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J'attends dans la salle d'attente le temps d'avoir les résultats de ma prise de sang. Mon test de grossesse est positive, mais pour être sûr j'ai fais une prise de sang.

- Ah ! Ils sont là ! Me dit Rüzgar en se levant.

L'infirmière nous accompagne jusqu'au bureau du médecin. On rentre puis on s'assoit face à lui. Mes mains sont moites. Je stresse tellement. Et même s'il ne le dit pas, je sens que Rüzgar aussi.

- J'ai eu les résultats et félicitations ! Dit-il en souriant. Vous êtes enceinte de quatre semaines.

Rüzgar fait les gros yeux et les larmes me montent.

- Vous devrez faire attention pendant les trois premiers mois. Me dit-il. Éloignez vous du stress, des problèmes et de tout ce qui pourrait être nocif. Vous devrez être également suivis régulièrement par une gynécologue.

Je hoche la tête en l'écoutant attentivement. Peu après, on sort et on se dirige vers la voiture.

- Je n'arrive pas à y croire... chuchote Rüzgar. Je vais être papa...

Je me mets à sourire au milieu de mes larmes. Je pose ma main sur mon ventre, donc un petit être est en train de grandir en moi ? Je me sens tellement étrange, tellement heureuse...

- Je vais être papa, punaise ! Crie-t-il en riant. Al hamdulilLah, mon Seigneur !

Je ris en le regardant. Je porte l'enfant de l'homme que j'aime. Je vais devenir mère. Je... mon Seigneur, quoi demander de plus ?

- Aşkım, merci. Merci pour tout, ma doktor hanim ! Dit-il avec émotion et en m'embrassant les mains. Tu me rends tellement heureux !

Je souris et le prends dans mes bras.

- Rentrons à la maison, maintenant. Lui dis-je.

Il hoche la tête, sans que son sourire ne le quitte. Pendant tout le trajet, il me raconte comment il se projette avec nos enfants dans le futur. Et au fur et à mesure, je me dis que mes enfants auront de la chance de l'avoir comme père. Dans le temps, j'aurais aimé avoir un père aussi merveilleux. Un père qui m'aurait montré son affection, qui aurait tout fait pour me protéger.

Une fois rentré, j'ouvre avec la clé mais me rend compte que la porte est déjà ouverte. Rüzgar me pousse légèrement à l'arrière, et sors son arme. Il la pointe face à lui et rentre. Je le suis silencieusement, en espérant que ce soit mes frères.

Arrivé devant cette personne, Rüzgar ne baisse toujours pas son arme et moi, je reste figée. Cette femme, ma "mère" est là. Dans mon salon. Elle s'approche de moi, voulant me prendre dans ses bras, mais je me recule en mettant mes mains en avant.

- Vous ne voulez vraiment pas que je sois heureuse, hein ? Dis-je faiblement.

Elle me regarde tristement sans rien dire.

- Allah'a aşkına, söyle. Neden hayatıma geri dönmek istiyorsunuz ? (Pour l'amour d'Allah, dis moi. Pourquoi voulez-vous revenir dans ma vie ?) Dis-je les larmes aux yeux.

- Parce que tu es ma fille. Dit-elle doucement.

- JE NE SUIS PAS TA FILLE ! Criais-je en pleurs. Laissez moi tranquille...

Rüzgar me tient contre lui, alors que cette femme se tient sans honte face à moi. Je viens de savoir que je vais devenir mère, pourquoi avait-elle besoin de venir à cet instant ?

- Je sais que tu es enceinte, Nihan. Me dit-elle. Je veux être à tes côtés et voir mes petits-enfants.

- Comment... ? Commençais-je avant de m'arrêter.

Bien-sûr qu'ils vont le savoir ! Ils ont dû me suivre...

- Mes enfants ne vous connaîtront jamais. Lui dis-je froidement. La seule personne qui est digne d'être leur grand mère est la mère de Rüzgar. Pas toi. Pas vous.

- Tu n'as aucun droit ! Me dit-elle. J'irais au tribunal. Je prendrais la garde de ces enfants. Je ne les laisserais pas entre les mains d'un mafieux.

- Oh, je vous en prie, essayez. Lui dit Rüzgar. Aucun juge ne se mettra contre Rüzgar Aksoy. Maintenant, partez. Et si vous ne voulez pas partir de votre plein gré, mes hommes attendent à l'extérieur de la maison.

Elle nous regarde furieusement avant de s'en aller. Je sèche rapidement mes larmes. Elle est venue pour détruire notre bonheur, mais je ne la laisserais pas faire. Je ne les laisserais pas détruire mon foyer.

- J'ai aimé comment tu lui as parlé de ma mère. Me dit Rüzgar en souriant.

- Et ce n'est que la strict vérité. Lui dis-je. Je ferais toujours vivre la mémoire de ta mère. Nos enfants l'aimeront sans l'avoir vu, je te le promets.

Il me regarde tendrement. Son regard m'a littéralement fait oublier la venue de cette femme, et je sais que c'était son but.

- Chaque jour, je suis de plus en plus amoureux de toi. Dit-il doucement.

Je souris. Il met sa main sur ma taille et me rapproche de lui, puis je pose mes mains autour de sa nuque. Il finit par poser ses lèvres sur les miennes. Je profite de l'instant en oubliant tout ce qui nous entoure. Comme s'il n'y avait plus rien d'autre que nous deux.

- Je ne veux plus te voir pleurer, Nihan. Me dit-il faiblement. Ni pour elle, ni pour personne d'autre... ils n'ont pas le droit de briser ton bonheur.

- Tant que tu es là, ils ne pourront pas le briser. Lui dis-je doucement. Regarde, tu me l'as fais oublier en quelques minutes.

Je pose mes mains sur ses joues et le regarde dans les yeux.

- Tu es ma famille, Rüzgar. Eux, ne le sont pas. Lui dis-je en souriant faiblement. Toi et mes frères êtes les seuls qui comptent. Je serais toujours heureuse tant que vous êtes à mes côtés.

Il me sourit puis m'embrasse le front. Il me prend par la main et nous assoit sur  le canapé. Je pose ma tête sur son épaule, en même temps qu'il me tient la main.

- Je ne cesserais de me dire à quel point je suis un homme chanceux, ma doktor hanim. Me murmure-t-il à l'oreille. Je t'aime tellement. Mon cœur t'appartient à jamais, hayatim.

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant