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Elle regarda par la fenêtre lorsqu'elle entendit le bruit d'un coup de feu. En voyant son corps s'effondrer au sol, elle fit tomber l'assiette qu'elle tenait entre ses mains, puis cours à l'extérieur, en criant.

- Non ! Non ! Crie-t-elle en pleurant.

...

Quatre mois sont passés. Aujourd'hui, le patron est mort. Il y a donc une réunion d'urgence. Étant le parrain d'Istanbul, je dois la tenir. Je réajuste mon costume et ma cravate avant de pénétrer dans la sombre salle, qui se trouve dans le sous-sol d'un restaurant luxueux.

- Bonjour à tous. Dis-je à tous les hommes.

Eymen se positionne à mes côtés, et nous nous mettons face aux hommes.

- Comme vous devez le savoir, le patron a rendu l'âme. Leur dis-je. Étant le parrain le plus important, je le succéderais.

Des chuchotements se font entendre de toute part.

- Silence ! Crie Eymen. Mon frère, Serhat Kaya, deviendra le nouveau patron. Il n'est plus le Parrain d'Istanbul mais le Parrain de la Turquie. Tous nos hommes dans le pays ont été mis au courant.

- Ce qui veut dire, vous me devez du respect, mais aussi à mon frère Eymen, ma sœur Nihan, mon beau-frère Rüzgar, ma femme Meryem, ma belle-sœur Eylem et mes neveux. Leur dis-je. Vous êtes responsable de notre protection, et nous sommes responsable de votre protection.

Ils me répondent tous en hochant la tête, ils se lèvent un par un pour embrasser le dos de ma main, en signe de respect et d'allégeance. Maintenant que ce business m'est tombé entre les mains, je vais le réformer. Il n'existera plus de crime d'honneur, ni de crime de sang, les femmes, les enfants et les innocents seront définitivement intouchable. La drogue sera aussi définitivement interdite. Plus personne ne pourra en vendre ni en consommer. De même pour l'alcool.

Après plusieurs minutes, la réunion se termine alors je m'en vais avec Eymen.

- Tu comptes rester dans ce business longtemps, Serhat ? Me demande Eymen.

- Non. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais tout quitté tout de suite mais ce sera le chaos. Lui expliquais-je. Il faut que je fasse passer mes réformes, puis je vais me retirer petit à petit. Enfin, si je ne meurs pas avant...

- Dis pas ça, mon frère. Qu'Allah te préserve encore longtemps. Me dit-il.

Je passe mes bras autour de ses épaules fraternellement jusqu'à ce que je reçoive un message de Nihan. Je l'appelle comme elle me l'a demandé.

- Allô, mon coeur ? Lui dis-je.

- Abi, tu peux passer à la maison ce soir ? Me demande-t-elle. Rüzgar et moi vous invitons pour le dîner. Et puisque qu'Eymen abi est avec toi, préviens le.

- Bien-sûr que je peux. Lui affirmais-je. ‏On sera là.

- Super ! J'ai prévenu Eylem et Meryem. Me dit-elle joyeusement. À ce soir, abi !

Je la salue avant de raccrocher. Je me tourne vers Eymen puis lui explique ce qu'elle m'a dit. Je sens qu'il y a quelque chose qu'elle va nous annoncer...

NIHAN

Je m'allonge puis ma gynécologue pose de la crème sur mon ventre. Elle l'étale pour me faire passer une échographie. Aujourd'hui je pourrais connaître le sexe de mon bébé. Rüzgar me tient par la main, aussi impatient de savoir que moi.

- Ce n'est pas normal... dit la gynécologue en fronçant les sourcils.

Je commence à paniquer. Que se passe-t-il ?

- Vous n'êtes pas enceinte que d'un, mais deux bébés. M'annonce-t-elle.

Je fais les gros yeux. Quoi ? Je... je n'arrive pas à y croire ! Je tourne la tête vers Rüzgar, il me regarde et ses yeux brillent.

- Vous êtes enceinte d'une petite fille et d'un garçon. Dit-elle en souriant.

Mon coeur explose de joie. Une fille et un garçon. Dès jumeaux. J'aurais deux bébés ! Al hamdulilLah !

- Aşkım... Chuchotais-je les larmes aux yeux.

La gynécologue m'essuie la crème puis je me relève, encore sous le choc. On sort de son cabinet puis sans que je m'y attende, Rüzgar me porte dans ses bras et m'emmène jusqu'à la voiture. Nos rires se mettent à résonner.

- Je veux faire un dîner ce soir, avec notre famille ! Lui dis-je. Ça ne te dérange pas ?

- Non, du tout. Me dit-il en souriant. Invite les, je veux que tout le monde sache que je suis père d'une fille et d'une garçon.

Je me mets à rire puis prends mon téléphone en appelant tout le monde. Une fois fait, je descends dans la voiture et on rentre tous les deux dans la maison.

- Je vais leur préparer un festin. Dis-je joyeusement. À l'honneur de nos enfants.

Rüzgar se baisse puis embrasse mon ventre, ensuite il se relève et m'embrasse sur le front. Ses yeux brillent de joie, je ne l'ai jamais vu autant heureux. Moi aussi. Le bonheur a rempli tout mon être.

- Si on arrive à s'aimer, cette guerre se terminera. Me dit-il.

Je secoue ma tête. Je sais qu'il n'est pas sincère, je ne le sens pas.

- La haine t'a tant consumé que l'amour ne trouvera aucune place dans ton coeur. Lui dis-je doucement. Tu ne m'aimeras jamais, et je ne t'aimerais jamais. Et ça, que l'on se marie ou non.

...

- Rüzgar, tant que tu es l'ennemi de mes frères, tu ne seras rien d'autre qu'un ennemi pour moi. Lui dis-je. Je ne me mettrais pas devant une balle pour toi mais pour mes frères, je ne te protégerais pas contre mes frères mais je les protégerais de toi, je ne serais jamais rien pour toi mais je serais toujours la petite soeur, la prunelle des yeux de mes frères.

La vérité est que, j'ai trouvé un chemin vers son cœur. Et il a trouvé un chemin vers le mien. Je me mettrais devant une balle pour lui, je l'ai protégée quand il était face à mes frères, et je suis devenue sa femme. Nos vies ont pris un  tournant que je n'aurais jamais pensée impossible et pourtant...

Bref, plusieurs heures sont passés. Ma famille est là et le repas est prêt. Alors que le soleil se couchait, j'entends un bruit de tir. L'assiette que je tenais tombe et se brise en mille morceaux, et je regarde tout le monde dans la maison. Mon cœur rate un battement... non...

- Non, non, non ! Dis-je en panique. Non !

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant