Le silence d'une âme

21.

Elle a tirée et au même moment, j'ai levé son arme vers le haut. Je lui arrache l'arme des mains et l'éloigne d'elle. Enes arrive en courant.

- Enes, prend Arzu et emmène la chez elle. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis tiens Arzu.

- Enes ! Ne le laisse pas seul avec elle ! Crie-t-elle en se débattant.

Une fois qu'ils soient partis, je soupire de soulagement. Si j'étais venue quelques minutes plus tard...

- Nihan... Dis-je doucement.

Je vérifie son pouls et sa respiration. Elle est encore en vie. Je le regarde longuement, je ne peux pas l'emmener chez ses frères comme ça... Ils penseront que c'est moi qui l'ai enlevé soit ils feront du mal à Arzu.

Je soupire, puis la porte dans mes bras. Je vais l'emmener chez moi, jusqu'à ce qu'elle se réveille. Je la pose à l'arrière de ma voiture, et conduis jusqu'à chez moi. Une fois arrivé, je la porte et l'emmène à l'intérieur. Je la monte dans ma chambre, et la pose sur mon lit.

Je vais chercher une trousse de soin pour nettoyer son visage et désinfecter ses blessures. Je vais à ses côtés et commence par lui désinfecter les lèvres. Arzu l'a battu fort...

- Nihan... Dis-je doucement.

Voyant qu'elle ne réagit toujours pas, je m'assois à côté d'elle.

- Dans cette vie, je ne vis que pour une chose. Dis-je faiblement. Et grâce à toi, je l'aurais. Sans ça, je ne peux pas vivre. Je sais que je te ferais du mal, mais je te demanderais pardon devant Allah.

Je soupire puis me lève et va dans le balcon. Il faut que j'accélère le plan... Le mariage approche, et je n'ai plus de patience. Mais j'ai peur que ma conscience prenne le dessus, et m'empêche de continuer. C'est pour ça que tout doit se faire vite, très vite.

SERHAT

Ma soeur ne s'est toujours pas réveillé. C'est étrange. Je monte et toque à sa porte, voyant qu'elle ne répond pas j'ouvre et ne la vois pas. Elle n'est pas là.

- Serhat, viens ! Me crie Eymen.

Je descends rapidement.

- Eymen, Nihan n'est pas... Commençais-je.

Je m'arrête en voyant Kemal amca.

- Nihan a été kidnappée, Serhat. Me dit-il.

Je fronce les sourcils. Mon cerveau commence à bouillir.

- Qui... ? Demandais-je. Qui a osé toucher ma petite soeur ?

Il secoue sa tête pour me dire qu'il ne sait pas. Moi, je le sais. Rüzgar. Qui d'autre ça peut être ? Je me mets à serrer mes poings.

- Il a dépassé la limite. Dis-je, énervé.

Je prends mon arme, la charge puis m'avance vers l'extérieur de la maison.

- Serhat ! Crie Kemal amca. Arrête toi.

Je me tourne vers lui.

- De quoi "arrête" ? Dis-je d'un ton sec. Hein ?

Puis je m'approche de lui.

- Ce chien tourne autour de ma soeur depuis qu'il l'a vu ! Criais-je. Mais PERSONNE n'a le droit de la toucher ! Personne n'a le droit de la regarder !

- Serhat... Je sais que tu as peur, mais il ne le fera pas. Me dit-il. Et puis, on ne sait même pas si Nihan est avec lui.

- C'est pour ça que je vais chez lui. Lui dis-je. Et si je la trouve avec lui, cette fois, je lui tirerais une balle dans la tête.

Il se met à soupirer. J'allais partir mais il m'arrête une seconde fois.

- Si tu fais un pas de plus, j'appellerais le grand patron. M'avertie-t-il. Cette fois, tu perdras Nihan pour toujours. Si elle se fait priver de sa vie, ce sera de ta faute.

Je fronce les sourcils.

- Tu me menaces avec la vie de celle que tu considères comme ta fille ? Dis-je, n'y croyant pas. Avec la vie de ma soeur ?

- ... Retourne auprès d'Eymen et attend de mes nouvelles. Me dit-il.

Je hoche la tête.

- J'attendrais, mais je n'oublierais pas tes paroles, Kemal bey. (Monsieur Kemal). Lui dis-je.

Puis je retourne à l'intérieur, avec dégoût. Ils paieront tous, pour ceux qu'ils font subir à ma soeur. Ils paieront pour l'avoir fais rentrer dans notre monde, malgré elle. Ils paieront.

NIHAN

Je me réveille en sentant quelqu'un jouer avec mes cheveux. Alors que je pensais être dans les bras de mon frère, j'ouvre les yeux sur Rüzgar. Je me relève rapidement.

- Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Dis-je doucement.

- Tu ne t'en rappelles pas ? Me demande-t-il.

- Qui es-tu ? Lui demandais-je.

- Ton cauchemar. Dit-elle en souriant.

Je la regarde droit dans les yeux, pour lui montrer que je n'ai pas peur.

- Tu sais ce que je vais te faire ? Me dit-elle.

Je ne réponds rien.

- Je vais te battre jusqu'à que tu me supplies de te tuer. Me dit-elle. Et une fois morte, je jetterais ton corps n'importe où. Tu n'auras même pas de tombe où tes frères pourront pleurer.

Elle fait alors un signe à son homme, qui se déchaîne sur moi, avec ses coups.

Je hoche la tête.

- C'est toi qui m'a sauvé ? Lui demandais-je.

Il hoche la tête.

- J'avais peur qu'elle te tue. M'avoue-t-il.

Je baisse la tête.

- Pourquoi tu avais peur ? Demandais-je. Je pensais que s'il m'arrivait quelque chose, tu allais t'en réjouir.

Il approche sa tête de la mienne.

- Parce que tu es mon docteur. Me dit-il en souriant légèrement. Je ne laisserais rien ni personne te faire du mal.

Je me racle la gorge et m'éloigne de lui.

- Donc tu dis que tu me protèges, c'est ça ? Lui dis-je.

Il hoche la tête.

- Et qui me protégera de toi ? Lui dis-je doucement.

Il me regarde dans les yeux, sans rien dire. Je le fixe longuement, en essayant de cerner s'il est sincère ou s'il se moque de moi.

- ... Je vais rentrer chez moi. Dis-je.

J'allais me lever mais il me retient.

- Repose toi un peu, ensuite je t'emmènerais. Me dit-il.

En le voyant insister, je hoche la tête.

- Rüzgar, pourquoi vous vous détestez, avec mes frères ? Lui demandais-je.

- C'est une longue histoire. Me dit-il. Je te raconterais, un jour... Si tes frères ne le font pas avant.

- Mon frère m'a dit que tu voulais qu'ils fassent faillite, avec leur entreprise. Lui dis-je. Mais je sais que c'est bien plus que ça... Quand tu te sentiras prêt, je serais là pour t'écouter.

Il hoche la tête en souriant. Chaque jour, je me dis que Rüzgar n'est pas si mauvais que ça, finalement... Mais j'ai tout de même un mauvais présentiment, c'est pour ça que je resterais toujours méfiante.