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Je discute avec Eylem et Inaya jusqu'à ce que mon téléphone sonne. Je regarde qui c'est.

- C'est Rüzgar. Leur dis-je.

Elles ne disent plus un mot lorsque je décroche.

- Allô, Rüzgar ? Lui dis-je.

- Nihan... Viens à l'hôpital, je t'en supplie. Me dit-il en pleurant.

- Rüzgar ? Tu vas bien ? Lui demandais-je, inquiète.

- Viens à l'hôpital... Ils ont tirés sur Enes. Me dit-il, la voix brisée. 

Je fais les gros yeux.

- J'arrive tout de suite. Lui dis-je.

Je raccroche puis prends une veste et mon sac.

- Les filles, je dois partir à l'hôpital. Les prévenais-je.

- Je viens avec toi. Me dit Inaya. Si on est deux, tes frères ne diront rien.

Je hoche la tête.

- Allez-y, les filles. Moi, je vais garder les enfants. Nous dit Eylem.

Alors sans plus attendre, je descends voir mes frères.

- Abiler, je dois aller à l'hôpital, c'est urgent ! Leur dis-je.

- Nihan... Je t'ai dis que vous devez rester ici. Me dit Eymen. C'est dangereux, dehors.

- Je le sais, je vais revenir avant qu'il ne fasse nuit ! Mais c'est vraiment urgent... Adil hoca a besoin de moi. Dis-je.

Il soupire.

- Je serais avec elle, je sais utiliser une arme, ne vous inquiétez pas. Leur dit Inaya.

Ils se regardent puis hochent la tête.

- Mais Ryad viendra avec vous. Me dit Serhat.

Je hoche la tête puis je sors de la maison rapidement, suivi d'Inaya. On monte dans la voiture en attendant Ryad. Une fois arrivé, il démarre.

- Qu'est-ce qu'il y a de si urgent, Nihan ? Me demande-t-il.

Je ne réponds pas. Je ne peux pas lui dire que Rüzgar a besoin de moi, que son meilleur ami s'est fait tirer dessus. Le trajet se fait alors en silence jusqu'à l'arrivé.

- Abi, on va aller s'asseoir quelque part. Dit Inaya à son frère. On va laisser Nihan faire son travail tranquillement.

Ryad me regarde.

- Allez-y. Ne vous inquiétez pas, je ne risque rien à l'intérieur. Le rassurais-je.

Il finit par hocher la tête, dès qu'ils s'en vont, je me dirige à l'entrée de l'hôpital mais vois Rüzgar en train de sortir.

- Rüzgar ! Dis-je. 

Il lève sa tête vers moi, je cours vers lui puis le prend dans mes bras. Je le sens pleurer contre moi alors je le serre encore plus dans mes bras, en tenant sa tête.

- Je t'en supplie, Nihan... Dit-il en pleurant. Mon frère ne peut pas mourir.

- Il ne va pas mourir, Rüzgar. Lui dis-je doucement. On va le sauver par la permission d'Allah, d'accord ? 

On se sépare l'un de l'autre puis il me regarde dans les yeux.

- Je t'ai appelé parce que je ne peux confier la vie de mon frère à personne d'autre que toi. Me dit-il faiblement.

Je lui souris faiblement.

- Je vais rentrer maintenant, d'accord ? Pour l'instant, prends l'air mais ne t'inquiète pas. Si Enes est ton frère alors il est aussi mon frère. Il est entre de bonnes mains. Le rassurais-je.

Il hoche la tête puis je rentre. Je vais me changer rapidement puis va dans le bloc opératoire. Ô Allah... Facilite moi cette opération. Ne le laisse pas mourir...

OMNISCIENT

- Vous êtes prêts ? Demande Kadir à ses hommes.

Ils hochent la tête. Kadir avait ordonné à ses hommes de tirer sur Enes, le meilleur homme de Rüzgar, puisqu'ils n'ont trouvés personne que Rüzgar aimait. Maintenant, ils sont sur le toit de l'immeuble face à l'hôpital.

Le plan est simple. Ils vont tirer sur Adil hoca, ce qui va obliger Nihan à sortir de chez elle. Il pourra ainsi faire ce qu'il veut d'elle. Mais... Une voiture noire se gare devant l'hôpital, cette femme brune en sort.

- Attendez. Dit-il.

Il se met à sourire. Elle est venue à lui sans effort de sa part. Il allait dire à ses hommes de descendre l'attraper mais il la voit courir. Il fronce les sourcils en la voyant prendre Rüzgar dans ses bras.

- Orhan, c'est quoi ça ? Dit-il, énervé. 

Son homme se met à regarder. Kadir serre ses poings. Voilà le secret que cachait Rüzgar.

- Je lui tire dessus ? Lui demande son homme.

- Non, ne fait rien. Dit-il. Découvrons d'abord cette histoire, ensuite on agira. 

Il continue à regarder cet homme enlacer Nihan Kaya, en devenant rouge de colère. Tout d'un coup, il jette ses jumelles au sol puis s'en va. Il y a maintenant un gros danger au dessus de Nihan, mais elle n'est toujours pas au courant...

NIHAN

L'opération est fini. J'ai prévenu Rüzgar, qui est partit voir Enes. Puisque je suis là, je continue mon travail puis j'irais voir Rüzgar avant de partir. Mon professeur m'a demandé de consulter un patient, alors je vais le voir.

- Bonjour, je suis docteur Nihan. Lui dis-je.

C'est un homme qui doit être dans ma tranche d'âge. Il a une énorme cicatrice sur sa paupière. Je mentirais si je disais qu'il ne m'effraie pas... Je me reconcentre sur la raison de ma venue. Il s'est fait tirer dans le bras. Je prends ce dont j'ai besoin pour sortir la balle.

- Vous ne demandez pas pourquoi je me suis fait tirer dessus ? Me demande-t-il.

- Si je vous le demande, vous allez me le dire ? Lui demandais-je.

Il secoue sa tête alors je continue à le soigner, sans rien dire de plus. Je sens seulement son regard sur moi, et ça me gêne. 

- Vous êtes charmante comme femme, votre mari doit en avoir de la chance. Me dit-il.

Je ne lui dis rien et continue ce que je fais. Il est étrange... Une fois que je finis, il pose sa main sur ma joue en me regardant dans les yeux. Je retire sa main violemment et m'éloigne de lui. J'allais sortir de la chambre mais je remarque qu'elle est bloquée. Je me mets à respirer rapidement.

- Qui es-tu ? Lui demandais-je.

- Kadir. Dit-il en souriant.

Je ne connais personne de ce nom. L'homme s'approche de moi, je recule du mieux que je peux. Si seulement j'avais mon arme ! Je me mets alors à crier à l'aide. Il s'approche encore jusqu'à se coller à moi. Je lui donne un coup de genoux, il se plie alors en deux.

J'en profite pour courir et prendre le scalpel en main.

- Ne t'approche pas ! Criais-je. 

Il ne m'écoute pas alors je bouge le scalpel pour lui faire comprendre que je n'hésiterais pas à lui faire du mal.

- Recule ! Criais-je une seconde fois.

Mais d'un mouvement, il réussit à prendre le scalpel et me maitriser. Il me bloque contre le mur. Je ferme les yeux en tentant de contrôler ma respiration. Ô Allah, protège moi !

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant