Moi, c'est Nihan. Nihan Kaya. J'ai vingt quatre ans, et je vis dans l'une des plus grandes villes de Turquie : Istanbul. Une ville connu pour sa beauté et richesse culturel... mais les sous-sol de cette ville ne sont pas pareil. Trafic d'armes, argents et tout ce qu'il y a d'illégal.
J'ai deux grands frères, Eymen et Serhat, ils sont aimant et très protecteurs. Ils sont ma seule famille, je n'ai ni père ni mère. Je n'ai personne d'autre qu'eux dans ce monde, et de toute façon, je n'ai besoin de personne d'autre qu'eux. Ils sont tous les deux les PDG d'une entreprise, mais bien-sûr ce n'est qu'une couverture.
Vous vous souvenez de ce dont je vous ai parlé ? Le trafic d'armes...etc, mes frères sont en plein dedans. Leur principal travail est tout ce qui est illégal, même si dès le départ, ils ont refusés de faire un travail en rapport avec la drogue. En bref, c'est leur véritable travail et l'entreprise ne sert qu'à couvrir tout ça.
Et moi ? Moi, je suis interne en médecine... l'ironie du sort. Mes frères peuvent tuer, et moi je sauve la vie des gens. Ça ne les dérange pas, bien-sûr, tant que je suis loin de leur monde, que je n'y rentre pas, ils n'ont aucun problème.
- Nihan, un patient est arrivé. Me dit Aylin.
Aylin est ma meilleure amie. On se connaît depuis le collège. Elle est d'ailleurs la seule qui sait ce que font mes frères, mais elle m'a jurée de le garder pour elle, et de ne jamais rien dire à la police. Je lui fais confiance, les yeux fermés.
- J'arrive. Lui dis-je.
Je signe quelques documents puis vais voir le patient dans la chambre.
- Bonjour, je suis docteur Nihan. Lui dis-je. Comment puis-je vous aider ?
L'homme me regarde, il est blessé au visage. Il s'est pris de gros coups, ça se voit.
- Docteur, il s'est fait battre par des hommes. Me dit la femme qui l'accompagne. Il n'arrive plus à marcher sur son pied droit, depuis.
Je hoche la tête puis commence à l'examiner.
- Arzu, va me chercher un café s'il te plaît. Dit l'homme à la femme.
Elle hoche la tête puis sort de la chambre.
- Je vais vous prescrire une crème à mettre sur votre visage. Lui dis-je. Et dans peu de temps, l'infirmière vous emmènera prendre une radio pour votre jambe.
Il hoche la tête. Je lui écris alors sur une ordonnance ce dont il aura besoin.
- D'ailleurs, je m'appelle Serkan. Me dit-il.
- Je ne vous ai pas demandé votre nom, monsieur. Lui dis-je.
Il se met à sourire.
- T'en auras besoin un jour, docteur Nihan. Dit-il en riant.
Je roule des yeux, puis sors de la chambre. Peu après, Aylin vient derrière moi.
- Je pense que tu lui as tapé dans l'oeil ! Dit-elle en riant.
- Off, Aylin ! Commence pas. Lui dis-je. En plus, la fille doit être sa copine ou sa femme.
- Ou sa soeur. Me dit-elle.
Je hausse les épaules. À vrai dire, il ne m'inspire pas confiance. En fait, je me méfie de tout le monde. Je peux croiser l'ennemi de mes frères, sans le savoir.
- Aylin, fais lui sa radio. Lui dis-je. Je vais aller voir Adil Hoca (professeur Adil).
Elle hoche la tête puis je m'en vais. Je toque et rentre dans le bureau de mon professeur. Dès qu'il me voit, il se lève et me prend dans ses bras.
- Adil Hoca. Lui dis-je en souriant. Je voulais vous voir avant d'aller aux urgences.
- Viens, ma fille. Me dit-il. Je t'attendais.
Je m'assois alors face à lui. Adil hoca me connaît depuis que je suis à l'orphelinat, il venait chaque jour me visiter, jusqu'à qu'il décide de me garder chez lui avec mes frères. Il est, pour moi, le père que je n'ai jamais eu.
Il sait aussi ce que font mes frères. Inutile de dire qu'il a été extrêmement déçu quand il l'a su... mais d'une part, c'est grâce à lui que j'en suis là, aujourd'hui. Il a payé pour mon éducation, m'a toujours soutenue et ne m'a jamais abandonné.
- Hocam, ça fait longtemps que vous n'êtes pas venue chez nous. Lui dis-je. Venez demain soir, d'accord ?
- Je ne pourrais pas demain soir, Nihan. Me dit-il en grimaçant. Mais par contre, j'ai une surprise pour toi.
Je fronce les sourcils. Quelle surprise ? Il se lève et sort un papier, qu'il me tend. Je commence à lire... Je n'en reviens pas !
- Hocam... chuchotais-je.
- Dès demain, tu pourras faire ton opération seule. Me dit-il en souriant.
Je me mets à sourire. Je me lève et le prends dans mes bras.
- Je ne sais pas comment vous remercier, hocam ! Dis-je, joyeuse. J'attendais ce moment depuis si longtemps !
- Tu le méritais depuis longtemps. Me dit-il en souriant. Allez, va te préparer.
Je hoche la tête puis sors de son bureau. La fin de mon internat approche de plus en plus, et je pourrais enfin être médecin ! Mon Seigneur, je suis tellement heureuse ! Mais j'ai peur de ne pas réussir...
Je rentre au toilette pour me laver le visage, je dois me calmer pour que je puisse me concentrer. Je prends une grande inspiration, puis quand j'allais sortir, je sens une main sur mon bras.
Je me tourne et vois le patient de tout à l'heure, Serkan. Il me colle contre le mur, en souriant.
- Qu'est-ce que tu fais ? Lui demandais-je. Lâche moi.
Il secoue sa tête, alors je mets ma main dans mon sac, et sors mon arme chargé.
- Recule, sinon je n'hésiterais pas à tirer. Le menaçais-je.
- Elle est comme ses frères... chuchote-t-il en riant.
Je fronce les sourcils.
- Mes frères ? Répétais-je. D'où tu connais mes frères ?
Il se recule alors.
- Qui ne connaît pas Eymen et Serhat Kaya ? Dit-il en faisant un sourire en coin.
Je n'ai pas la tête à lui parler, alors je pointe mon arme sur lui.
- Sors des toilettes des femmes, et que je ne revois plus ton visage. Lui dis-je froidement.
Il rit légèrement avant de sortir. Je range mon arme rapidement avant que quiconque ne le voit. Bien-sûr que je n'allais jamais tirer. Mes frères me l'ont donnés, au cas où. Je sors des toilettes et pars aux urgences. Le travail commence.
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Le silence d'une âme
Teen FictionNihan, une jeune femme à l'âme innocente se retrouve dans un monde sombre où seul l'adversité règne. Elle deviendra, malgré elle, la source d'une nouvelle guerre. Lui, il baigne dans ce monde depuis toujours. Mais que se passera-t-il lorsque deux êt...