Le silence d'une âme

43.

Plusieurs jours sont passés depuis mon retour. Je travaille de nouveau à l'hôpital avec Adil hoca, et bien-sûr Kenan. Je demanderais à mes frères de le faire partir. Je ne peux plus rien faire sans qu'il ne soit derrière moi. Je cache Rüzgar de lui plus qu'avec mes frères !

- Eymen abi, où est Serhat abi ? Lui demandais-je.

- Il doit livrer de la marchandise. Me dit-il. Il va bientôt revenir, normalement.

Je hoche la tête puis monte dans ma chambre. À peine monté que je reçois un appel. C'est un numéro inconnu. Je fronce les sourcils puis réponds.

- Allô ? Dis-je.

- Nihan, c'est Arzu. Me dit-elle.

Après sa phrase, je vois rouge. Elle ose me reparler ?

- On doit parler. C'est à propos de Rüzgar. Dit-elle. Enfin, si tu as le courage de venir.

Je soupire. Puisqu'elle veut parler, on va parler.

- D'accord, je vais venir. Lui dis-je. On se rejoint où ?

Elle me donne alors une adresse. Ce n'est pas un endroit isolé.

- Je serais là dans une demi-heure. L'informais-je.

Puis je raccroche. À vrai dire, je suis curieuse de ce qu'elle veut me dire. Je me prépare puis sors de chez moi. Je prends ma voiture et mon arme. Cette fois, je ne lui laisserais aucune chance.

Une demi-heure plus tard, j'arrive à l'endroit qu'elle m'a donné. Je la vois au loin, alors je la rejoins.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Lui demandais-je.

- Oh là ! Tu commences à te rebeller. Dit-elle en riant. Calme ta colère, on parlera ensuite tu feras ce que tu veux.

- Parle. Lui dis-je.

Elle s'approche de moi.

- Ce que je vais te dire est simple, éloigne toi de Rüzgar. Me dit-elle. Pour ton bien, et pour le mien.

- Et si je ne m'éloigne pas ? Lui demandais-je. Tu vas me tuer ?

- Je vais faire pire que de tuer. Me menace-t-elle. Tu n'as aucun amour propre à ce point ? L'homme t'a utilisé, t'a humilié et tu lui cours toujours après !

Je serre mes poings.

- Premièrement, cette histoire est entre lui et moi. Si je n'ai pas d'amour propre, c'est mon problème, pas le tien. Ensuite, je ne lui cours pas après. C'est lui qu'est venu me chercher à l'aéroport, c'est lui qui venait face à moi à chaque fois. Lui répondis-je.

- ... Il t'a dit qu'on s'est marié pour de faux pour te convaincre, pas vrai ? Qu'il regrette et qu'il veut que tu lui laisses une chance ? Me dit-elle. Ma pauvre... tu es tombé dans son piège une seconde fois. Tu ne vas jamais devenir intelligente ?

Je sors mon arme et la pointe sur son ventre, en cachant avec ma veste pour que les gens autour ne voient rien.

- Tu penses sérieusement que je vais te croire ? Dis-je froidement. Par contre, t'en n'a pas marre de courir derrière un homme qui en aime une autre ? 

Elle me lance un mauvais regard.

- Cette histoire de faux mariage aurait dû te faire partir mais puisque tu ne comprends pas, je dois te le dire : éloigne toi de Rüzgar. Ne t'approche plus de lui, d'accord ? Ne pense même pas à lui, ne rêve même pas de lui ! La prévenais-je. J'ai pardonnée à Rüzgar, maintenant plus personne ne peut nous séparer.

Je range à nouveau mon arme puis m'éloigne d'elle.

- Et sois reconnaissante que je n'ai pas dis à mes frères que c'était toi qui m'avait kidnappé. Lui dis-je. Sinon, tu ne serais même pas en train de me parler.

Puis sans plus attendre, je m'en vais. Je monte dans ma voiture puis prends une grande inspiration. Parler avec elle m'a permise de comprendre que Rüzgar est encore tellement important dans mon coeur.

Je démarre et va alors chez lui, sans réfléchir. Je ne peux plus garder ce que j'ai sur le coeur. Et ce qui doit arriver arrivera. Je veux lui faire confiance, je veux le croire. Une fois arrivé chez lui, je toque et il m'ouvre.

- Nihan ? Dit-il surpris.

Je rentre et ferme la porte puis le prends dans mes bras. Il ne bouge pas pendant quelques secondes mais finis par me serrer dans ses bras. Peu après, je me sépare de lui et mets mes mains sur son visage, et lui sur ma taille.

- Rüzgar... Seni seviyorum (je t'aime). Lui dis-je doucement. Depuis le début, et jusqu'à aujourd'hui. Je ne veux plus me rappeler de tout ce qu'on a vécu avant, je veux qu'on recommence tout à zéro. 

Il se met à sourire, il pose alors son front contre le mien. On se regarde dans les yeux et je me perds dans son regard.

- Bende seni seviyorum, doktor hanim. Me dit-il en souriant. 

Je le regarde avec des étoiles dans les yeux. Il pose ses lèvres sur les miennes mais je le recule doucement.

- Rüzgar... je ne veux pas qu'on ait une relation hors-mariage. Lui dis-je. Tu sais que le mariage est important pour moi...

Il hoche la tête.

- Je le sais mais pour l'instant, on ne peut pas se marier... me dit-il faiblement. Mais Nihan, je te le promets, un jour tu deviendras mon épouse et la mère de mes enfants.

Je lui souris. Je l'espère. J'attends ce jour avec impatience.

- Tu ne sais pas comme je suis heureux, ma Nihan ! Dit-il joyeusement.

Mais peu après, il perd son sourire.

- Puisqu'on recommence tout, tu dois savoir toute la vérité sur moi. Me dit-il. Mon père... je t'avais dis que j'avais tué mon père mais c'est faux. Il s'est enfui, je ne l'ai plus revu depuis mes six ans. Je ne te faisais pas confiance, c'est pour ça que j'ai mentis.

Je hoche la tête. C'est encore mieux s'il ne l'a pas tué. Mais ça m'importe peu, à vrai dire.

- N'y pense plus maintenant. Lui dis-je. Peu importe ce que tu as fais dans le passé, je suis à tes côtés, désormais, et rien ne pourra le changer.

Mes paroles le font sourire.

- On se battra pour nous. Lui assurais-je. Je sais qu'on rencontrera des difficultés, mais on se battra, tant que tu me tiendras la main. Nihan et Rüzgar se sont retrouvés, et personne ne pourra les séparer.