Le silence d'une âme

103.

J'arrive à l'adresse que m'ont donnés Eymen et Enes. Ils ont attrapés Kadir et l'ont emmenés dans la forêt. Lorsque je le vois, je m'approche et lui donne un coup de poing. Il est dans un sale état. Eymen et Enes ont dû s'entraîner sur lui.

- Alors comme ça tu t'en prends à ma sœur, sale chien ?! Criais-je. Crois-tu qu'elle n'a personne derrière elle pour la protéger et la défendre ?

Il se met à rire, sans rien dire.

- Faites ce que vous voulez avec lui, mais ne le tuez pas. Dis-je à Eymen et Enes.

Ils hochent la tête puis l'assénent de coups, pendant que je prends une pelle et commence à creuser un trou.

- Tu sais ce qu'est la plus grande différence entre nous, Kadir ? Lui dis-je. C'est que nous, nous avons appris à respecter les innocents. Nous avons un code d'honneur. Mais toi, tu ne connais ni règles ni lois, comme les chiens errants.

Je n'ai comme seul réponse ses gémissements de douleur.

- Tu pouvais vivre plus longtemps, être puissant et respecté. Tu pouvais avoir une famille. Lui dis-je. Mais tu as posé tes yeux sur Nihan Kaya. Ma sœur. Tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire que Serhat Kaya t'amènera l'ange de la mort. Il est devant toi, mais tu n'en es même pas conscient !

Je continue à creuser et le trou devient plus grand.

- Mais ne t'inquiète pas, lorsque je te tuerais, il viendra prendre ton âme en un instant. Dis-je en souriant. Kadir... Sais-tu ce qui peut détruire un homme mais qui ne le tue pas ?

- Cesse tes conneries, et tue moi ! Finissons-en ! Crie-t-il.

- Je savais que t'allais me supplier de te tuer, mais je ne pensais pas de sitôt ! Lui dis-je. Ne t'inquiète pas, je te tuerais mais je ne te laisserais pas partir sans avoir souffert.

/!\ Âme sensible s'abstenir

Je pose la pelle sur le sol, puis prends le marteau. Eymen et Enes le tiennent fermement pour qu'il ne bouge pas quand je lui donne un fort coup sur sa bouche, qui se rempli rapidement de sang. Il se met à crier à l'agonie.

- Attends, ce n'est que le début. Lui dis-je. Eymen, je te laisse l'honneur, mon frère.

Eymen prend le marteau et pose la main de Kadir sur le sol.

- Alors Kadir, tu n'as pas répondu à ma question. Lui dis-je en souriant. Qu'est-ce qui peut détruire un homme, sans le tuer ?

Il se met à crier lorsqu'Eymen lui casse les doigts un par un.

- Un petit indice : il dépasse la douleur de l'accouchement. Dis-je. En fait, la douleur de l'accouchement n'est rien à côté. Réfléchis, qu'est-ce que Serhat peut me faire pour que j'ai autant mal ?

- Sale... sale chien ! Dit-il difficilement. Dommage que je n'ai pas pris l'honneur de ta soeur quand j'étais en Italie !

Mes yeux s'assombrissent face à ses mots.

- Assez joués. Dis-je en colère. C'est ton heure.

Je prend la hache posée au sol et m'approche de lui.

- Tu vas apprendre que personne ne touche à ma sœur, personne ne parle d'elle, ni la regarde. Dis-je avec rage. J'allais encore jouer un peu, mais tu m'as énervé. La réponse à ma question était l'amputation.

Puis sans plus attendre, je passe la hache sur plusieurs de ses membres. Enes reste choqué face à la violence de la situation mais je ne me contrôle pas. Chaque fois, je me rappelle de tout ce qu'il a fait à ma sœur.

- Jetez son corps dans le trou. Dis-je sèchement.

Eymen et Enes le porte et le jette. Un dernier cri de douleur sort de sa bouche avant que nous trois sortons nos armes et vidons notre chargeur sur lui. Puis après, je l'enterre. Le travail est fini.

NIHAN

J'ouvre lentement les yeux et constate que je suis dans une salle blanche. Le blanc est la seule chose que je vois, le reste est flou. J'essaie de me relever mais me recouche rapidement en sentant une douleur à la tête.

- Rüzgar... Chuchotais-je.

À peine ai-je prononcé son nom que tout me revient. Kadir. Kadir était en vie. Et j'ai sautée du balcon. Je me relève en ignorant la douleur. Est-ce qu'il m'a amené à l'hôpital ? Non non, Rüzgar !

- Rüzgar ! Où est Rüzgar ? Criais-je.

La porte s'ouvre alors, une infirmière et un docteur rentrent. Je reconnais le docteur... c'est mon professeur. Suis-je à mon hôpital ?

- Rüzgar, je veux Rüzgar ! Dis-je en pleurant. Il... il a pris Rüzgar !

Mon professeur dit à l'infirmière de sortir, puis il s'approche de moi.

- Nihan, calme toi... tu vas bien. Me dit-il doucement.

- Je veux Rüzgar ! Dis-je en sanglotant. Je dois le sauver ! Laissez moi partir ! Je dois le voir !

J'allais me lever mais la porte s'ouvre à nouveau. Je me calme et reste figé en voyant Rüzgar dans ma chambre. Mon professeur sort, nous laissant seul. Rüzgar s'approche de moi puis me prend dans ses bras. Je le serre fort contre moi. Il est en vie... mon Seigneur, il est en vie !

- Je croyais qu'il t'avait tué. Dis-je les larmes aux yeux.

- Non, hayatim... tes frères nous ont sauvés. Me dit-il.

Je le serre encore plus dans mes bras. J'ai eu tellement peur... s'il avait tué Rüzgar, je ne m'en serais jamais remise. Je serais partis avec lui. Sans Rüzgar, cette vie ne signifie plus rien pour moi.

- Tu vas bien, toi ? Il ne t'a pas touché ? Me demande-t-il avec inquiétude.

- Non... j'ai sautée du balcon avant qu'il ne fasse quoi que ce soit. Dis-je faiblement. Mais il va revenir... mon Seigneur, il ne va pas me laisser avant d'avoir ce qu'il veut !

Sans rien dire, Rüzgar sort son téléphone et appelle quelqu'un. Il met haut-parleur et me tend le téléphone.

- Serhat abi, je suis sur haut-parleur. Nihan s'est réveillé. Dit Rüzgar.

Je lève la tête vers lui, ne comprenant pas pourquoi il l'a appelé.

- Al hamdulilLah ! Dit-il avec soulagement. Nihan, mon coeur, tu vas bien ?

- Je vais bien, abi. Lui répondis-je.

- Serhat, parle lui de Kadir. Dit Rüzgar.

Je fronce les sourcils. Que va-t-il me dire sur lui ?

- Kadir n'est plus un problème, mon coeur. Me dit-il. Je ne suis pas partis avant qu'il ne rende son dernier souffle.

Je souris. Kadir est enfin mort. Mon Seigneur... c'est fini. Complètement, cette fois. Je reprends Rüzgar dans mes bras. Tous mes soucis et craintes se sont envolés. C'est enfin finis... enfin.