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Voilà qu'une semaine est déjà passée. En une semaine, Meryem a fait d'énormes progrès. Elle commence à former des phrases, et à vrai dire, c'est un miracle... je suis sûr que c'est grâce à mon frère. Je savais qu'il serait la solution pour sa guérison.

- Abla (grande soeur), je suis tellement heureux de pouvoir te présenter Nihan. Dit Rüzgar en souriant.

Je le regarde en souriant. Je ne l'ai jamais vu aussi heureux...

- Mon frère... Dit-elle en mettant sa main sur la joue de Rüzgar. Tu es devenu un homme... je suis fière de toi.

Je vois les yeux de mon fiancé se remplirent de larmes.

- J'ai eu tellement peur de te perdre, abla. Si tu n'avais pas survécu... Commence-t-il avant de s'interrompre. Si tu n'avais pas survécu, je n'aurais jamais pu me relever.

Elle baisse alors la tête.

- Je suis désolé... murmure-t-elle.

- ... C'est moi qui suis désolé. Entendis-je. Tout est de ma faute.

Je tourne ma tête et vois Serhat. Il la regarde tristement.

- Je dois te demander pardon à toi, et à ton frère. Dit-il faiblement. Si tu es là, c'est à cause de moi.

Meryem secoue sa tête. Je comprends qu'elle ne lui en veut pas. Je pense que moi aussi, si Rüzgar m'aurait abandonné pour la survie de sa sœur, je lui aurais pardonné. Je ne pourrais pas lui dire de me choisir, et laisser sa soeur mourir.

- Non... Nihan... Nihan allait mourir ! Dit-elle difficilement. Je t'aime, Serhat !

Serhat fait les gros yeux, en même temps que moi. Il ne s'attendait sûrement pas à cette déclaration. Je me mets à sourire, mon frère doit être tellement heureux en ce moment.

- Rüzgar... et si nous les laissions seul ? Lui chuchotais-je.

Il hoche la tête puis nous sortons discrètement de la chambre. Je sens qu'un énorme poids s'est enlevé des épaules de mon homme et de mon frère. Je suis tellement heureuse que la solitude de mon frère ait pris fin... et dire qu'avant, je pensais qu'il n'était pas intéressé par les relations. Je viens de comprendre qu'il n'a simplement jamais effacé son amour pour Meryem.

- Nihan. Entendis-je.

Je tourne ma tête et vois mon professeur.

- Tu sais où est Aylin ? Me demande-t-il. Elle ne répond plus depuis plusieurs jours.

Je tourne ma tête vers Rüzgar. La dernière fois que je l'ai vu était dans la salle de réunion, le jour de la mort de Kemal...

- Non, je n'ai aucune nouvelle. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis s'en va. Il m'a rappelé que j'avais des comptes à régler avec elle. Mais finalement, je pense qu'elle n'en vaut pas la peine... elle m'a trahis et je n'ai plus rien à voir avec elle.

- Tu n'as rien mangé depuis ce matin. Me dit Rüzgar. Viens on va se prendre quelque chose.

Je hoche la tête puis le suis.

RÜZGAR

Je la regarde en train de siroter son jus. Chaque jour, je me dis à quel point je suis chanceux de l'avoir. Je fais un petit sourire en coin en me rappelant qu'il ne nous reste plus que trois semaines.

- À quoi tu penses ? Me demande-t-elle.

- À toi. À nous. Lui dis-je en souriant. Je me dis à quel point j'ai de la chance que tu sois mienne.

Elle me sourit en posant sa main sur la mienne.

- T'y crois, toi ? Me demande-t-elle, rêveuse. Toi, moi, nous allons nous marier. Mon frère et Meryem se sont retrouvés. Tout me semble comme un rêve. Tout est tellement incroyable !

- Après toutes les épreuves que nous avons vécus, nous avons enfin trouvés la paix. Lui dis-je. Comme quoi, la patience est la clé du bonheur.

Elle hoche la tête. Je ne lui dis pas, mais mon réel bonheur commencera lorsque j'en aurais finis avec mon géniteur. Lorsqu'il agonisera face à mes yeux. Je ne peux pas être complètement heureux avant que le sang de ma chère maman soit vengé.

Si je le revois... j'ai peur de ce que je peux faire. Ma haine atteindra un niveau extrême, et je ne sais pas ce dont je serais capable. La seule chose que je sais est que je ne veux pas que Nihan me voit dans cet état.

Nihan continue à parler et je la suis dans sa conversation. Mais mes pensées se sont encore tournés vers cet... "homme". Malgré mes nombreuses recherches, je n'arrive pas à le trouver et ça me frustre ! Et maintenant que tout le monde sait que ma soeur est en vie, j'ai peur qu'il s'en prenne à elle. À elle ou à Nihan.

- Nihan, je viens de me rappeler que j'ai une affaire importante. La prévenais-je. Ça ne te dérange pas si je m'en vais ?

- Non, vas-y. M'assure-t-elle. J'ai beaucoup de travail, de toute façon.

Je lui embrasse alors le front avant de m'en aller. Je prends ma voiture en direction de chez moi. Une fois arrivé, je monte dans mon bureau sans attendre.

- Tu as trouvé quelque chose ? Demandais-je à Enes.

- J'ai trouvé son faux-nom. Me dit-il.

Je le regarde en attendant qu'il continue.

- Il s'est appelé Rüzgar... Dit-il en soupirant. Rüzgar Öztürk.

Mes mains se mettent à trembler, et je les referme en poing. C'est une blague, n'est-ce pas ? Quel culot ! Mon envie de le tuer grandit soudainement.

- Enes, trouve moi cet homme rapidement. Dis-je avec colère. Je te jure qu'il va regretter d'être né.

- Il est en Turquie. Un de nos hommes va bientôt le localiser. Me prévient-il. Viens, repose toi, le temps qu'il m'appelle.

Je secoue ma tête puis fais les cents pas. Il est beaucoup facile à trouver, maintenant que son plus grand soutien est mort. Kadir. Ses vingt années de fuite vont enfin prendre fin, et ce petit garçon effrayé deviendra son cauchemar le plus terrible. J'imagine des tas de scénarios dans ma tête, et dans chacun d'eux, la fin est la même... sa mort.

- Soyons prêts. Dis-je à Enes. Lorsque l'on saura où il est, ‏je n'attendrai pas une seconde de plus.

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant