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Après être sortit de l'aéroport, Rüzgar m'emmène dans une maison qui n'est pas la sienne. Il me fait sortir de la voiture puis je le suis à l'intérieur. Il sort des clés puis ouvre la porte d'une chambre. En entrant, je vois une femme endormie sur un lit.

- Rüzgar... ? Dis-je doucement.

- Tout ce que je t'ai dis est vrai, Nihan. Me dit-il. C'est ma grande soeur, Meryem.

Je reste surprise. Donc c'était bien vrai... 

- Elle est dans cet état depuis presque six ans... Dit-il faiblement. Les médecins disaient qu'elle pouvait guérir mais rien a changé.

Je regarde sa soeur, ça me fait tellement de peine...

- Rüzgar, emmène la à notre hôpital. On a les meilleurs professeurs de tout Istanbul. Lui dis-je. Et je peux convaincre Adil hoca d'appeler les meilleurs médecins des autres pays pour qu'elle guérisse.

Il lève le regard vers moi avec surprise puis me regarde longuement en faisant un petit sourire.

- Tu le ferais vraiment ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête. Je vois alors ses yeux briller, et son sourire s'agrandir. Tout d'un coup, il me serre contre lui. Son geste m'a surprise mais je mentirais si je disais que son odeur ne m'a pas manqué...

- Désolé... Je n'ai pas fais exprès. Me dit-il.

Je lui fais un signe de tête pour lui dire que ce n'est pas grave. Pendant un moment, nos yeux se sont croisés. J'ai l'impression que mon coeur va sortir de ma poitrine. Nos têtes se rapprochent. Je reste figée mais au dernier moment, il se recule. 

- ... Je suis content de t'avoir retrouvé, Nihan. Dit-il en faisant un petit sourire. 

Je commence à me sentir gênée face à lui. Je ne sais pas quoi lui dire non plus...

- Bon, on y va ? Me dit-il. Je vais te déposer devant ton quartier pour que personne ne nous voit ensemble.

Je hoche la tête puis le suit jusqu'à sa voiture. On s'assoit et il démarre.

- D'ailleurs, tu vas avouer à Arzu que c'était un faux mariage ? Lui demandais-je.

Il secoue sa tête.

- Je vais lui dire que je n'étais pas prêt à m'engager, j'ai essayé mais je n'ai pas réussi. Me répond-il. Si je lui dis la vérité, elle te fera du mal. 

Je baisse la tête. Maintenant, quand il me dit ce genre de choses, je n'arrive pas à savoir s'il est sincère ou non. Mais j'ai envie de le croire. J'ai envie de croire qu'il a changé, qu'il veut se faire pardonner...

- Nihan, baisse toi ! Crie-t-il.

A peine a-t-il prononcé sa phrase qu'on nous tire dessus. Je me baisse du mieux que je peux, mais les verres éclatent sur moi. Rüzgar sort son arme puis me regarde. 

- Reste ici, ne bouge pas et ne relève surtout pas ta tête. D'accord ? Me dit-il. Tiens, garde ça avec toi au cas où.

Il me tend son arme et je hoche la tête puis il sort de la voiture et commence à tirer. Je charge l'arme comme me l'ont appris mes frères. Je regarde autour de moi et vois un homme armé qui s'approche de la voiture. Sans attendre, je lui tire dessus.

Je descends de la voiture et rejoins Rüzgar, qui se bat difficilement. Je tire sur les hommes face à nous jusqu'à ce qu'il n'y est plus de bruit de tirs. 

- Nihan ? Je t'ai dis de rester dans la voiture ! Me dit-il.

- Tu ne peux pas tous les battre tout seul. Lui dis-je.

Il me regarde en soupirant.

- Alors n'ose pas mourir. Me dit-il doucement.

Sans plus attendre, je colle mon dos contre le sien et nous tenons nos armes face à nous. Devant chaque personne que nous voyons, on tire. C'est étrange... je ne ressens aucun regret à le faire. Ou peut-être que ma conscience a disparu par instinct de survie.

Pour la première fois de ma vie, je me retrouve en plein milieu d'une fusillade. Je n'ai pas fuis mais je combats. Cette sensation de ne plus être faible me rend fière.

Plusieurs minutes passent, et les hommes commencent à être réduis en nombre. Malgré ça, les tirs ne s'arrêtent pas. Ils ne s'arrêteront pas avant qu'ils ne parviennent à nous tuer ou avant que nous réussissons à survivre.

- Attention ! Crie Rüzgar.

Je me sens poussé vers le côté, et je vois du sang sortir du bras de Rüzgar. Ils lui ont tirés dessus...

- Rüzgar ! Dis-je, inquiète.

- Ne t'inquiète pas, c'est rien. Me dit-il.

On finit les derniers hommes puis je me rue vers la voiture. J'ouvre la portière et le met côté passager. Je prends ses clés et me place pour conduire. Avant de démarrer, je prend ma veste, déchire un bout et attache son bras pour que le sang s'arrête. Ensuite, je démarre.

- Nihan... va chez moi. Me dit-il. Pas à l'hôpital.

J'allais répliquer mais je me retiens. Mes frères venaient à la maison aussi... comment expliqueraient-ils à la police qu'ils se sont fait tirer dessus ? Je conduis le plus rapidement possible jusqu'à chez lui, pendant qu'il appelle Enes pour savoir si Arzu est là-bas.

Une fois arrivé, Enes nous rejoint et m'aide à emmener Rüzgar à l'intérieur.

- Enes, ramène moi tout ce qu'il y a pour le soigner. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis revient quelques minutes avec tout. Je prends le petit couteau, et le met sur la peau de Rüzgar.

- Je n'ai rien pour anesthésier, ça te fera mal un peu... Le prévenais-je.

Il ne dit rien et me laisse faire. Au fur et à mesure où j'essaie de sortir la balle, je le vois souffrir. Je n'aime pas le voir comme ça...

- J'ai bientôt finis... lui dis-je.

Je réussis enfin à retirer la balle. ‏Je nettoie la plaie puis lui coue le bras à l'endroit où j'avais ouvert. Une fois finis, je remarque qu'il s'est endormie, sûrement à cause de la douleur... je me lève et pose une couverture sur lui.

- Nihan, il va bien ? Me demande Enes.

- Il va bien, al hamdulilLah. Le rassurais-je. Ça ne te dérange pas si je reste ici ce soir ? Pour le contrôler, au cas où il a une fièvre ou quoi que ce soit...

- Non, ne t'inquiète pas. Je vais trouver une solution pour qu'Arzu ne rentre pas. Me dit-il.

Je hoche la tête puis je m'assois sur le fauteuil face à Rüzgar. Mon coeur commence à s'attendrir face à lui, et je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose...

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant