Darkness show [TOME 1]

Chapitre 68 : Utile

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Il y a bien longtemps, alors que j'avais 10 ans, une scène s'était déroulée devant moi. Deux garçons de 13 ans étaient en train de frapper un enfant de mon âge. Devant ce spectacle, je n'ai pas pu rester sans rien faire, alors que tout le monde ignorait la scène, j'ai décidé de m'interposer.

— Arrêtez de le frapper ! Il ne vous a rien fait !

— Et tu crois que c'est toi qui vas nous en empêcher ?

— Je... je ne vous laisserai pas faire !

L'un des grands m'a frappé au ventre.

— Même pas mal...

Des murmures se sont fait entendre autour de moi :

« Il est complètement fou. »

« Il va se faire massacrer... »

« Il n'a aucune chance... »

Finalement, je me suis fait tabasser sans rien pouvoir faire. Suite à cet événement, ces brutes m'ont pris pour cible, au moins maintenant, j'étais le seul à subir leurs coups.

Ce jour-là, c'est la première fois que je l'ai compris.

Je suis faible.

Pendant cinq ans, j'ai subi chaque jour, moquerie, coup, insulte et racket... et tellement d'autres choses encore... J'aurais pu me dire qu'agir pour les autres n'apportait que malheurs, mais ça n'a pas été le cas. J'ai toujours été heureux d'avoir fait ça, cet acte m'a permis de comprendre ma faiblesse, maintenant je savais que j'étais trop faible pour protéger les autres.

Si je voulais faire ça à nouveau, alors je devais devenir plus fort.

À l'école, mes notes, elles, commençaient à chuter.

Lorsque j'avais 15 ans, c'est là que ça s'est vraiment aggravé.

— Encore une note catastrophique Ota, je me demande bien ce qu'on va pouvoir faire de toi, soupira mon professeur principal.

— Je fais de mon mieux monsieur...

— SI c'est ça le mieux que tu puisses faire, alors bonne chance pour le chômage.

J'aurais aimé pouvoir me dire que, même si je subissais l'enfer à l'école, une fois de retour à la maison, les choses redeviendraient mieux pour moi, malheureusement, l'ambiance n'y était pas bien différente.

— Encore une note en dessous de la moyenne ! Tu es nul ! Totalement inutile ! À quoi tu sers hein ? Tu n'es qu'une bouche inutile à nourrir ! me dit ma mère.

— Mais...

— Même des choses simples comme passer le balai tu le fais mal ! Tu es tellement inutile... comment j'ai pu mettre au monde un déchet pareil ?

— Je... je ferais mieux la prochaine fois... désolé maman...

— Ne m'appelle pas maman. Je n'ai pas envie de me rappeler que c'est moi qui t'ai mise au monde.

Je l'ai compris à ce moment-là, devenir plus fort ne servirait à rien. Je suis inutile, peu importe les efforts que je fournis, je resterai à jamais inutile. Je n'ai aucun intérêt, personne ne s'intéresse à moi, tout le monde me hait, je n'ai ni ami, ni avenir.

J'ai ensuite quitté le collège pour aller au lycée, je ne connaissais personne là-bas, alors je ne me faisais plus harceler.

J'ai vécu trois ans dans la solitude la plus totale, mes notes étaient de plus en plus catastrophiques. Un jour. Alors que j'étais assis à une table, une fille est venue s'asseoir en face de moi.