Le silence d'une âme

92.

Je le regarde, le cœur battant. Je sens une bouffée de chaleur et un frisson parcourir mon échine.

- Veux-tu devenir mon épouse, hayatim ? Me demande-t-il.

Mes yeux se remplissent de larmes. Je me rends compte que, oui, je vais devenir sienne. Je deviendrais Nihan Aksoy. J'ai longtemps attendu. Est-ce enfin le moment ? Je hoche alors la tête.

- Oui ! Dis-je, joyeusement. Oui, je veux devenir ton épouse !

Souriant face à ma réponse, il prend ma main et pose délicatement la bague de sa mère sur mon doigt. Un bref souvenir m'est venu, lorsqu'il m'avait mise la bague de Ryad, mais ce souvenir est balayé par ce moment présent.

- Je ne veux plus attendre, Nihan. M'avoue-t-il. Je veux que cette histoire se termine rapidement pour que tu deviennes mienne. Je te veux, hayatim.

Je souris en posant mes mains sur ses joues, et me perdant dans ses yeux.

- Je n'arrive pas à croire que nous y sommes bientôt, aşkım... Dis-je, me croyant comme dans un rêve. Bientôt, j'attendrais chez nous que tu rentres du travail, et un peu plus tard, nous serons avec nos enfants.

Rien qu'imaginer cette scène de famille me réjoui au plus profond de mon âme. Mais le plus important est que je serais unis au seul homme que j'ai aimé. Alors que je me perdais dans mes pensées, j'entends mon téléphone sonner. Je réponds lorsque je vois que ce sont mes frères.

- Nihan ? Où es-tu ? Me demande Eymen.

- Je suis avec Rüzgar, abi. Lui répondis-je.

- Parfait. On vous attend tous les deux. L'homme est arrivé. Me prévient-il.

Je raccroche puis tourne ma tête vers Rüzgar.

- Rüzgar, mes frères ont l'homme ! On doit rentrer chez moi tout de suite ! Lui dis-je.

Il hoche la tête puis on prend un taxi qui nous emmène rapidement chez moi. Sans plus attendre, ‏je rentre chez moi, suivis de Rüzgar. C'est bien la première fois que je rentre avec lui, main dans la main....

- Où sont-ils ? Me demande-t-il.

- Ils doivent être dans le sous-sol. Lui dis-je.

Je marche lentement jusqu'au sous-sol et en entendant des bruits, je comprends qu'ils sont là. Je vois Serhat et Eymen, avec un homme attaché sur une chaise. C'est lui... Lorsque mes frères nous voit, Serhat tourne sa tête vers Rüzgar.

- Voilà le vrai meurtrier de Meryem. Dit-il. Fais-en ce que tu veux.

Je sens Rüzgar tendu, alors je le serre par la main.

- Raconte moi tout ce qu'il s'est passé. Lui dit Rüzgar.

- Lorsque j'ai su que mon ennemi, Serhat Kaya, s'est marié, j'ai voulu sa femme. Raconte-t-il. À cette époque, j'étais puissant et respecté par tous. Alors j'ai enlevé Serhat et lui ai dis soit de me laisser le champ libre pour sa femme, soit je tuerais sa sœur.

Rüzgar tourne sa tête vers moi.

- À ce moment-là, Nihan-... Commence-t-il.

Mais il reçoit un coup, avant qu'il ne puisse continuer.

- Ne prononce pas son nom, sale ****. Lui dit Rüzgar, avec rage.

L'homme hoche la tête avec peur.

- ... Elle passait son concours de médecine. Mes hommes attendaient mon signal, si Serhat refusait, ils auraient fusillés sa fac. Raconte-t-il. Il a bien-sûr choisi sa sœur, parce qu'il ne pouvait pas la voir mourir sous ses yeux. Quand il est partit, je pensais que j'avais le champ libre avec... sa femme, mais je ne savais pas qu'elle allait se suicider.

Rüzgar serre son poing. Il attrape cet homme par le col, prêt à le tuer.

- Tu as voulu toucher ma sœur et ma femme. Dit-il en colère. Tu es un homme mort.

- Non ! Je... je regrette ! Dit-il avec frayeur. Je vous en supplie, ne me tuez pas !

Il sort alors son arme, et face aux supplications de cet homme, il la pointe sur son front. Rüzgar tourne sa tête vers Serhat, comme pour avoir son accord, qui hoche la tête.

- Nihan, sors. Me dit-il. Je ne veux pas que tu vois ça. Sors.

Je sais que rien de ce que je vais dire n'aura d'effets sur lui, alors je quitte rapidement la pièce. Aussitôt je suis sortis que j'entends le bruit du tir. L'homme est mort. Peu après, Rüzgar, Serhat et Eymen me rejoigne dans le salon. Rüzgar se met à mes côtés, en me demandant si ‏je vais bien.

- Dans ce cas, l'innocence de mon frère est prouvé. Dis-je en souriant.

Rüzgar hoche la tête puis tend sa main à mon frère, en signe de réconciliation. J'ai le sourire jusqu'au dent quand Serhat lui tend également sa main. Ensuite, je vois le regard de mon frère bloquer sur ma main. Plus précisément sur ma bague.

- Et... tu pourras venir lui demander sa main, demain soir. Lui dit Serhat.

Je regarde Rüzgar pour être sûr que nous aillons entendus la même chose. Je saute directement dans les bras de mon frère pour le remercier. Oui, tout est enfin rentré dans l'ordre !

Je me sépare de lui pour prendre Rüzgar dans mes bras. Son étreinte m'apaise rapidement. Demain, nous serons fiancés. Je n'aurais jamais cru entendre cette seule phrase sortir de la bouche de mon frère ! Lui qui était catégoriquement contre toute union avec Rüzgar...

- Seni seviyorum, aşkım. Chuchote-t-il dans mon oreille.

Je le regarde amoureusement. J'ai l'impression de vivre dans un rêve. Tout ce que je désirais m'est venu un par un. D'abord la paix entre mes frères et Rüzgar, puis l'accord de mes frères à mon union avec mon unique amour.

Je finis par me séparer de lui lorsque je l'entends se racler la gorge.

- Je pense qu'il ne sert plus à rien que je garde ce secret maintenant que nous ne sommes plus en guerre... dit Rüzgar.

Je tourne ma tête vers lui. Il va enfin lui annoncer cette nouvelle ? Celle pour laquelle mon frère a été tourmenté ? Rüzgar cherche ses mots alors que mes frères attendent de savoir quel est ce secret.

- Meryem... n'est pas partie. Dit-il à voix basse. Meryem est en vie, Serhat.