Le silence d'une âme

114.

Je prends mes enfants dans mes bras, les yeux brillants. Je suis enfin père. Père de deux enfants. Je ne sais pas comment décrire les sentiments que je ressens en ce moment... de la joie ? C'est beaucoup trop faible.

Je regarde ma femme en souriant. Mon Seigneur, qu'est-ce que je serais devenu si je ne l'avais pas connu ? Notre toute première rencontre m'est venu en tête...

- Bonjour, je suis docteur Nihan. Me dit-elle. Comment puis-je vous aider ?

Je relève la tête en entendant sa voix. Une magnifique femme entre dans la chambre. C'est donc elle, la sœur de Serhat et Eymen ?

- Docteur, il s'est fait battre par des hommes. Lui répond Arzu. Il n'arrive plus à marcher sur son pied droit, depuis.

Je me suis perdu en la regardant, que j'en ai oublié de répondre. Elle me laisse bouche bée. Cette femme est magnifique. Parfaite. Il n'y a pas assez de mots pour la décrire. Arzu me regarde, attendant que je réagisse. Que je dise quoi que ce soit.

- Arzu, va me chercher un café s'il te plaît. Lui dis-je.

Elle hoche la tête puis sort de la chambre. C'est la seule chose qui est sortit de ma bouche. Je voulais me retrouver seul avec Nihan Kaya. Je continue à la contempler, comme s'il n'y avait rien d'autre autour de moi. Mais lorsqu'elle me reparle, je me reprends. Je suis Rüzgar Aksoy... son ennemi. Je ne peux pas laisser ce genre de pensée m'envahir.

- Je te voulais depuis si longtemps, aşkım. Chuchotais-je. Je t'ai eu, et tu m'as donné le plus beau des cadeaux. Seni seviyorum, doktor hanim.

Je continue à lui caresser les cheveux pendant qu'elle dort, tout en gardant une main sur le berceau de mes enfants. Serhat et Meryem. Je voulais les appeler comme ça depuis longtemps, mais je ne savais pas si Nihan aurait été d'accord. Elle m'a surprise quand elle a dit les prénoms auxquels je pensais.

- Rüzgar... Dit-elle en se réveillant.

Je relève la tête. Elle me regarde en souriant puis tourne son regard vers le berceau où dorment les enfants.

- C'est la solution qu'Allah nous a envoyé, notre cadeau. Dit-elle en souriant doucement. Ils nous guériront.

Oui... nos enfants vont nous guérir. Pas seulement de nos pertes, mais de tous les fantômes du passé. Comme m'a guérit ma doktor hanim.

- Rüzgar, Eymen et les autres savent que nous sommes ici ? Me demande-t-elle.

- Ils sont en route. Lui répondis-je.

Elle hoche la tête en souriant.

NIHAN

Mon frère est enfin là. Eylem, Inaya, Rüzgar et tout le reste attendent dehors, nous laissant seuls. Je me redresse lorsque mon frère s'approche. Il regarde mes enfants, les larmes aux yeux.

- Il s'appelle Serhat ? Dit-il faiblement.

Je hoche la tête en souriant légèrement.