Chapitre 21 : Lame vengeresse

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— Je me nomme Raiku, je suis celui qui t'arrêtera.

Cette femme se tenait devant moi, mon katana était la dernière chose qui la séparait des villageois. Je devais absolument l'empêcher de les atteindre.

— Raiku ? C'est un joli nom, moi c'est Shad.

J'ai foncé droit sur elle tout en dégainant mon arme, elle fut surprise par cette attaque soudaine, mais réussie tout de même à l'esquiver.

— Tu es rapide, me dit-elle.

J'ai continué à enchaîner les offensives avant que mon adversaire ne disparaisse dans le sol.

— Tu vas avoir du mal à trancher une ombre, ricana-t-elle.

— Tu peux gagner du temps, ce n'est pas ce qui te fera gagner ce combat.

— Ton don c'est la vitesse n'est-ce pas ? Dis-moi, comment as-tu fait pour échapper au repérage d'Hibiki ?

— Je n'ai aucun don, je ne suis qu'un guerrier vivant dans ce village.

— Tu es un villageois ? Sans aucun don ? Un être humain ne devrait pas être capable de se déplacer aussi vite ! Tu dois sûrement être celui dont il nous a parlé...

— Je ne suis pas rapide, tu es simplement trop lente.

— Bien, je vais devoir changer de stratégie, on va jouer selon mes règles.

L'ombre se rapprocha soudainement de moi, un bras en sortit et m'attrapa par le col. Il me tira brutalement vers lui, m'attirant ainsi à l'intérieur de l'ombre, mon katana tomba dans ma chute.

Tout était sombre autour de moi, je ne voyais rien.

— Où sommes-nous ?

— Nous sommes à l'intérieur de l'ombre !

J'ai brusquement éprouvé une vive douleur au ventre.

— Si tu ne peux rien voir, le combat sera plus difficile pour toi n'est-ce pas ?

Je sentis plusieurs coups m'atteindre, priver de mes sens, tout mon corps se concentrait sur le toucher, et uniquement le toucher. Les coups que je recevais me paraissaient atrocement douloureux, j'avais pourtant l'habitude d'encaisser de puissantes attaques.

— Tu sais c'est quoi le plus drôle ? Pendant que l'on se bat, mon ombre se déplace peu à peu vers l'artefact et les villageois, et tu ne peux rien faire pour l'empêcher.

— Enflure !

Non, il fallait que je garde mon calme. Si je commençais à laisser gagner la colère et la panique, j'étais sûr de perdre. Je me mis à fermer les yeux, je devais me concentrer sur le son, uniquement le son.

Rien... mis à part sa voix qui se faisait entendre de temps à autre, il n'y avait aucun son. J'entendis un rire sur ma gauche, je mis mon bras en avant pour parer le coup venant de cette direction.

— Pas mal ! Attends-moi quelques secondes, j'ai quelque chose à faire.

Durant la dizaine de minutes qui ont suivi, je ne pouvais rien faire.

Ni son, ni lumière. Je ne voyais rien et n'entendais rien à part ma propre respiration. Je ne pouvais pas me déplacer, ou peut-être que si ? J'avais l'impression de faire du surplace lorsque je marchais, j'avais même la sensation qu'il n'y avait pas vraiment de sol. Il n'y avait rien autour de moi, le toucher était donc aussi totalement inutile. Aucune odeur non plus, même ma propre odeur semblait disparaître avant d'arriver à mes narines, le goût était tout aussi inutilisable. Aucun de mes sens n'a servi durant 10 longues minutes, sans le simple bruit de ma respiration, je me demanderais si je suis encore en vie. Je voulais sortir d'ici, l'empêcher de nuire, mais je ne pouvais tout bonnement rien faire.

Darkness show [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant