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Plusieurs jours sont passés, et Kadir est toujours introuvable. Je ne sais pas ce qu'il prépare mais ça n'a pas l'air d'être bon. Tant qu'il ne quittera pas Istanbul, je ne pourrais pas être tranquille. 

- Rüzgar, les camions sont là. Me dit Enes.

J'attends quelques secondes avant de voir deux gros camions rentrer dans l'entrepôt. J'ai négligé mes affaires ces derniers temps, je me devais de retourner au travail, tout en gardant un œil sur Kadir.

- Sortez la marchandise. Dis-je à mes hommes.

Ils hochent la tête puis cours jusqu'au camion. Ils sortent de grosses caisses en bois, une par une. Je m'approche et les ouvre, je vérifie que les armes à l'intérieur sont en bon état.

- Bien. Tout est bon. Dis-je. La livraison se fera ce soir. Soyez prêts.

Je monte dans ma voiture avec Enes puis m'en vais.

- Rüzgar, qu'est-ce qu'on va faire avec Kadir ? Me demande Enes.

- On va le retrouver. Lui assurais-je. Même s'il faut que je remue le ciel pour le retrouver, je le ferais.

Il hoche la tête.

- Le jour où il a osé toucher mon frère et ma Nihan, est le jour où il a signé son arrêt de mort. Lui dis-je. Tant qu'il ne mourra pas sous mes mains, il n'y aura pas de repos pour moi.

Je continue à conduire jusqu'à ce que Kemal m'appelle. Je prends une grande inspiration avant de répondre. Je me demande quelle est la nouvelle qu'il va m'annoncer... je réponds, et me mets à sourire à la suite de cette merveilleuse nouvelle.

NIHAN

Cela fait presqu'un mois que nous sommes coincées à la maison. Je ne m'en plains pas, bien-sûr. Mais à vrai dire, il n'y a qu'une seule chose qui me manque de l'extérieur... Rüzgar. S'il était là, je serais comblée.

- Nihan, tu t'es encore perdue dans tes pensées. Me dit Eylem.

Je lève mon regard vers Eylem et Inaya.

- Laisse la, elle pense à ses retrouvailles avec son chéri. Dit Inaya en riant.

Je ris légèrement. Mais une chose me vient en tête.

- Les filles... si j'annonce à mes frères pour Rüzgar, vous pensez qu'ils réagiront comment ? Leur demandais-je.

- Je ne connais pas tellement tes frères, donc je ne sais pas... dit Inaya.

- Je pense qu'ils seront en colère au début, mais si t'arrives à leur montrer que tu tiens à lui et qu'il tient à toi, je suis quasiment sûr que Serhat va l'accepter pour ton bonheur. Me dit Eylem.

C'est une possibilité mais ça m'effraie.

- Par contre, Eymen... rien n'est prévisible avec lui. Dit-elle en grimaçant. Mais si Serhat l'accepte, il pourra convaincre Eymen.

Je soupire. Chaque jour, je me pose cette question. Je vais y passer un jour, c'est sûr. Malgré ce qu'elles disent sur Serhat, à cause de son passé, je doute qu'il accepte. Ce qu'il a vécu avec Meryem, il ne voudra pas que je le vive avec Rüzgar.

D'ailleurs, par rapport à cette histoire, je ne lui ai encore rien dis. Avant de penser quoi que ce soit, je veux entendre sa version des faits... parce que je connais mon frère, il ne jouerait jamais avec le coeur d'une femme. Mais si tout s'avère être tel que Rüzgar m'a raconté, je ne saurais comment réagir...

- Quand ce jour arrivera, on sera à tes côtés, de toute façon. Me disent les filles.

Je leur souris. Encore une fois, je suis partis loin dans mes pensées en oubliant que je discutais avec elles.

- Moi, quand mon frère a su que j'aimais Erkan, il m'a donné deux grosses gifles mais il a fini par accepter, et là, tu les vois comme deux frères. Nous dit Inaya en riant légèrement. Perds jamais espoir, Nihan.

Je hoche la tête. J'allais parler mais la porte s'ouvre d'un coup. Ce sont mes frères.

- Abiler, qu'est-ce qu'il y a ? Leur demandais-je.

- Kemal vient d'appeler. Kadir a quitté Istanbul. Il est retourné en Sicile. Nous annonce-t-il.

Je soupire de soulagement. Ce danger nous a quitté. J'ai cru que j'allais mourir à force d'avoir peur de le revoir. Donc tout s'est terminé ? Aussi vite ? Aussi facilement ?

- Donc on peut sortir ? Leur demandais-je.

- Oui, mais nos gardes resteront toujours avec vous. Nous disent-ils.

Je hoche la tête. C'est mieux que rien. Une fois que mes frères sortent, je me tourne vers les filles.

- Ça ne vous dérange pas si je sors ? Leur demandais-je. Je dois voir Rüzgar...

- Non, vas-y ! Me dit Eylem. Mais fais attention à toi.

Je souris puis prends une veste avec mon sac et je descends. Je préviens tout de même mes frères.

- Ömer, Mehmet et Salim, accompagnez ma soeur. Leur dit Serhat.

Ils hochent la tête puis je les suis jusqu'à la voiture. Je cherche un plan pour les semer, et qu'ils ne me voient pas en train de rentrer chez Rüzgar.

Je leur dis où me déposer, puis ils conduisent. Je regarde par la fenêtre tout le temps du trajet jusqu'à ce que la voiture s'arrête subitement. Je lève ma tête et vois deux vans noirs bloquer la route. Je n'ai pas eu le temps de bouger qu'ils tirent sur la voiture.

- Nihan abla, baisse toi ! Crient-ils. Ömer, appelle Serhat et Eymen abi, vite !

Ömer sort son téléphone et essaie d'appeler, mais en vain.

- Il n'y a pas de réseaux ici. Dit-il désespéré.

Les hommes de mes frères tirent du mieux qu'ils peuvent mais au bout d'un moment, les hommes inconnus prennent le dessus et leurs tirent dessus. Je me retrouve seule dans la voiture.

La portière se fait ouvrir par un homme. Je le regarde effrayée et tremblante. Il me prend par le bras et m'emmène jusqu'à un des vans.

- Lâchez moi ! Criais-je. Qui êtes-vous ? Lâchez moi !

Ils ne répondent pas et me tiennent par le bras pour que je ne m'enfuie pas. La vitre du van est teintée, je ne vois rien depuis l'extérieur. La portière s'ouvre lentement et quand elle s'ouvre complètement, je vois enfin l'auteur de ces tirs...

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant