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Plusieurs jours sont passés depuis la sortie de ma soeur de l'hôpital. J'essaie de partir la voir le plus souvent possible, même si son mari prend plus que soin d'elle.

- Serhat, il y a une urgence. Me dit un de mes hommes.

Je m'excuse devant les hommes face à moi avant de terminer la réunion. Ils sortent tous puis je me tourne vers mon homme.

- Tu m'avais demandé de surveiller tes parents et ils ont été attaqués la nuit dernière. Me dit-il.

- Et qu'est-ce que ça peut me faire ? Lui dis-je. Je ne suis pas responsable de leur protection.

- Mais après l'attaque, ils sont revenus à Istanbul... M'informe-t-il. Je pensais que tu voudrais le savoir.

Je serre mon poing. Je leur avais dis de ne plus jamais revenir ici, non ?

- Bien. Continue de les surveiller, tu continueras à me tenir au courant. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis s'en va. Je préfère ne pas le dire à Nihan, elle a déjà assez de problèmes comme ça, je ne vais pas lui en rajouter. Mais je vais tout faire pour qu'elle ne les recroise plus jamais. Je ne veux pas qu'elle revive ce qu'ils lui ont fait vivre avant.

D'abord, je dois enquêter sur cette attaque. Et s'ils l'ont orchestrés pour qu'ils puissent revenir ? Non... je ne veux pas prendre de risque. Je prends ma veste et sors de la salle de réunion. Je demande à mon homme où se trouve mes parents et ils m'envoient rapidement l'adresse.

Je prends ma voiture et la démarre en direction de l'adresse donnée. Je tente de me calmer pour que je n'agis pas sous la colère. Je me gare une fois arrivé devant le bâtiment. Je rentre, puis monte à leur étage. Je toque à la porte et attend patiemment.

- Oğlum (mon fils) ! Tu es revenu ! Dit la femme en ouvrant la porte.

Je garde mon expression neutre. Voyant que je ne réagis pas, elle se décale pour me laisser entrer. Mon géniteur est ici, aussi.

- Je vais vous le demander une fois, pas deux. Leur dis-je. Pourquoi êtes-vous revenu ?

- Mon fils... nous avons été attaqués, et nous savons qu'Istanbul t'appartient. Personne n'oserait faire quoi que ce soit aux parents de Serhat Kaya, ici. Me dit l'homme.

Je serre mes poings.

- Vous n'êtes pas mes parents, vous n'êtes pas sous ma protection. Dis-je froidement. Vous allez partir d'ici et vous vous débrouillerez comme vous l'avez fais durant toutes ces années, sans moi.

- Oğlum... ils vont nous tuer. Me dit-il.

Je roule des yeux.

- Bien. Lui dis-je. Maintenant, vous allez reprendre vos valises, et vous allez repartir. Je ne vous veux pas ici. Je ne vous veux pas dans la même ville que Nihan.

- Tu vas laisser tes parents mourir à cause de cette... Commence-t-il.

- Prononce un mot de plus, et je te promets que je t'enverrais sous terre. Le menaçais-je. Nihan est ma sœur, que ça vous plaise ou non. Et je protégerais ma soeur, et s'il le faut, je la protégerait de moi-même aussi.

Encore, il me regarde avec déception. J'étais censé être le fils modèle, pour eux. J'étais censé aimer ceux qu'ils aiment et détester ceux qu'ils détestent. Y compris ma petite sœur. Mon sang. Mon cœur.

- Nihan ne saura pas que vous êtes revenus. Elle est heureuse avec son mari, maintenant. Dis-je sèchement. Et je ne permettrais à plus personne de briser son bonheur. C'est mon dernier avertissement. La prochaine fois, j'agirai.

Puis je sors de chez eux sans un mot. Ce schéma ne va cesser de se répéter, j'ai l'impression. Ils nous laissent un peu de repos, avant de revenir tout briser. Mon Seigneur, qu'est-ce que je les déteste !

NIHAN

Allongé près de Rüzgar, avec ma tête posée sur son torse, il me caresse les cheveux comme le faisait mon frère. Je ferme les yeux, profitant du moment. Depuis que je suis sortis de l'hôpital, Rüzgar ne m'a pas lâché ne serait-ce qu'une seule seconde.

- Rüzgar, tu voudrais combien d'enfants ? Lui demandais-je.

- Deux garçons et deux filles. Me dit-il.

Je souris en l'imaginant avec nos enfants dans nos bras.

- Je traiterais mes filles comme des princesses. Dit-il en souriant. Et nos garçons, je les éleverais à ce qu'ils soient toujours là pour leur sœurs.

- Tu seras un excellent père, aşkım. Chuchotais-je. Nos enfants seront fiers de t'avoir comme père.

- Et de t'avoir comme mère. Dit-il en m'embrassant sur le front.

Plusieurs mois sont passés depuis notre mariage, et je n'arrive toujours pas à réaliser. J'ai épousée le meilleur homme qui soit. J'ai épousée mon Rüzgar.

- Tu devrais partir au travail. Lui dis-je. Tu n'es pas partis là-bas depuis des jours, à cause de moi.

- Le travail peut attendre, hayatim. Dit-il. C'est moi le patron, ils ne peuvent rien me dire.

Je hoche la tête. Je ne voulais pas qu'il parte, de toute façon. Je me sens en sécurité que quand il est là.

- Attends moi ici, je vais aller te ramener à manger. D'accord ? Me dit-il doucement.

- Non, je peux descendre manger en bas. Lui dis-je en me levant. Je suis au lit depuis des jours et...

Mais avant que je ne puisse continuer ma phrase, je commence à ressentir des douleurs aux ventres. Je m'appuie contre le mur et vois Rüzgar s'approcher de moi avec inquiétude.

- Nihan, tu vas bien ? Me demande-t-il, inquiet. Assis toi, ne reste pas debout...

Je secoue ma tête. Cette douleur est différente. Ma tête se met à tourner et je commence à avoir des nausées. Alors sans plus attendre, je cours aux toilettes, puis je me mets à vomir. Rüzgar me tenait les cheveux pendant ce temps là.

Peu après, je me lève puis me rince la bouche et le visage. Je me regarde dans le miroir... qu'est-ce qui m'arrive ? Ce n'est pas la première fois.

- Tu vas mieux, Nihan ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête.

- J'ai parfois des nausées. Ce n'est rien de grave. Lui assurais-je.

Il lève alors la tête après ma phrase, quelque chose a changé dans son regard. Lorsque mes yeux rencontrent les siens, j'ai compris. Il doit penser à la même chose. Serais-je... serais-je enceinte ?

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant