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Je m'avance, les mains tremblantes et les larmes aux yeux, jusqu'à chez Rüzgar. Je toque à sa porte et il m'ouvre. Dès que je le vois, je le prends dans mes bras. J'ai besoin de lui. J'ai besoin de son odeur, de sa présence.

- Nihan, qu'est-ce qui t'est arrivé ? Me demande-t-il.

Il me fait rentrer à l'intérieur puis me fais asseoir sur le canapé.

- Kadir... il était là. Je l'ai tué. Dis-je en pleurant. J'avais tellement peur !

Il fait les gros yeux. Il doit se dire qu'il n'a pas pu tuer Kadir, ni mes frères n'ont pu, mais moi j'ai pu. Ni une ni deux, il me serre contre lui. Je me sens tout de suite mieux dans ses bras.

- Je savais qu'il ne fallait pas faire confiance à Kemal. Dit-il doucement. Tu n'aurais pas dû sortir...

À ces mots, je me mets à pleurer encore plus. Si seulement... je lève le regard vers Rüzgar.

- Je t'aime tellement, Rüzgar. Dis-je la voix brisée. Je t'aime tellement que je serais capable de me sacrifier pour toi, sans réfléchir, sans hésiter.

- Mais tu ne vas pa te sacrifier pour moi, ma doktor hanim. Me dit-il. C'est moi qui vais me sacrifier pour toi.

Je baisse la tête.

- Je rêve tant d'être dans cette maison, à préparer le dîner et attendre que tu rentres après le travail. Lui dis-je, rêveuse. Ensuite, tu rentreras, et t'embrasseras tes enfants. Tu joueras avec eux pendant que je vous regarderais en souriant.

Je le sens sourire contre moi.

- Quand ils te demanderont comment tu m'as rencontré, tu leurs diras que tu es tombé sous le charme de la sœur de tes ennemis, que tu as tout fait pour l'attirer vers toi et qu'elle a fini par t'aimer. Dis-je doucement. Mais tu ne leur diras pas le début de notre histoire, cette partie nous appartient. Elle est à nous.

Je ferme les yeux et me plonge dans ce rêve merveilleux.

- Nous vieillirons ensemble, et je te dirais à quel point je t'aime, autant que le premier jour. Dis-je en souriant tristement. Quand on mourra, nos tombes seront l'une à côté de l'autre. La mort ne pourra pas nous séparer. Et si Allah nous accorde le Paradis, on continuera à s'aimer, sans limite et éternellement. Je pourrais regarder tes yeux éternellement, aşkım...

Les larmes se mettent à couler doucement. Si seulement la réalité était aussi belle... je relève ma tête vers lui et le regarde dans les yeux.

- Rüzgar, n'oublie jamais que je t'aime beaucoup. D'accord ? Lui dis-je. Tu es mon premier amour et mon dernier. Il n'y avait personne avant toi et il n'y aura personne après toi.

- Je t'aime aussi, ma Nihan... me dit-il en souriant. Mais tu vas bien ? Tes paroles sonnent comme des adieux.

Je secoue ma tête.

- Je voulais que tu saches à qu'elle point je t'aime, c'est tout. Lui assurais-je.

Je regarde l'heure sur ma montre. Il est l'heure de partir, alors je me lève. Rüzgar se lève en même temps que moi. Je me mets face à lui puis pose mes mains sur ses joues.

- Prend soin de toi, aşkım. D'accord ? Lui dis-je faiblement.

Il me regarde avec incompréhension. Je pose lentement mes lèvres sur les siennes puis le regarde dans les yeux, avant d'enfin partir. Les larmes ne cessent de couler, en même temps que je me dirige vers la maison de mes frères.

Une fois arrivé, je vais vers eux sans plus attendre. Je les prends directement dans mes bras sans les lâcher.

- Nihan ? Disent-ils, surpris. Qu'est-ce qui t'as mis dans cet état ?

Le silence d'une âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant