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Deux semaines de recherches intensives. Deux semaines. Nihan est toujours introuvable. Zéro nouvelles. Comme si la terre s'est fendue et l'a avalé.

Mes forces s'épuisent. Ma bien-aimée est quelque part dans ce monde mais je ne suis pas assez puissant pour la retrouver. Il n'y a aucune trace, rien. Elle vient dans mes rêves comme pour me prévenir d'un danger imminent, mais rien a changé depuis.

Depuis ces quelques jours, je ne suis qu'un squelette recouvert de chair, je ne suis qu'une âme errante dans ce monde, n'ayant aucun but. Sans ma Nihan, je me sens vide. Je ne sais plus où aller ni quoi faire.

- Rüzgar, mon frère, tu dois manger quelque chose. Me dit Enes. Tu vas finir par mourir.

Je hausse les épaules. Si quelque chose est arrivé à Nihan, je suis déjà mort, de toute façon. Qu'est-ce qui change ? Parce que je respire ? Je ne peux pas respirer, non plus.

Mon âme souffre, et je le sens au plus profond de moi. Elle a perdu sa moitié, elle a perdu l'âme qui la comprenait le mieux, la souffrance de mon âme touche mon cœur, parce que tu n'es pas là, mon amour...

Je vois plusieurs hommes rentrer chez moi. Ils s'approchent de moi. J'attends qu'ils m'annoncent quelque chose qui me donnera espoir.

- Patron... nous la cherchons depuis deux semaines. Me disent-ils. Peut-être devrions-nous abandonner ?

Je me lève d'un bond.

- NON ! Criais-je. On n'abandonnera pas ! Je n'abandonnerais pas tant que je ne la retrouverais pas, morte ou vivante ! La porte est là pour celui qui veut partir. Mais moi, je ne lâcherais rien, même seul.

Ils s'en vont sans dire un mot de plus. Je me dirige à mon tour vers la porte.

- Où est-ce que tu vas ? Me demande Enes.

- Chez Serhat et Eymen. Lui dis-je. On arrêtera cette guerre le temps qu'on retrouve Nihan.

SERHAT

Voilà que je passe mon centième coup de fil de la journée. J'ai envoyé mes hommes dans plusieurs pays, en Italie, en France, aux États-Unis, en Angleterre... partout.

- Toujours rien ? Me dit Eymen.

Je secoue ma tête. Je reprends mon ordinateur, je continue à regarder les caméras de surveillance des hôpitaux, hôtels, aéroports... etc.

- Tiens bon, mon coeur. Chuchotais-je. Tiens bon, on va te retrouver.

Un de nos hommes rentre.

- Abi, Rüzgar est là. Me dit-il.

- Laisse le rentrer. Lui dis-je.

Peu après, il arrive.

- Eymen, Serhat. Nous dit-il. Je sais que nous sommes ennemis, mais laissez moi vous aider pour retrouver Nihan.

Sans hésiter, je hoche la tête. Je suis tellement désespéré que j'accepterais l'aide de n'importe quelle main qui me sera tendu. Je n'ai qu'un seul objectif et c'est de retrouver ma soeur saine et sauve. Je ne fais attention à rien d'autre.

- Abi, un de nos hommes appellent d'Italie. Me dit un de mes hommes.

Je prends le téléphone et le mets en haut-parleur. Plus personne ne parle.

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant