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Une semaine passé, Enes, Rüzgar, Serhat et Eymen sont retournés à Istanbul. Aujourd'hui sont les funérailles de Nihan Kaya. Il a fallu attendre que les policiers scientifiques récupèrent ses restes pour les donner à sa famille. Sa Nihan n'est devenu que des restes. Se dit Rüzgar. Ils ne l'ont réduis qu'à cela.

Prière mortuaire faite. C'est le moment de l'enterrement. Chacun, à tour de rôle, jette de la terre dans la tombe. Une manière de dire adieux à cette jeune fille, qui était tant aimé par ses proches... la docteure et la femme de Rüzgar, la fille et le coeur de Serhat, la meilleure amie et petite sœur d'Eymen.

Chacun d'eux ont un vide énorme dans leur cœur. S'ils pouvaient, ils seraient partis à leur tour, pour enfin ne plus ressentir cette terrible peine qui consume leurs cœurs. Le malheur s'est abbatu sur eux mais ils n'arrivent pas à se relever. Une fois que tout le monde soit partie, une seule voix résonne.

- Je vous l'ai dis ! Entendent-ils. Je vous ai dis de ne pas rentrer dans ces affaires... regardez, la fin !

Ils baissent la tête. C'est Adil hoca. Ils ne peuvent pas rétorquer, il n'a pas tort. Pour eux, c'est de leur faute. Oui, ils n'ont pas réussis à protéger Nihan. Ils ressentent une tristesse, mélangé à de la culpabilité. Ils auraient dû se douter que quelque chose se passait, quand elle leur faisait ses adieux. Ils auraient dû l'arrêter. Ils auraient dû la surveiller...

Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que si c'était à refaire, Nihan l'aurait refait. Elle est partit pour que ses frères et son homme ne meurent pas. Sinon, que gagnerait-elle à partir loin de ceux qu'elle aime ?

Après plusieurs minutes, le cimetière se vide. Seul Rüzgar reste. Il est encore plus touché que les autres. Son regret est encore plus grand. S'il avait choisi l'autre voiture, peut-être que Nihan serait avec eux, aujourd'hui... il s'est trompé, et son erreur a causé la mort de sa bien-aimée.

- Je suis désolé, aşkım. Dit-il les larmes aux yeux. Je n'ai pas pu te sauver.

Il continue à caresser la terre.

- Comment je vais faire sans toi ? Je t'aime tellement ! Je ne peux pas le faire sans toi. Dit-il en pleurant, et en tapant ses mains contre sa tête.

Sa gorge brûle de douleur. Ses larmes ne cessent de couler. Il sait qu'après ce jour, il ne pourra plus jamais survivre. Il continuera à couler jusqu'à se noyer dans sa tête, tout le restant de sa vie. Seul un miracle, peut-être, le sauvera. Un tout petit miracle...

KADIR

Je retourne dans ma villa. L'enterrement de Nihan a eu lieu. Tout se passe comme je le voulais. Je me mets à sourire face à l'écran de mon téléphone. Ils ne pourront plus m'embêter.

- Don Giovanni. Lui dit Pedro. Madame est arrivé.

Je hoche la tête en souriant. Pedro se décale pour faire entrer ma Dame. Elle s'approche de moi, avec la même mine agacée comme à chaque fois.

- Je t'ai fais une petite surprise. Dis-je en souriant.

Puis j'ouvre la télévision sur une chaîne d'information turque.

"Chers téléspectateurs, nous avons pu filmer l'enterrement de Nihan Kaya, la sœur des deux hommes les plus connus de Turquie, Eymen et Serhat Kaya. Dit la présentatrice. Un suspect a été arrêté en Italie, cependant..."

Puis je coupe. Elle me regarde, en faisant les gros yeux.

- Tu... Tu n'as pas fais ça ? Dit-elle, les lèvres tremblantes.

Je hoche la tête. Je l'ai fais. Je l'ai fais, et de la plus belle des manières.

- Maintenant, plus personne ne pourra nous séparer, princesse. Dis-je en souriant.

Elle se met alors à pleurer.

- Mes frères... Rüzgar... ils ne vont jamais s'en remettre ! Dit-elle en pleurant. Tu es un monstre !

Mon plan était très simple. Je devais faire passer Nihan pour morte, pour qu'ils arrêtent de la chercher. S'ils arrêtent de la chercher, elle n'aura plus aucun espoir de retourner chez elle et si elle n'a plus aucun espoir, elle se tournera vers moi, car je serais son seul choix.

- Si mes frères ou Rüzgar se font quelque chose par ta faute, je te promets que je te tuerais de mes propres mains ! Me menace-t-elle.

- J'attends avec impatience, princesse. Dis-je en souriant.

Elle ne dit rien de plus puis sort de ma chambre en furie. Je souris, t'es enfin à moi, Nihan Kaya. À moi seul.

NIHAN

Je retourne dans ma chambre rapidement, en larmes. Ils ont annoncés ma mort ! Mes frères et Rüzgar doivent être dévastés ! Je sais qu'ils vont se dire fautifs, alors que c'est tout le contraire. Alors que je suis en vie.

- Qu'Allah ne te fasse voir aucun bien ! Qu'Allah te maudisse ! Dis-je en pleurant. Tu n'auras jamais mon pardon, ni ici-bas, ni dans l'au-delà !

Maintenant, j'ai besoin de les contacter plus que jamais. J'ai besoin de leur dire que je suis en vie, que je ne suis pas décédée. Mais comment ? Je ne peux même pas sortir dans le jardin seule...

Mais avant tout chose, je prends mes vêtements de prière, mon tapis et prie. J'invoque mon Seigneur tout en étant prosterné. Je lui demande de protéger mes frères et Rüzgar, de ne pas les laisser faire quoi que ce soit. Et qu'Il me vienne en aide. Je Lui demande de leur faire comprendre que je suis en vie... que ce soit par le biais d'un rêve ou peu importe, mais d'une chose qui pourra apaiser leurs cœurs.

Mon Seigneur... Je n'imagine pas dans quel état ils sont en ce moment. Je ne sais même pas de quelle manière Kadir m'a tué à leurs yeux. S'ils y ont cru, c'est qu'il a déployé tous les moyens qu'il avait. Mais je garde espoir qu'ils ne le croient pas. Ils ne doivent pas faire confiance à leur ennemi.

Je me lève en réfléchissant à comment leur dire que je suis en vie. Voler le téléphone de Kadir pendant son absence ? Non, trop risqué. Je tourne ma tête vers la table de nuit... Le carnet. Mais oui ! Le carnet sera mon seul messager. 

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant