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Une semaine est passé. Chaque jour je me réveille sous un nouveau soleil. Je me réveille sur une nouvelle page de ma nouvelle vie. Une vie heureuse, sans embûches. Une vie au côté de l'homme que j'aime.

Soudain, je reçois un message de sa part qui égaie encore plus ma journée : "j'ai pris la date du mariage dans un mois." Me dit-il. Je souris. Je n'ai qu'un mois à tenir. Trente jours et je serais entièrement sienne. Je me lève puis me prépare pour partir au travail.

En descendant, je vois Eymen avec sa femme et ses enfants dans la cuisine. J'embrasse mon frère sur la joue puis prends la nourriture qu'il a préparé.

- Serhat n'est pas rentré ? Lui demandais-je.

- Non, il est toujours à l'hôpital. Me dit-il.

Je hoche la tête. C'est compréhensible. Il retrouve son amour perdu après six ans, il ne va pas la lâcher de sitôt.

- Je vais lui prendre à manger avec moi. Lui dis-je.

- Et toi, tu ne restes pas déjeuner ? Me demande-t-il.

- Non, je vais être en retard. Lui dis-je.

Je le salue avec Eylem puis m'en vais. À peine je suis sortis de la maison que je vois la voiture de Rüzgar garée. Je m'approche de lui puis ouvre la portière.

- Je vais commencer à m'habituer à ce que tu m'emmènes au travail. Dis-je en riant.

Il rit puis je lui embrasse la joue avant de m'asseoir sur le siège passager.

- Alors comme ça je vais devenir ta femme le mois prochain. Dis-je en souriant.

- Exact, madame Aksoy. Dit-il en me faisant un clin d'œil. Met en valeur la bague sur ta main, je veux que tous les hommes voient que tu es la mienne.

- Toute la Turquie le sait. Dis-je en riant. Ne t'en fais pas, personne ne m'approchera.

Une fois arrivé, je le salue puis sors de sa voiture. Je rentre à l'intérieur et me change dans les vestiaires. Une fois prête, je me dirige vers la chambre de Meryem, où j'y trouve mon frère.

- Serhat... Dis-je doucement.

Il relève sa tête et me regarde.

- Je t'ai apporté à manger. Lui dis-je en lui tendant le sac

Il me le prend des mains silencieusement, puis je m'assois face à lui.

- Tu m'en veux, abi ? Dis-je tristement. Je ne voulais pas te le cacher mais Rüzgar...

- Je ne t'en veux pas, mon coeur. Me rassure-t-il. C'est vrai que j'aurais voulu le savoir plus tôt, mais ce n'était pas entre tes mains. C'est le frère de Meryem, après tout. Il a tout les droits.

Je lui souris tristement.

- Tu verras, Meryem va guérir et tout ira bien. Lui rassurais-je. Elle arrive à bouger ses pieds et ses doigts, c'est un énorme progrès.

- Je l'espère, mon coeur. Me dit-il doucement. Il me tarde de te présenter à la femme que j'aime. Je suis sûr qu'elle t'aimera beaucoup... et j'espère que vous vous entendrez bien, même si elle ne me pardonne pas.

Je regarde mon frère tristement. Je n'aime pas le voir comme ça.

- Elle va te pardonner, abi. Lui dis-je. Elle va te comprendre. C'est peut-être dur mais si tu ne l'avais pas laissé, je ne serais pas devant toi. Je ne serais même pas paralysée, mais j'aurais été sous terre.

- Et c'est ce qui me fait mal. Je ne peux pas prendre le risque de te perdre. Je ne peux pas vivre sans ma petite sœur, mais Meryem... je voulais faire ma vie avec elle. Dit-il en soupirant. Je n'ai pu ni te protéger ni la protéger.

Je me lève de ma place et le prend dans mes bras.

- Tu nous as protégé, abi ! Tu nous as toujours protégé ! Lui dis-je. Il n'y a pas meilleur frère et protecteur que toi.

Il me sourit doucement. Je me sépare de lui d'un coup lorsque Meryem se met à tousser fort. Je m'approche d'elle rapidement.

- Nihan ? Nihan, qu'est-ce qu'il se passe ? Dit-il inquiet.

- Je ne sais pas. Dis-je.

Je cours dans les couloirs et demande à une infirmière d'appeler mes professeurs, qui viennent rapidement.

- Abi, tu dois sortir. Lui dis-je. Ne t'inquiète pas, je vais te prévenir dès que j'ai une nouvelle.

Il ne résiste pas et sort de la chambre. Je m'approche de mes professeurs, qui l'examinent. Je vérifie son rythme cardiaque et son oxygène. Tout va bien... alors qu'est-ce qu'il lui arrive ?

Je regarde longuement Meryem puis vois qu'elle ouvre ses yeux difficilement. Mes professeurs l'avaient mis dans le coma le temps de son traitement mais je ne comprends pas comment ça se fait qu'elle se soit réveillée...

- Ah... Se... Entendis-je.

J'ouvre grand les yeux en la voyant tenter de sortir des mots de sa bouche.

- Hocam ? Dis-je, n'y croyant pas. Elle...

- Elle se réveille, Nihan. Complète-t-il ma phrase.

Je souris grandement. Je m'approche d'elle et lui prend la main.

- Rebienvenue parmi nous, Meryem. Dis-je en souriant.

Elle tourne sa tête vers moi, puis souris difficilement.

- Ni... h... an... Chuchote-t-il.

Je la regarde avec surprise.

- Oui, c'est moi. Lui affirmais-je. Je suis la fiancée de ton frère.

Elle me regarde, comme si elle le savait. Bien-sûr qu'elle le sait... Rüzgar lui a sûrement dit. Même si elle était paralysée, elle pouvait nous entendre.

- Abim Serhat est dehors. L'informais-je. Veux-tu que je l'appelle ?

Elle semble hésiter mais fini par hocher la tête. Je sors de la chambre et vois mon frère dans les couloirs, faisant les cents pas. Je m'approche de lui et lui annonce la bonne nouvelle. Pour la première fois, je vois mon frère autant heureux. Il m'embrasse le front pour me remercier puis cours en direction de la chambre.

Je prends mon téléphone pour informer Rüzgar. Finalement, oui... je peux espérer que cette vie soit heureuse pour nous. Je peux enfin espérer que les problèmes aient pris définitivement fin. Je relève la tête vers la porte de la chambre de Meryem. Puis-je enfin dire que tout est fini ? Ou y aura-t-il un "mais" dans cette histoire ?

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant