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Les jours sont passés et bienheureusement, je n'ai plus revu cette femme. Je n'ai pas non plus eu de nouveaux souvenirs, autres que ce que j'en ai eu. Je rentre dans ma chambre pour me changer. Je viens de rentrer de mon travail et je suis couvert de sang.

Après m'être changé, je remarque un carnet sur ma table de nuit. Je ne me rappelle avoir une telle chose. Je m'assois alors sur le lit, en prenant ce carnet. Je l'ouvre et le lis.

Cher Rüzgar, une semaine est passé depuis mon arrivé en Italie... je ne fais que penser à toi depuis que je suis ici. Je ne fais que penser à notre séjour en Italie...

Je fronce les sourcils. Il n'y a écrit aucun nom mais ce carnet m'est destiné. Je continue la lecture, curieux de savoir de qui il s'agit.

Je ne voulais pas venir avec toi... mais tu as bien fais de m'y emmener, autrement, je ne t'aurais jamais connu, Rüzgar. C'est lors de ce séjour que j'ai compris à quel point tu comptais pour moi... c'est tu as commencée à rentrer dans ma tête. Peut-être que si nous n'étions pas restés un mois ensemble là, je t'aurais détesté. Mais je suis contente de ne pas être passé à côté de mon plus grand bonheur.

Je soupire, je comprends à travers les lignes, c'est elle. Malgré tout, je continue ma lecture.

Je préfère penser à ces moments, plutôt qu'à Kadir. Tu ne m'en veux pas, aşkım, n'est-ce pas ? Je suis partis avec Kadir, mais seulement pour vous protéger. Toi et mes frères. Je préfère me sacrifier que de vous voir mourir... Je ne sais pas si l'on se reverra un jour, mais sache que mon coeur t'appartient Rüzgar. Même si l'on se retrouve des années plus tard, je le sais que tu seras toujours mon Rüzgar... Ne m'oublie pas dans tes prières, aşkım. Pour qu'Allah dissipe la peur dans mon cœur et me permette de me battre contre cet homme.

Je referme ce carnet en ayant un autre flash.

- Je ne veux pas de mouchoirs, merci. Lui dis-je.

...

- Pardonne moi, doktor hanim... Dis-je faiblement.

Argh ! Encore que des dialogues sans sens ! Je vais perdre la tête... j'essaie de réfléchir mais rien ne fait sens. J'ai l'impression d'écouter la conversation de deux personnes hors contexte. Je sais que c'est lié à cette docteur, mais je ne sais pas ce que je pensais à ce moment.

La seule chose que j'arrive à comprendre de cette lettre est le séjour en Italie. Enes m'a vaguement raconté. Jusqu'à aujourd'hui, je n'arrive pas à croire que j'ai pu emmener cette femme dans la maison préférée de ma soeur... et il y a aussi Kadir.

Je sais que Kadir est l'un de me plus grands ennemis. Il fait partie de la mafia italienne. Mais si j'ai bien compris, Nihan serait partit avec lui, volontairement, pour me sauver. Mais me sauver de quoi ? ‏J'ai seulement compris à travers cette lettre qu'elle m'aimait réellement. Qu'elle ne faisait pas semblant...

À vrai dire, ça me met à l'aise. Je l'imagine à la place de Meryem, elle qui aimait un homme qui jouait avec son coeur. Je ne veux pas être comme Serhat mais je ne veux pas être comme le Rüzgar qu'elle a connu. Elle m'a mise dans une situation très dure.

Je finis par ranger ce carnet. J'y reviendrais, peut-être, un jour. Pour le moment, je veux penser à autre chose. Je dois me concentrer sur mon travail pour effacer ces pensées non-voulus. Je dois m'occuper l'esprit. Sinon, je vais retomber dans cette fosse et je ne suis pas sûr de pouvoir en sortir de nouveau.

NIHAN

Inaya regarde avec moi les photos de mes différentes robes de mariage, et les décorations des salles.

- Inaya, choisis à ma place, s'il te plaît. Lui dis-je doucement.

Elle me regarde tristement.

- Nihan... et si ça ne te plaît pas ? Me demande-t-elle en grimaçant.

- Rien ne me plaît. Dis-je en soupirant. Alors choisis, toi. Je ne veux pas me rappeller que je vais m'unir avec autre que Rüzgar.

Elle lâche ce qu'elle a en main, puis s'assoit à mes côtés.

- Je ne vais pas te dire d'oublier Rüzgar, parce que si j'étais à ta place, jamais je n'aurais lâché Erkan... mais ne te fais pas de mal à ce point. Me dit-elle tristement. Quand tu habiteras avec mon frère, fais comme s'il était un colocataire. Et lorsque Rüzgar retrouvera la mémoire, mon frère divorcera.

- Ton frère m'aime, Inaya. Je vais lui faire du mal en même temps que moi. Il ne mérite pas ça. Lui dis-je faiblement. Tout le monde sait que j'aime Rüzgar. Si je me marie avec ton frère, j'ai peur que les gens parlent sur lui.

- Personne ne parlera. Ryad est l'ami de tes frères, alors personne n'osera parler. M'assure-t-elle. Et puis... mon frère a accepté ce mariage. Personne ne l'a forcé.

Je hoche la tête, elle a raison mais ça me fait tout de même mal...

- Inaya... je t'ai parlé de Kemal et mes parents. Lui dis-je. Tu penses que je dois le dire à mes frères ? Parce qu'on a une réunion avec lui, demain...

- Attends la réunion. Me conseille-t-elle. Et ensuite, confronte le avec tes frères quand vous serez seuls. Il a joué avec vous durant toutes ces années, il doit payer maintenant.

J'acquiesce.

- Il va sûrement refaire son discours pour la paix entre mes frères et Rüzgar, comme au début. Lui dis-je en soupirant. J'espère que cette réunion rappellera Rüzgar. C'est seulement pour cette raison que je vais me retenir jusqu'à la fin de cette réunion.

Mais moi, j'ai un autre plan, beaucoup plus simple, pour la paix entre mes frères et Rüzgar. Je me tourne alors vers Inaya.

- Inaya... je connais la raison de la haine entre mes frères et Rüzgar. Lui avouais-je. Je ne peux pas te dire ce que c'est pour l'instant, mais cette haine est causée par un malentendu. Il y a un homme qui est la cause de ce malentendu et qui peut le régler... je dois le retrouver mais je ne sais pas par où commencer.

- D'accord, donne moi son nom, une description physique si tu en as, donne moi toutes les informations que tu connais sur lui, et je demanderais à Erkan de le chercher. Me dit-elle.

Je la remercie en souriant. J'espère qu'il est encore en vie... si je le retrouve, Rüzgar n'en voudra plus à Serhat et peut-être qu'il voudra se souvenir de moi, cette fois-ci...

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant