20.

430 22 0
                                    

Je me réveille peu avant le coucher du soleil. Je sors de ma chambre et descend dans le salon. Mes rêves étaient étranges, cette fois. J'étais toujours entre Serhat et Rüzgar. Je ne sais pas ce que ça signifie, mais j'ai peur. J'ai peur que Rüzgar fasse quelque chose à mon frère.

Au même moment, je reçois un message de Rüzgar. Il m'avait appelé pendant que je dormais, et il me demande si je vais bien parce que je ne répondais pas. Je lui réponds rapidement puis range mon téléphone.

- Nihan abla. Entendis-je.

C'est un des hommes de mon frère.

- Une femme veut te voir. Elle t'attend dehors. Me dit-il.

- D'accord, j'arrive. Lui dis-je.

Je porte mes chaussures puis sors. Elle est à l'extérieur de la maison. Pourquoi n'est-elle pas rentré ? Je vois une femme au loin, alors je m'approche d'elle.

- Qui êtes-vous ? Lui demandais-je.

Elle se tourne vers moi. J'ai l'impression de la connaître... Je l'ai déjà vu quelque part.

- Arzu. Me dit-elle. Je m'appelle Arzu.

- Arzu, va me chercher un café s'il te plaît. Dit Rüzgar à la femme.

Je me rappelle ! Elle était avec Rüzgar, quand je l'ai rencontré pour la première fois à l'hôpital.

- Tu vas venir avec moi. Me dit-elle froidement.

Je fronce les sourcils.

- Sinon... Commence-t-elle.

Elle relève son haut, puis me montre l'arme qu'elle a. Je soupire. J'aurais dû prendre mon arme avec moi...

- Avance jusqu'à ma voiture. Me dit-elle.

Voyant que je ne bouge pas, elle sort son arme et s'apprête à tirer. Je finis par m'avancer. Une fois devant la voiture, un homme en sort. Je commence à paniquer, mais je ne le montre pas.

- Qu'est-ce que vous voulez de moi ? Leur demandais-je.

Elle ne répond rien, mais fais un signe à l'homme, qui me prend par le bras pour me faire rentrer. Je me débats du mieux que je peux, mais je sens un mouchoir sur ma bouche. Mince ! Je cherche de l'aide, du regard mais il n'y a personne... Je finis par tomber, inconsciente.

RÜZGAR

Je fais les cents pas. Je n'aurais jamais dû lui dire.

- Rüzgar, envoie un message à Nihan au cas où. Me dit Enes. Dit lui de ne pas sortir de chez elle.

- Elle ne me répond pas. Lui dis-je. Demande à nos hommes de localiser le téléphone d'Arzu. Je ne vais pas la laisser détruire mes plans pour sa jalousie.

Enes hoche la tête puis s'en va. Arzu est la fille de mon ancien patron, il me l'a confié avant sa mort, et il m'a placé à la tête de ses affaires. Il y a quelques temps, Arzu m'a avoué qu'elle avait des sentiments pour moi.

Je lui ai bien-sûr dis que je n'ai pas de place à donner pour une femme dans mon coeur. On est resté des partenaires au travail. Et aujourd'hui, elle a découvert mes plans avec Nihan. Elle est devenue folle. Je n'ai pas pu la contrôler...

- Rüzgar, on n'arrive pas à la localiser. Me dit Enes.

- Allah kahretsin ! (Mince !) Dis-je en soupirant. Elle va la tuer... Si on ne la retrouve pas, Arzu va tuer Nihan.

Je passe mes mains sur ma barbe. Elle n'aurait jamais dû le savoir. Je sors de chez moi puis prend ma voiture. Je vais les chercher dans toute la Turquie, s'il le faut. Je prends mon téléphone et appelle Nihan. J'espère que son téléphone est avec elle.

J'attends un peu, ça sonne. Si Arzu avec elle, j'espère qu'elle répondra, et je pourrais localiser son numéro. Après quelques minutes, quelqu'un décroche.

- Nihan ? Dis-je.

- C'est Arzu. Me dit-elle.

J'ouvre alors le haut-parleur, puis envoie un message à Enes pour qu'il localise le numéro de Nihan.

- Arzu, lâche Nihan. Lui dis-je. Reviens chez moi, je vais tout t'expliquer.

- Si je ne la lâche pas, qu'est-ce que tu vas faire ? Me demande-t-elle. Tu vas me tuer pour ses beaux yeux ?

Je me mets à soupirer.

- Je t'ai dis, je l'utilise pour ma vengeance. Une fois terminé, on se mariera. Promis. Dis-je.

- Ya aşık olursan ? (Et si tu tombes amoureux ?) Me dit-elle.

- Böyle bir şey olmayacak. (Ca n'arrivera jamais). Lui assurais-je. Crois moi.

Elle reste silencieuse quelques secondes.

- Je ne veux pas prendre de risque. Je vais la tuer, comme ça, je serais sûr que ça n'arrivera jamais. Dit-elle.

- Arzu, arrête... Lui dis-je. Arzu !

Mais trop tard, elle raccroche. J'appelle Enes pour voir s'il les a trouvé.

- Bientôt, mon frère. Me dit-il.

- Faites vites. Lui dis-je.

Il ne dit rien pendant quelques secondes.

- C'est bon. Je t'envoie l'adresse par message. Me prévient-il.

Je raccroche, et dès qu'il m'envoie l'adresse, je redémarre rapidement ma voiture. Heureusement ce n'est pas loin. J'accélère tout de même puis arrive à un entrepôt abandonné. J'entre à l'intérieur et cherche Arzu et Nihan dans toutes les pièces.

- Arzu ! Dis-je.

Je la vois enfin devant moi. Nihan est assise, attaché sur une chaise, la tête avec ses cheveux en avant.

- Ne t'approche pas, Rüzgar. Me dit Arzu.

Mon regard voyage entre elle et Nihan.

- Arzu, tu fais une erreur. Lui dis-je. Si tu tires, tu me perdras définitivement.

- Je ne peux pas perdre ce que je n'ai jamais eu. Me dit-elle. Tu ne m'aimeras jamais, Rüzgar.

Elle a raison. Je ne l'aimerais jamais. Ni elle, ni qui que ce soit d'autre. Il n'y a eu que deux personnes que j'ai aimé dans ce monde et ils sont partis.

- Je ne vous laisserais pas vous marier. Dit-elle.

Puis elle me tourne le dos et vise Nihan. Nihan se met à tousser, elle va se réveiller.

- Arzu, tu vas finir en prison et ses frères ne s'arrêteront pas avant d'avoir pris ta vie. La prévenais-je. Arzu !

Elle ne répond rien.

- Arzu... Dis-je doucement.

Et sans qu'elle ne s'en rende compte, je cours vers elle mais elle finit par tirer.

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant