117 - FIN.

580 27 3
                                    

Voilà que les années sont passés. Les meilleures et les pires années de ma vie. Au fil des années, nous avons perdu et nous avons gagnés. Si l'on me demandait de revivre tout cela, je ne sais pas si j'accepterais parce la douleur a souvent dépassé mon bonheur.

Mes enfants, Serhat, Meryem et Leyla, ont aujourd'hui une trentaine d'années, ils sont tous mariés et ont eu leurs propres enfants. Les voir grandir me procure une telle joie... une telle fierté. Et malgré leur vie familiale, ils ne nous négligent pas. Ni moi, ni Rüzgar. Ils nous rendent visite chaque jour.

Cette promesse que je m'étais donné, je l'ai tenu. Mes enfants n'ont jamais souffert, ils n'ont jamais manqués de rien, et je suis devenue une mère sur qui ils pouvaient se confier. Rüzgar est devenu leur héros. Même s'ils ont atteints l'âge adulte, ils l'admirent toujours autant. Ils restent nos petits enfants, malgré tout.

Et comme je l'avais dis, je leur ai parlé de leur grand-mère, la mère de Rüzgar. Je leur ai dis que mes parents sont morts, que le père de Rüzgar est mort, et que nous ne les avons jamais rencontrés. Bien-sûr, c'était lorsqu'ils étaient enfants. Quand ils ont grandis, je leur ai fais connaître la véritable histoire.

Leur réactions ? Ils étaient contents de ne les avoir jamais connus. Ils ont compris ce que leur père et moi avons vécus, et ça les a rapprochés de nous plus qu'autre chose. Ils ont compris que leur arrivé nous a guéris, et ils ont continués à être notre source de joie.

Quant à Serhat et Meryem, je leur en parle absolument tous les jours. Je ne leur ai jamais raconté la fin de cette histoire avant qu'ils ne grandissent. Cela a été un véritable choc pour eux, bien-sûr. Qui ne serait pas choqué de savoir que leur oncle a été tué, qu'il est mort dans les bras de sa sœur ?

Eymen et Eylem, ainsi que leurs enfants sont devenus les meilleurs amis de mes enfants. Ils sont inséparables. Eymen est devenu le "meilleur oncle" qu'il rêvait tant d'être. Je le remercierais jamais pour tout ce qu'il m'a fait...

Malheureusement, Eymen est décédé il y a dix ans. Il est mort de causes naturelles, cela a été un choc pour moi et une tristesse infinie. Peu après, sa femme, Eylem l'a rejoint. Ils avaient tous les deux cinquante ans. Je ne m'en suis toujours pas remise, comme je ne m'en suis pas remise de la mort de Serhat. Je suis donc la dernière Kaya qui reste.

Quant à ma relation avec Rüzgar ? Tout était si parfait. Il a été le meilleur mari que je pouvais avoir. Il réussissait toujours à me redonner le sourire, et notre amour n'a jamais changé. On s'aimait toujours autant... ou je peux même dire que notre amour a augmenté au fil des années. Il m'a toujours fait sentir spécial, belle, auprès de lui.

D'ailleurs, il avait raconté à tout le monde les débuts de notre histoire. Son "plan" pour se venger de mes frères. Eymen était en colère, au début, mais a fini par lui pardonner quand il a compris que je lui ai pardonné depuis bien longtemps.

Avez-vous remarqué que je parlais au passé ? Malheureusement, Rüzgar est aussi partit... il y a seulement quelques jours. Mon désespoir est si grand. J'en ai tellement pleuré. Le médecin m'a dit que mon coeur est devenu faible, à cause de mon âge. La tristesse détruisait mon coeur jour après jour, et mes jours sont comptés.

Après l'enterrement, je n'ai pas pu me relever de mon lit. Mes forces se sont affaiblies. Mes enfants et petits-enfants m'entourent, s'apprêtant à ce que je m'en aille n'importe quand.

- Maman, tu as faim ? Tu veux que je te prépare quelque chose ? Me demande Leyla.

- Je n'ai pas faim, ma fille... Dis-je faiblement.

- Elle n'a rien mangée. Va lui préparer quelque chose s'il te plaît, Leyla. Lui dit Serhat.

Leyla hoche la tête, puis sors de la chambre.

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant