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Je la regarde dormir dans mon lit depuis tout à l'heure. Elle s'était évanouie, sûrement à cause de la tristesse. Je savais que ça allait se passer comme ça... Et je ne pouvais rien lui dire, parce que peu importe ce qu'elle dira, elle aura raison.

Je m'assois face à elle. Elle ne me le pardonnera jamais. Je soupire et passe ma main sur mon visage.

- ... Je ressens aussi des choses pour toi, doktor hanim... Dis-je doucement. Mais peut-être que cette séparation est meilleur pour toi ? Tu n'auras pas à te mettre en danger pour ton mari.

Si Serhat n'avait jamais connu ma soeur, tout serait différent. Peut-être que je n'aurais jamais connu Nihan, ou peut-être que je l'aurais connu, et tout irait bien entre nous.

- Sen benim dermanim... Seni seviyorum, doktor hanim ama bu benim sırrım. (Tu es mon remède... je t'aime, mon docteure mais ça, c'est mon secret.) Dis-je en souriant légèrement.

Je continue à la regarder jusqu'à ce qu'elle ouvre ses yeux lentement.

- Où suis-je ? Dit-elle d'une petite voix.

Elle passe sa main sur sa tête, puis regarde autour d'elle. Quelques secondes plus tard, elle se relève d'un coup. 

- Ne te relève pas comme ça. Lui dis-je.

Elle lance un regard noir puis se lève. Avant qu'elle ne sorte de la chambre, je l'attrape par le bras.

- Ne me touche pas. Dit-elle froidement.

Je la regarde tristement.

- Je te déteste, Rüzgar. Je te déteste plus que n'importe qui. Me dit-elle d'un ton sec. Tu as gagné une nouvelle ennemie, tu peux être fier de toi...

Je ne dis rien puis la laisse partir. Cette séparation est pour le mieux, en plus du mensonge que je lui ai fais vivre ces derniers mois, elle aurait vécue toute sa vie dans le danger. Elle aurait pu enlevé voire tué par un de mes ennemis... Qu'elle reste avec ses frères, c'est mieux pour elle.

Mais me dire que je ne vais plus la revoir, ni lui reparler, me fait quelque chose... Je dois l'oublier, par n'importe quel moyen. Peut-être que c'est le moment d'appeler Arzu, et faire ce que je lui avais promis : nous unir... 

NIHAN

Je rentre chez moi, avec les larmes aux yeux. Il fait encore nuit, je suppose que mes frères dorment... je rentre à l'intérieur de la maison, mais vois que Serhat est dans le salon.

Je le regarde longuement. L'histoire que m'a racontée Rüzgar me revient en tête... non... je ne le croirais pas une seconde fois. Mon frère n'a jamais connu sa sœur, s'il en a réellement une.

- Nihan... Dit-il doucement. Tu vas bien ?

Je ne dis rien, puis me réfugie dans ses bras. Mon cœur me fait terriblement mal et cette douleur ne veut pas disparaître. Je ne veux pas être dans cet état pour lui... je ne veux ressentir aucune peine pour lui. Je veux juste l'oublier.

- Abi, je vais monter dormir. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis me laisse partir. Je monte dans ma chambre, et avant de m'endormir sur mon lit, j'envoie un message à Adil hoca pour lui dire que je ne pourrais pas venir au travail demain.

Une fois fais, je ferme mon téléphone et m'allonge en regardant la fenêtre. Je ne suis qu'une idiote... comme s'il n'y avait pas d'autres hommes sur terre, j'ai donnée mon cœur à l'ennemi de ma famille !

Je savais que je ne devais faire confiance qu'à mes frères. Il n'y a qu'eux qui veulent mon bien, dans ce monde. Il n'y a qu'eux qui ne me feront jamais du mal intentionnellement. 

- Je t'avais que j'avais peur qu'on m'abandonne. Dis-je, les larmes aux yeux.

- Mais tu sais... A cause d'eux, j'ai tellement peur qu'on m'abandonne. Dis-je faiblement. Je m'attache très vite, mais j'ai constamment de blesser quelqu'un, et qu'il m'abandonne.

- ... Celui qui t'abandonne ne connait pas ta valeur. Il sera le perdant. Me dit-il en me regardant. Qui lâcherait une perle comme toi ?

Mes larmes se mettent à couler abondamment. Même quand il n'est pas là, il me fait du mal.

- Tu es celle qui guérit mes blessures...

Je ferme fortement les yeux. Je ne veux plus l'entendre. Je ne veux plus penser à lui.

- Tu es celle qui m'a rappelé que j'ai encore un coeur...

- Tais toi ! Je t'en supplie, tais toi ! Dis-je en pleurant.

- Il n'y a plus de Rüzgar sans Nihan... 

Je colle mes mains contre mes oreilles, tout en sanglotant. Je ne veux plus ! Mon Seigneur, enlève le de ma tête ! Je finis par serrer mon coussin en pleurant, jusqu'à que je m'endors, à cause de la fatigue et la tristesse.

SERHAT

Je regarde l'heure, il est bientôt dix-heures et Nihan n'est toujours pas réveillée... Elle avait dit qu'elle travaillait tout de même, aujourd'hui. J'allais monter pour vérifier, avant que je ne vois Adil amca venir.

- Adil amca ? Tout va bien ? Lui demandais-je.

Il hoche la tête.

- Je suis venue voir Nihan. Elle m'a dit qu'elle était malade, et ne répond pas à mes appels. Elle va bien ? Me demande-t-il.

- Je ne sais pas. J'allais monter pour la voir. Lui dis-je.

Je monte alors dans sa chambre, suivis d'Adil amca. Je toque à sa porte, mais voyant qu'elle ne répond pas, j'ouvre. Je la vois allongée sur son lit, avec plusieurs couvertures sur elle.

- Nihan ? Dis-je doucement.

Je cours vers elle et retire les couvertures. Je vois son corps entier trembler.

- Nihan ? Nihan, tu vas bien ? Dis-je inquiet.

Elle se relève mais continue à trembler, alors je la prends dans mes bras.

- J'ai... J'ai froid, abi. Dit-elle faiblement.

Je regarde Adil amca pour qu'il fasse quelque chose.

- Nihan, ma fille, qu'est-ce que tu as ? Lui demande-t-il.

Elle ne répond pas mais se tient fortement à moi, comme si elle avait peur que je la lâche. Je la regarde tristement. C'est la première fois que je la vois ainsi.

- Peut-être à cause du mariage ? Me chuchote Adil amca.

Je hausse des épaules. Je n'en sais rien. Quoi que, c'est probable...

- Abi... Murmure-t-elle.

- Oui, mon coeur ? Lui dis-je doucement.

- Tu ne me lâcheras jamais, pas vrai, abi ? Dit-elle faiblement. Ni toi, ni Eymen...

Je secoue ma tête et lui caresse les cheveux.

- Jamais, hayatim (ma vie). Jamais. La rassurais-je. Tes frères seront toujours là pour toi.

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant