hésiter un instant puis finalement il hocha de la tête. Baudoin sentait son impatience de voir l'objet comme s'il savait quelque chose en plus. Baudoin fit éclater le bois et une cavité apparut simple. Il s'avança avec prudence, trouvant tout ceci trop simple. Alors qu'il allait se pencher, sept serpents fins et aux longs crocs, tous noirs en jaillirent. Il fit apparaître une flamme bleue qui le protégea en brûlant les intrépides reptiles qui tentèrent de le traverser. Baudoin laissa la flamme s'avançait jusqu'au trou. Il vit alors un anneau. Il était moche, en or taillé grossièrement et avec une pierre noire en son centre. Il prit le temps de l'inspecter. Dumbledore s'approcha et tendit la main, tremblante vers l'anneau. Baudoin arrêta son geste.

— Pour un vieux mage, vous voilà bien téméraire, professeur, dit-il avec douceur. Comment le détruisons nous ?

— L'épée de Gryffondor, dit Dumbledore. Mais... Je pourrais la revoir... Lui demander pardon...

Baudoin regardait les larmes de son directeur, en flot qui éclataient sur le sol.

— Laissez-moi, faire, dit Baudoin. Avez-vous l'épée ?

Dumbledore recula d'un coup. Il tira alors de sa poche une magnifique épée au manche incrustée de rubis. Baudoin siffla admiratif.

— Il suffit donc de frapper cette baguette avec ? Dit-il un peu incrédule. Ça paraît vraiment trop simple. Faites moi penser de ne jamais faire un Horcruxe aussi fragile.

— Il y a du venin de Basilic dans la lame, expliqua Dumbledore. C'est ça qui le détruira.

Baudoin prit l'épée et avec la pointe sortit la bague du trou. Il la fit tomber à côté puis leva la lame. Il inspira puis l'abaissa d'un coup violent. L'épée vibra dans ses mains. Un cri strident retentit comme le râle d'un mauvais esprit, puis ce fut un silence lourd et oppressant qui s'installa autour d'eux. Ils restèrent ainsi, sans un bruit. Dumbledore finit par prendre la bague dont la pierre était fondue. Il la serra dans sa paume, l'air triste.

— Cette pierre ? Murmura Baudoin.

— Connais tu le conte des trois frères ?

— Oui, bien sûr.

Dumbledore fixa alors ses yeux bleus dans ceux de Baudoin sombre.

— Que choisirais-tu toi ? Que demanderais tu à la mort ?

— D'être éternellement avec Circé.

— Moi... je rêvais d'avoir cette pierre, avoua Dumbledore à voix basse, l'air honteux. Pour le décharger de mes responsabilités envers ma sœur. Imagine de faire revenir les disparus. Une mère et un père.

— Ils sont ensembles, dit Baudoin. Mes parents. Eve, Evan et Regulus. Ils sont ensembles. Ça me ferait mal de les faire revenir dans ce monde. Je ne pourrais pas.

— Imagine une baguette magique, la plus puissante, continua Dumbledore en montrant la sienne. Si puissante que son parcours est ensanglanté.

— Une baguette alors peu fidèle, remarqua Baudoin. Et puis... la baguette ne fait pas le sorcier à elle seule. C'est une partenaire. J'ai toujours vu ma baguette comme ça. Et enfin... je suis puissant. Ça ne changerait rien une baguette soit disant « la plus puissante ». On dirait une mauvaise publicité.

Dumbledore pouffa de rire.

— Et j'imagine que tu sais te rendre invisible sans cape, dit-il.

— Oui. Donc des trois cadeaux... aucun ne m'intéresse, répondit Baudoin.

— J'avais compris, dit Dumbledore. Viens... Rentrons. Merci, Beau.

— Je vous en pris, dit Baudoin. Au fond... Je crois que je vous apprécie assez pour vous aider.

— Je t'apprécie aussi, dit Dumbledore. Allons-y.

Ils quittèrent la maison, silencieux. Baudoin poussa un soupir lorsqu'ils quittèrent le bois.

— On se revoit au Magenmagot, professeur, dit Baudoin. Passez une bonne journée.

— Merci, Beau. Bonne journée.

Baudoin disparut d'un coup. Dumbledore sourit. Il n'avait rien à faire de plus ici.

Circé sourit à Baudoin qui se mit à genoux à côté d'elle. Il posa sa tête sur ses genoux et souffla.

— Que voulait Dumbledore ? Demanda Circé.

— Que je détruise un Horcruxe de Voldemort, répondit Baudoin. Il en a fait plusieurs je pense, dont son serpent. J'en suis sûr. Je... je m'en occuperais quand ce sera le moment. Du serpent.

— Tu penses... qu'il n'y a que le serpent ?

— Non.

Baudoin ferma les yeux et pensa à la bague et surtout à la pierre. Est-ce que cette pierre pouvait empêcher la mort ?

— Circé... Crois tu qu'il est vraiment possible d'être éternel ? Demanda-t-il.

— En étant un vampire... ça aide, dit-elle. Mais... un vampire ne peut s'offrir les joies d'un rayon de soleil. C'est souffrir de la soif du sang. Pourquoi demandes tu ça ?

— J'aimerais vivre éternellement avec toi.

Circé lui caressa les cheveux avec un sourire.

— Nous serons éternel, dit-elle. Et nous seront toujours ensemble ! Jusqu'à notre dernier souffle et même après. Toujours et à jamais.

Baudoin n'osa rien dire de plus. Il voulait juste profiter d'elle. Il se redressa alors d'un coup et l'embrassa avec passion.

— Je veux t'aimer comme si demain était le dernier jour du monde, dit-il.

Circé n'allait certainement pas refuser une telle proposition. Elle fit glisser sa robe. Baudoin se pinça les lèvres, les yeux la dévorant d'envie.

— Circé..., murmura-t-il. Oh... Circé... Je n'aime que toi... que toi...

Il l'embrassa comme s'il allait la dévorer. Circé gémissait sous ses caresses. Ils finirent sur le divan, nus.

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